Interview : 1h avec… Bruno Guillon

Il nous réveille sur Fun Radio, nous parle sur RTL et nous fait jouer sur France 2. Mais cette fois, c’est à l’animateur de se dévoiler…

“Ma vie n’est pas rock’n’roll : couché à 21 h tous les soirs !”

Public : Vous animez la matinale de Fun Radio depuis onze ans. Quel est son ton ?

Bruno Guillon : Si je devais la définir, j’utiliserais le terme la famille. C’est cliché, mais on est tous amis dans la vie : on est une bande de potes qui s’éclate le matin, et à l’instar d’une sitcom, chaque auditeur peut s’identifier à un membre de notre équipe.

Public : Quel est le secret pour tenir six heures d’antenne ?

Bruno Guillon : Le secret, c’est que la vie en semaine n’est pas rock’n’roll. Je me couche à 21 heures le soir et me lève à 3 h 45 chaque matin. Mais mon moteur est la passion : la radio était un rêve de gosse, contrairement à la télé où je suis arrivé par hasard. On m’a d’ailleurs toujours dit : “Tu as un physique de radio.”

Public : Vous animez aussi Le Bon Dimanche show, sur RTL. Vous avez des souvenirs d’invités très compliqués ?

Bruno Guillon : Plus aujourd’hui, car je ne reçois que les gens que j’ai envie d’inviter. Une interview qui s’était mal passée, c’était avec Bruce Willis. Mais j’avais un peu joué au con, en ne lui parlant que de son soutien à George Bush, alors que ses équipes m’avaient demandé de ne pas l’évoquer…

Public : Vous présentez également Chacun son tour, sur France 2. Fan des jeux télé ?

Bruno Guillon : J’adore ça. Il y a l’instantanéité d’un direct : les candidats ne sont pas comédiens, mais des gens par qui tout peut arriver. Cette gestion de l’immédiateté m’éclate.

Public : Pourquoi ne pas faire de la scène ?

Bruno Guillon : On me l’a proposé. Mais je ne pense pas en avoir le talent, ni le courage…

Public : Que consommez-vous, dans les médias ?

Bruno Guillon : Beaucoup de séries et d’émissions criminelles. Je suis accro à Jean-Alphonse Richard et à Christophe Hondelatte.

Public : Vous avez commencé tôt, à 12 ans, sur des radios locales !

Bruno Guillon : Oui, et dès que j’ai poussé la porte d’un studio, je me suis dit que c’était le taf que je voulais faire. Plus tard, sur les stations nationales, on m’a parfois fait comprendre que c’était un métier réservé à une élite parisienne. Force est de constater qu’on peut venir d’une petite ville de Charente-Maritime et faire son trou…

Public : Vos parents n’étaient pas dans ce milieu… Comment ont-ils pris votre envie ?

Bruno Guillon : Sans me pousser, ils ne m’ont pas empêché de le faire ! Quand, en terminale S, je leur ai dit que j’arrêtais l’école pour me consacrer à la radio, ils n’étaient pas ravis ! Surtout que j’ai deux grandes sœurs profs, et que je disais vouloir être prof de sciences. Mais ils ne m’ont pas dissuadé…

Public : Quel enfant vous étiez ? Déjà clown ?

Bruno Guillon : Oui, j’ai toujours été vanneur. J’ai eu la chance d’avoir des facilités à l’école : j’étais bon, sans bosser des masses. En CE2, l’instit avait écrit sur un bulletin : “Bruno est un excellent élève, c’est dommage qu’il ne puisse s’empêcher de causer.”

Enfant, j’avais plein de complexes

Public : L’humour était un mécanisme de défense ? Vous dites avoir été complexé, petit…

Bruno Guillon : Oui, niveaux complexes, j’étais fourni. J’avais les oreilles décollées du prince Charles et des dents jaunes à cause d’un traitement médicamenteux. Or les gamins, entre eux, ne sont pas tendres. Mais je pense que ça m’a servi : quand enfant, tu es souvent moqué pour ton physique, après, tu es aguerri. Aujourd’hui, quand des gens me balancent des messages sur mon poids, ça me passe au-dessus.

Public : D’où votre présence dans Stars à nu ?

Bruno Guillon : La cause m’a touché : promouvoir le dépistage du cancer des testicules et de la prostate. Ma récompense est qu’à l’issue de la diffusion, j’ai reçu une vingtaine de messages de gens qui l’ont fait. Mais côté casting, on ne m’avait pas dit qu’il y aurait des mecs comme Satya Oblette ou Baptiste Giabiconi. Quand tu les vois arriver, tu penses que c’est un dîner de cons ! Que tu vas être le gars ridicule avec ses bourrelets ! Mais à l’arrivée, je suis ravi d’avoir représenté Monsieur tout le monde. On n’a pas tous des abdos tablettes de chocolat et c’est très bien comme ça.

Public : Comment gère-t-on une vie privée avec votre rythme ?

Bruno Guillon : C’est un deal. Mes semaines sont consacrées au travail. C’est le prix à payer : mon fils sait bien que si on a une vie sympa, c’est parce que papa, la semaine, se prive de trucs. Mais les week-ends et les vacances sont complètement alloués à mes proches.

Public : Vous êtes avec votre femme depuis vingt-trois ans ! C’est quoi le secret ?

Bruno Guillon : Le respect mutuel. Et le danger, dans un couple, c’est que tout tourne autour de celui qui a une notoriété ou un salaire plus important. Moi, je parle peu de mon travail en rentrant, et les amis qu’on côtoie ne sont pas forcément de mon métier…

Public : Quel genre de père être-vous pour votre fils de 13 ans, Anatole ?

Bruno Guillon : J’essaie d’être assez cool, même si je suis à cheval sur la politesse. Mais il n’y a pas de méthode pour être parent. Souvent, je me dis qu’avec mon métier, je ne suis pas trop ringard, mais il me vanne beaucoup ! Il a un vrai sens de l’à-propos.

Public : Si vous deviez vous reconvertir, que feriez-vous ?

Bruno Guillon : J’ouvrirais une maison d’hôtes. La cuisine est une passion ! Je regarde des émissions, des tutos, des comptes Insta, des TikTok. Pour moi, le repas du samedi commence à 8 heures, à arpenter le marché avec mon Caddie de grand-mère, puis je passe la journée à faire la bouffe sans perdre mon temps… 

Propos recueillis par Maëlle Brun

Les dates clés

25 juin 1971

Naissance à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime. Il est le fils d’une nounou et d’un prof de mécanique agricole.

1992

Après avoir travaillé sur des radios locales dès l’adolescence, il fait ses débuts sur NRJ. Il y restera seize ans…

1999

©COADIC GUIREC / BESTIMAGE

Il tombe amoureux de Marion, avec qui il s’est marié. Après des années à essayer d’avoir un enfant, ils ont accueilli Anatole, grâce à une FIV.

Novembre 2022

©M6/Tony COMITI

L’animateur est surbooké, entre sa matinale sur Fun Radio, son talk-show sur RTL et son jeu sur France 2. Fatigué, lui ? Jamais !

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