François Mitterrand, « président préféré » d'Elizabeth II : ce jour où il a dormi à Buckingham

Interrogés par le Parisien, deux proches de François Mitterrand se souviennent de sa complicité avec la reine Elizabeth II. À la tête de l’État pendant 14 ans, il est le président qu’elle a le plus côtoyé.

Jacques Attali s’en souvient : “François Mitterrand avait une relation très amicale avec la reine Elizabeth II.” C’est dans les colonnes du Parisien, paru en kiosque ce samedi 14 novembre, que le conseiller spécial à la présidence de la République de 1981 à 1991 est revenu sur cette complicité pour le moins inattendue. En 1984, le chef de l’État s’envole pour les États-Unis pour un voyage d’affaire. Sur place, la monarque lui ouvre grand les bras, et les portes de Buckingham pour une nuit. “La reine était charmante et était allée le chercher à la gare dans son landau doré”, a-t-il raconté.

Elizabeth II le respectait. Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Élysée et ancien ministre des affaires étrangères, ne peut qu’en témoigner. Toujours dans les colonnes du Parisien, le diplomate décrit François Mitterrand comme “l’un de ses présidents français préférés”. Si l’homme politique et la souveraine ont tissé des liens au fil de leurs rencontres, c’est “sans doute parce qu’il s’intéressait beaucoup à l’histoire de la Grande-Bretagne”. Mais également “parce qu’elle a toujours été un peu plus à gauche que ses gouvernements”. De ses confessions découle un souvenir lors du “dernier sommet international de Mitterrand en mai 1995 pour l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale”. La reine Elizabeth II, pourtant réservée et introvertie, se serait “précipitée vers lui devant “tous les dirigeants”. Face à cette passion, Hubert Védrine ne voit qu’une explication : “Elle savait que c’était la dernière fois qu’elle le voyait…” Le chef de l’État français s’est éteint quelques mois plus tard, en janvier 1996.

Une admiration réciproque

Ce n’est pas la première fois qu’Hubert Védrine éclairait l’amitié entre François Mitterand et la reine Elizabeth II. Entre eux, il ne s’agissait pas d’une simple entente politique et cordiale. C’était de l’admiration. “Elle le trouvait formidable, c’est vrai”, assurait-il au magazine Point de vue. Selon l’ancien sherpa de François Mitterand, “la souveraine se rend compte (qu’il) est un personnage différent des autres.” Une particularité qui lui vaut la fascination de Sa Majesté. “L’animal politique” l’intrigue, et l’intéresse. De son côté, le père de Jean-Christophe, Gilbert, Pascal et Mazarine trouve cela “piquant”. “Il ne faut pas oublier non plus la passion qui était la sienne pour l’enracinement, la mémoire, la généalogie, dans lesquels il voyait une manière de lutter contre la mort, la dispersion et l’oubli. Il ne pouvait pas ne pas être impressionné par la descendante d’une telle lignée”, rappelle le socialiste.

Article réalisé avec l’agence 6 Médias

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