En passant sur les futurs lieux du drame, la princesse savait comment elle allait mourir !
Alors qu’on s’apprête à commémorer les quarante ans de la mort de Grace Kelly, princesse de Monaco, la réédition du livre que l’écrivain Jean des Cars lui a consacré apporte un éclairage nouveau sur le drame qui l’a arrachée à notre affection, lors du terrible accident de la route survenu le 13 septembre 1982.
Notons que l’auteur de l’ouvrage n’est pas le premier venu, puisqu’il était proche, des années durant, de la famille régnante monégasque : « La princesse Grace et son mari formaient un duo que j’appellerais le “mariage du charme et de l’efficacité »… » Et le même de rappeler : « Le 18 avril 1956, le tout-Hollywood s’est rendu à son mariage avec le prince Rainier. On n’a pas idée de l’enthousiasme que cette union a suscité à l’époque. » Mieux, « elle a donné une notoriété mondiale à la Principauté, quand beaucoup de gens ignoraient encore, y compris aux USA, où se trouvait Monte-Carlo. »
Puis passent les années, en même temps que trois enfants voient le jour, symbole d’un couple plus qu’uni : Caroline en 1957, Albert en 1958 et Stéphanie en 1965. La vie est belle pour la princesse la plus glamour du moment. Pourtant, elle peine à dissimuler ses angoisses. Elle sait que l’âge la rattrape, inexorablement, alors que ses vieux amis, tels Frank Sinatra ou Cary Grant s’éloignent peu à peu, les uns après les autres, au contraire d’un Jean des Cars, toujours aussi proche de cette grande dame indéfectiblement fidèle en amitié. Et ce dernier de révéler : « Elle s’est tuée à l’endroit même où elle me disait, quelques années plus tôt, que la route était dangereuse et que quelqu’un s’y tuerait aussi. » Terrible prescience… Jean des Cars, toujours : « Il est probable qu’elle ait été victime d’un incident cérébral, comme sa mère. »
Il est vrai que cette route, immortalisée dans le film La Main au collet (1955), l’un des meilleurs qu’elle ait tournés avec celui qui la tenait pour sa muse, Sir Alfred Hitchcock, était particulièrement dangereuse ; hier à l’évidence, mais tout autant aujourd’hui. À croire qu’elle savait que son destin était à l’avance écrit, fut-ce à l’encre la plus noire de toutes…
“Elle a atterri dans le jardin de l’un de mes amis, en territoire français… »
Au moment du drame, Stéphanie, sa fille chérie, parvient à s’en sortir par miracle, malgré des vertèbres cervicales sérieusement endommagées. Mais pour elle, plus rien ne sera jamais comme avant, d’où ses terribles errances sentimentales à venir.
Au fait, la princesse Grace de Monaco aurait-elle pu être sauvée ? Pas pour Jean des Cars : « Elle a atterri dans le jardin de l’un de mes amis, en territoire français. Ce qui compliquait les choses, parce qu’il fallait prévenir la préfecture des Alpes-Maritimes avant celles du territoire monégasque. »
Les obsèques de cette grande dame furent somptueuses et même le Cambodge communiste des Khmers rouges décréta un deuil officiel de trois jours. Comme quoi cette princesse des cœurs fut vraiment celle de “tous » les cœurs.
Églantine LEFEBVRE
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