Eva Queen: "Sans ma sœur Jazz, j’aurais percé moins vite !"

Alors qu’elle vient d’atteindre sa majorité, la nouvelle pépite de la scène urbaine compte des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et a rapidement pris la place d’idole des jeunes.

Public : La musique a-t-elle toujours fait partie de ta vie ?

Eva Queen : Oui, c’est une passion familiale. Ma grand-mère avait un label de musique à Londres et ma mère était chanteuse quand elle était plus jeune. Elle a fait carrière de ses 13 ans jusqu’à ses 19 ans, l’âge auquel elle a eu ma sœur, Jazz (NDR : La célèbre candidate de téléréalité révélée en 2015 dans l’émission « Qui veut épouser mon fils » et qui est ensuite apparue dans les Anges, la Villa des cœurs brisés etc.). Elle a toujours dit que ce travail dans la chanson avait bousillé sa jeunesse donc au début elle n’était pas vraiment chaude pour que je me lance là-dedans…

Un conseil que tu as décidé de ne pas suivre…

Je n’y peux rien, dès que j’ai su parler, j’ai commencé à chanter. J’adorais faire du karaoké, je chantais tout le temps à la maison, Jazz n’en pouvait plus de m’entendre. Au début je ne pensais pas en faire mon métier, je voulais devenir ingénieure et j’avais même commencé un cursus dans ce sens mais ça a toujours été mon rêve de devenir chanteuse. Je ne pensais juste pas avoir l’opportunité de le réaliser un jour.

Tu partais pessimiste ?

Bien-sûr, on sait tous que c’est difficile de percer dans ce milieu. C’est le jour où Jazz est devenue célèbre que j’ai eu de l’espoir ! Elle a envoyé mes morceaux à des potes dans le milieu, ils ont kiffé, puis j’ai sorti « Mood » et ça a explosé… J’étais en première Scientifique, j’ai arrêté les cours et j’ai décidé de lancer ma carrière.

Tu t’attendais à un tel succès ?

J’étais sûre d’une chose : ça allait faire le buzz et j’allais taper le million de Vus. Ça me semblait logique. En même temps, c’est normal, ma sœur est connue donc je partais avec un avantage, je savais que tous les magazines allaient titrer : « la sœur de Jazz se lance dans la musique ». Par contre, j’étais loin de me douter que le titre aurait un tel succès… C’est lorsque j’ai vu que des artistes comme Marwa Loud ou Imane Es, des gens dont j’étais fan, écoutaient mes sons que je me suis dit que j’avais percé.

Et puis tout s’est enchainé…

Au début je ne réalisais pas du tout ce qui m’arrivait. Je me suis rendue compte que j’étais devenue célèbre un soir, alors que j’allais voir Dadju en concert à Cannes… J’étais dans le public, une petite a crié « il y a Eva », puis tout le monde s’est jeté sur moi. Des gens venaient me demander des photos, des autographes, je ne comprenais rien à ce qu’il se passait. La sécurité a carrément dû me mettre dans un carré privé pour éviter une émeute…

Comment on vit la célébrité aussi jeune ?

Au début j’étais super contente de vivre mon rêve, puis les embrouilles sont arrivées… Je ne me sentais plus à ma place avec des gens de mon âge, je n’ai plus les mêmes délires qu’eux et j’ai dû faire du tri dans mes amis pour dégager les opportunistes et bien m’entourer. Le monde de la musique peut être un milieu très malsain, c’est important de garder les pieds sur terre. Puis il faut aussi éviter de prendre personnellement les critiques. Par exemple, j’ai dû faire face à beaucoup de personnes qui remettaient en cause mon talent et disaient que sans ma sœur, je n’aurais jamais percé.

A juste titre, non ?

Je l’assume. Jazz et Laurent m’ont beaucoup aidé… Je n’aurais pas fait partie de leur famille, j’aurais galéré, il faut être honnête, parce que je n’ai pas plus de talent qu’une autre. Mais prenons l’exemple de Kylie Jenner, elle doit sa notoriété à sa sœur mais elle a bossé à côté pour se faire toute seule. Comme moi. Si ma musique était nulle, les gens ne m’écouteraient pas, donc ça veut dire que j’ai quand même un minimum de mérite. Point. Les gens doivent le comprendre et ne sont pas obligés d’être méchants…

Cette méchanceté tu la ressentais déjà avant de te lancer dans la musique ?

Oui, parce qu’avant d’être « Eva Queen », j’étais « Eva la sœur de Jazz », donc les gens m’alpaguaient déjà dans la rue. Mais depuis que j’ai percé, c’est pire ! C’est comme si tout ce que je faisais était scruté pour être source de moquerie. Il y a quatre mois j’étais à l’aéroport avec mon mec et je me suis arrêtée chez Monoprix pour acheter des petites bouteilles de shampooing. Il y a un groupe de meufs qui est passé devant nous, qui s’est arrêté et une fille a crié : « Ça se dit ‘On fleek’ (« parfaite », ndlr) mais ça fait ses courses chez Monoprix ! » Sur le moment j’ai hésité entre être choquée ou bien morte de rire. Les gens sont fous !

Propos recueillis par Farah Mekki

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