Entre TPMP et ses sept sociétés, le trentenaire avait des journées chargées. Mais désormais, il assure aussi la matinale de Virgin Radio ! Interview d’un hyperactif.
Public : Vous remplacez Manu Payet à la tête de la matinale de Virgin Radio. Vous aviez la pression avant de commencer ?
Guillaume Genton : Oui, j’étais stressé. Mais après deux mois, on est plus à l’aise.
En quoi cette matinale diffère des stations concurrentes ?
Avec Cyril Hanouna, le producteur, on a gardé les fondamentaux d’une matinale de radio musicale, mais on y a rajouté ce que l’on trouve aussi dans TPMP : de l’actu au sens large.
Et Diane Leyre en coanimatrice…
Oui, elle est drôle, très cash. Elle casse l’image que peuvent avoir les Miss France.
“La notoriété rend con”
Comment tenez-vous ce nouveau rythme ? Avec des soirées monacales ?
Oui. En terminant TPMP à 21 h 20, je me couche vers minuit… et me lève à 4 h 30.
Je sors donc moins. C’est un sacrifice, mais c’est aussi un rêve d’enfant qui se réalise !
Vous avez commencé la radio jeune !
Oui. À 12 ans, je suis allé voir le patron d’une petite radio pas loin du village où je vivais. Je lui ai demandé de faire une émission sur le rap. Comme la station avait du mal à émettre, il n’y avait pas trop d’enjeux et il a accepté. (Rires.) C’était il y a dix-neuf ans. J’ai ensuite fait de l’antenne avec Jean-Marc Morandini, puis dix ans de production télé. J’ai l’impression d’être un daron !
Vous ne vouliez pas faire d’études ?
Non. Mes parents ont eu peur. Mais j’étais déterminé et ils savaient que je n’ai jamais été un fêtard, je ne bois pas d’alcool, ne me drogue pas…
Vous n’avez pas été un jeune rebelle… J’étais très réservé. J’étais en surpoids et j’ai subi les moqueries de mes camarades. Ça m’a isolé. Le fait d’être rejeté à l’école est négatif, mais cela forge une personnalité et un désir de revanche sur la vie.
Vous avez d’ailleurs monté votre boîte de prod à seulement 24 ans.
Oui. J’ai vite compris que je voulais entreprendre, réaliser des projets, monter des équipes… Faire du montage pendant huit heures, c’est moins glamour qu’être sur un plateau, mais aussi épanouissant. Aujourd’hui, j’ai sept sociétés, avec une centaine de collaborateurs.
Pourquoi avoir intégré TPMP ?
J’étais chroniqueur sur Europe 1, et je reçois un message d’un numéro que je ne connais pas : “C’est Cyril Hanouna, j’aimerais te rencontrer. Tu as un producteur ?” J’ai cru à une blague, mais deux jours plus tard, nous nous sommes vus. Il m’a dit : “Mon chéri, je t’adore, tu es exceptionnel. On va faire de grandes choses ensemble !” J’ai pensé que je viendrais une fois sur son plateau et plus rien… Mais il a tenu sa parole et au-delà de TPMP et Virgin Radio, il m’a permis de développer mon activité de producteur. Il a changé ma vie.
Pour vous qui dites être timide, cette exposition soudaine était compliquée ?
Non, car j’avais déjà 28 ans et je connaissais un peu la télé. En revanche, le fait que l’on vous reconnaisse dans la rue, ce n’est pas naturel. Et la notoriété vous rend con et rend les autres cons. Certains changent de comportement avec vous. Cela peut être toxique et couper de certaines réalités. Aujourd’hui, je vis dans une maison loin de Paris, j’ai mes chiens, un cercle d’amis très restreint. Je suis chez moi avec ma copine et me tiens éloigné de ça.
Si vous la demandez en mariage, ce sera dans un kebab, comme pour vos premières fiançailles ?
Non. Le kebab m’a traumatisé : elle a pourtant accepté, mais on s’est finalement séparés. La prochaine fois, ce sera peut-être dans une crêperie, avec la bague cachée dans une galette complète ! (Rires.)
“En arrivant à Paris, j’avais 2 € pour manger.”
Vous avez dit dans TPMP être sorti avec une animatrice connue. Certains pensent à Ayem. Vous confirmez ?
Pas de commentaire. Je n’aime pas les gens qui se vantent de leurs conquêtes. Mais en tout cas, j’étais producteur du Mad Mag : je respecte Ayem et l’aime beaucoup.
En expliquant dépenser des dizaines de milliers d’euros par mois, vous avez fait polémique. Ce tabou vous énerve ?
Non. Quand vous gagnez le salaire minimum alors que vous travaillez dur et qu’une personne dit toucher 20 ou 100 fois plus, ça génère de la frustration. L’argent divise notre société. Quand on en gagne beaucoup, il faut bien le dépenser, le redistribuer et avoir la décence de ne pas s’en vanter sur les réseaux sociaux.
Gagner beaucoup monte à la tête ?
En arrivant à Paris, je vivais dans 6 mètres carrés et je gagnais 480 € par mois. J’avais 2 € par jour pour me nourrir : je mangeais juste un double cheese au McDo. Je connais la valeur de l’argent. Mais quand j’ai commencé à gagner des sous, j’ai tout dépensé, même plus. À 20 ans, je claquais tellement qu’on m’a coupé l’électricité.
Le luxe, c’est d’avoir un chauffeur ?
J’ai la chance d’avoir un bras droit qui conduit ma voiture. Je suis un danger public sur la route, je ne comprends pas dans quel sens il faut tourner le volant ! J’ai renoncé à la conduite après avoir loupé trois fois mon permis.
Surtout que vous avez une Porsche. Ce serait dommage de la planter…
Sa durée de vie serait d’une journée !
On vous connaît pour votre look. La mode est une passion ?
Oui. Petit, je m’habillais en rappeur. C’était ridicule, mais la mode est une manière de ne pas se soumettre aux règles. Sur TPMP, je choisis mes tenues, sans styliste. Ça se voit parfois !
Propos recueillis par Maëlle Brun
Dates clés :
1er juillet 1991 : Naissance à Berlin, où son père est attaché culturel. Alors que Guillaume a 3 ans, la famille revient en France, à Strasbourg puis près de Rennes.
2010 : Il est finaliste de la Morandini Academy, sur Direct 8. S’il ne gagne pas le concours, l’expérience lui permet d’entrer dans la production.
Septembre 2017 : Il rejoint l’équipe de Touche pas à mon poste. Depuis, il en est l’un des chroniqueurs les plus réguliers, tout en continuant son travail de producteur.
©Bestimage
Septembre 2022 : Il prend les rênes du Morning sans filtre, la matinale de Virgin Radio. Il la coanime avec Fabien Delettres et Diane Leyre, Miss France 2022.
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