Réunis exceptionnellement à distance mais toujours avec passion, les quinze membres du jury ont désigné les trois vainqueurs de l’édition 2020.
Dans la catégorie « roman français »
Leïla Slimani pour Le Pays des autres
Le pays des autres, de Leïla Slimani, Éditions Gallimard, collection «Blanche», 368 pages, 20 €.
Mathilde est alsacienne, elle choisit de suivre son mari, Amine, au Maroc pour s’occuper de la ferme… Mais rien n’est facile dans le pays des autres, surtout quand une femme, dans les années 1950, a soif de liberté et d’aventures.
Le Maroc, un pays qui a connu un incroyable brassage culturel, est en pleine décolonisation, et c’est toute l’histoire de sa grand-mère que Leïla Slimani nous offre avec amour et chaleur. Un magnifique portrait de femme, juste, sensible. Celui d’une époque en pleine métamorphose et placée sous le signe de la guerre, omniprésente. Une histoire et un style qui vous emportent et vous touchent en plein cœur, et le premier tome d’une trilogie qui suit le destin d’une famille marocaine sur plusieurs générations.
Le pays des autres, de Leïla Slimani, Éditions Gallimard, collection «Blanche», 368 pages, 20 €.
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Dans la catégorie « récit »
Simone Veil et David Teboul pour L’Aube à Birkenau
L’aube à Birkenau, de Simone Veil, Éditions Les Arènes, 288 pages, 20 €.
Ce livre a une longue histoire. À la fin des années 1990, alors jeune cinéaste, David Teboul avait proposé à Simone Veil de lui consacrer un film. Ce fut le point de départ d’une amitié, jalonnée de très nombreux entretiens, qui a duré jusqu’à sa mort.
On croyait bien connaître Simone Veil. Pourtant on la découvre encore plus proche, plus intime, grâce à ces étonnantes conversations. De nombreuses heures ont donné naissance à ce livre, qui revient sur sa vie après les camps et sur sesengagements politiques – notammentpour la cause des femmes. On entend sa voix dans cet ouvrage superbement édité et mis en pages… Une véritable émotion ressentie par tous les jurés, puisque ce livre a été primé à l’unanimité.
L’aube à Birkenau, de Simone Veil, Éditions Les Arènes, 288 pages, 20 €.
Dans la catégorie « roman étranger »
Karina Sainz Borgo pour « La Fille de l’Espagnole »
La fille de l’Espagnole, de Karina Sainz Borgo, Éditions Gallimard, 240 pages, 20 €.
Avec ce premier roman, Karina Sainz Borgo prouve l’intense pouvoir de la fiction pour nous engager dans les violences de nos temps. Pendant les manifestations au Venezuela et leurs répressions sanglantes, une jeune femme nommée Adelaida survit. Elle a été une étudiante en lettres, a été amoureuse, a eu une mère, a vécu dans un appartement avec de la porcelaine et des livres, et tout s’est effondré. Il ne s’agit plus d’un sujet lointain, la peur de son héroïne nous prend. Comment échapper à ce pays où plus rien ne tient ? Elle se souvient que les femmes se maquillaient, «personne ne voulait vieillir ni avoir l’air pauvre. Cacher, farder, sauver les apparences : telle était la devise de la patrie». Par la grâce d’un dernier déguisement, Adelaida va organiser sa fuite.
La fille de l’Espagnole, de Karina Sainz Borgo, Éditions Gallimard, 240 pages, 20 €. Traduit de l’espagnol par Stéphanie Decante.
Le jury
Cette année, c’est en visioconférence que les membres du jury ont pu défendre avec chaleur et conviction leurs livres préférés. Présidé par Patrick Poivre d’Arvor, le jury était composé de Rachida Brakni, Marie-Agnès Gillot, Caroline de Maigret, Sarah Poniatowski-Lavoine, Nathalie Rykiel, Colombe Schneck, Bernard Babkine, Pierre Lescure, Alex Lutz et de cinq lectrices : Charlotte Fouchet, Patricia Geneste, Nelly Garnier, Sonia Haulet et Clémentine Mélois.
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