Flashback – Valérie Benguigi : son grand courage face au cancer

La mort de Valérie Benguigui en 2013 a laissé un grand vide dans la grande famille du cinéma français. La comédienne se battait, en silence, contre ce cancer du sein qui l’a emportée.

Une disparition qui aura marqué la France entière. Le 2 septembre 2013, au soir, Valérie Benguigui mourait à l’âge de 47 ans. Avant d’être emportée par un cancer du sein qu’elle avait gardé secret, elle avait été césarisée pour son rôle dans la comédie Le Prénom. L’avenir s’annonçait encore radieux pour cette femme dont le combat contre la maladie restera à jamais gravé dans les esprits. Elle n’en avait pourtant jamais parlé publiquement. Le magazine Paris Match avait dévoilé que la maladie la faisait souffrir depuis déjà plusieurs mois. Et pourtant, lors de la remise de son prix aux Césars, sept mois seulement avant sa mort, elle était apparue très souriante.

Après la mort de son amie, Patrick Bruel en disait plus, au micro d’Europe 1, sur l’énergie mobilisée par la comédienne pour tenter de venir à bout de ce cancer. « Elle s’est tellement battue. Ça fait trois ans qu’elle se bat contre cette saleté et là elle est allée au bout de ce qu’elle pouvait faire », expliquait-il, ajoutant que ceux qui jouaient à ses côtés dans Le Prénom avaient été mis au courant. « On l’avait attendue pour le film. Elle avait fait deux rémissions et puis récemment ça s’est totalement dégradé. C’est terriblement triste ». Dans les derniers mois de sa vie, Valérie Benguigui avait tourné un nouveau film : Fiston. Un long-métrage qu’elle n’aura jamais l’opportunité de voir. Elle est morte avant sa sortie. Kev Adams se souvenait : « Elle était déjà malade quand elle a tourné avec nous et pourtant elle avait plus la pêche que moi, elle avait plus le sourire ».

Un drame toujours présent dans les esprits

Une disparition si triste que les réalisateurs du Prénom, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, ont mis longtemps à revenir avec un nouveau film, Le meilleur reste à venir, qu’ils voulaient à l’image de Valérie Benguigui : lumineux et plein d’espoir. « La maladie, ça arrive dans toutes les familles et c’est un sujet qu’il faut traiter. (…) C’est vrai que ces dernières années, la comédie française s’est focalisée sur des sujets très légers. Nous, nous voulions avancer sur deux jambes, celle du rire, l’autre de l’émotion, et passer sans cesse de l’une à l’autre, expliquait Matthieu Delaporte à LCI en décembre 2019. En faisant rire des choses dramatiques. Et en prenant au sérieux des choses très légères. »

Elle laisse deux fils derrière elle

Valérie Benguigui s’était également illustrée dans Comme t’y es belle ! de Lisa Azuelos. Elle donnait la réplique à Michèle Laroque, Aure Atika ou encore Géraldine Nakache. Lisa Azuelos se souvenait dans les colonnes de Gala : « Valérie était l’humour et l’amour. Elle était une huile essentielle d’actrice. Elle était au jeu ce que les huiles essentielles sont au fleur. C’était plus qu’une amie, une âme sœur ». Elle était également une femme et une mère. Valérie Benguigui filait le parfait amour depuis une vingtaine d’années avec Eric Wapler. Ils ont eu deux fils, César et Abraham. Elle devait d’ailleurs incarner une mère de famille, celle d’Ilan Halimi, dans 24 Jours.

« J’étais effondré »

Mais à l’époque de la préparation du long-métrage, elle avait dû être hospitalisée. Le réalisateur Alexandre Arcady avait dû trouver une remplaçante. Il avait choisi Zabou Breitman, une autre actrice très brillante qui a finalement « repris le rôle au pied levé avec beaucoup de courage, de vérité et d’émotion« , comme il s’en félicitait. Au cours du premier jour du tournage du film 24 Jours, tous avaient appris la mort de Valérie Benguigui. « J’étais effondré. Je manquais de souffle, d’énergie j’étais dans une espèce d’état second. Je subissais les événements comme mon personnage. Je pensais à elle en me disant que je devais lui donner la réplique. C’était une expérience très forte, très violente, confiait Pascal Elbé, l’acteur qui interprète le père d’Ilan Halimi. Le gratin du cinéma français s’était déplacé pour assister à ses obsèques.

Crédits photos : RINDOFF-JACOVIDES / BESTIMAGE

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