Teasées par plusieurs extraits tout au long de la semaine, les confessions du prince Harry et de Meghan Markle, un an après leur rupture avec la famille royale britannique, chez
Oprah Winfrey s’annoncent explosives pour la monarchie. L’ex-actrice américaine de 39 ans, épouse du petit-fils de la
reine Elizabeth II, va revenir, au cours de deux heures d’entretien, sur la manière dont elle a été traitée par la famille royale et la presse britannique.
Une crise sans précédent
Le ton a été donné par un extrait diffusé par la chaîne CBS : on voit la duchesse de Sussex accuser le palais de Buckingham de colporter des mensonges sur la décision du couple début 2020 de se mettre en retrait de la famille royale pour s’installer en Californie. La diffusion de ces propos, filmés il y a quelques semaines, ont suivi de quelques heures l’annonce par le palais d’une enquête sur les informations de la presse britannique selon lesquelles Meghan aurait harcelé du personnel quand elle vivait à Londres. Une décision très inhabituelle pour une institution peu accoutumée à régler ses conflits en public, et un signe l’ampleur de la crise, sans précédent depuis Diana.
La presse tabloïd en ligne de mire
L’interview « causera presque certainement l’embarras de la famille royale », prédit l’expert de la royauté britannique Richard Fitzwilliams, pour qui Harry et Meghan ont été « peu clairvoyants » en n’informant pas la monarchie. Selon lui, le duc et la duchesse de Sussex y attaqueront certainement la presse britannique, impitoyable à leur égard. Mais s’ils s’aventurent sur le terrain « personnel » et « critiquent d’autres membres de la famille royale, cela définira leurs relations à l’avenir », faisant craindre une rupture définitive.
L’interview explosive de Diana dans toutes les mémoires
La famille royale n’a jamais été à l’aise avec les confessions publiques, bien loin de son mantra : « ne jamais se plaindre, ne jamais s’expliquer ». Richard Fitzwilliams rappelle que les rares longues interviews auxquelles se sont livrés les membres de la monarchie ont toutes viré à la « catastrophe ». Le prince Charles, père d’Harry, avait été mis en grande difficulté lorsqu’il avait confessé en 1994 avoir une liaison. Un an plus tard, la princesse Diana avait donné un entretien explosif à la BBC, où elle s’était longuement confiée sur la dérive de son couple devant près de 23 millions de téléspectateurs.
Plus récemment, en 2019, le prince Andrew, fils de la reine, a dû se mettre en retrait de la famille royale après avoir défendu à la télévision son amitié avec le défunt milliardaire américain Jeffrey Epstein, accusé d’avoir exploité sexuellement des mineures, sans montrer aucune compassion pour les victimes. Selon Omid Scobie, co-auteur de la biographie du couple Finding Freedom, il est peu probable que l’entretien de dimanche fasse changer les gens d’avis, la plupart des Britanniques ayant « déjà choisi leur camp ».
Mauvais timing
Mais le public pourrait « en ressortir au moins un peu plus éclairé » quant aux raisons du « Megxit », a-t-il ajouté. Ce sera l’occasion pour eux de donner leur version de l’histoire : étant donné que les journalistes ont passé les trois dernières années à parler de ce sujet, il semble juste qu’ils aient deux heures pour faire de même ».
Harry, 36 ans, sixième dans l’ordre de succession de la couronne, a reproché à de nombreuses reprises à la presse britannique d’avoir contribué à la mort de sa mère en 1997. Dans des extraits diffusés par CBS, il explique avoir définitivement quitté le Royaume-Uni de peur que « l’histoire ne se répète ». Le moment choisi pour s’expliquer n’est pas le meilleur : l’interview filmée dans leur villa luxueuse à Santa Barbara sera diffusée le même jour qu’une des rares interventions télévisées de la reine, en l’honneur du jour du Commonwealth. Pire, elle intervient alors que le prince Philip, grand-père d’Harry âgé à 99 ans, est hospitalisé depuis trois semaines.
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