Emmanuel Macron brandit la menace de la dissolution de l’Assemblée nationale pour accélérer l’adoption de la réforme des retraites. Une méthode « assez couillue » selon sa garde rapprochée, qui confie au Parisien, « la pression dans le tube » exercée par le président de la République.
Ce sera une négociation gagnante, le 49-3 ou une dissolution. Emmanuel Macron, qui a à nouveau lancé une concertation avec ses opposants sur le projet de réforme des retraites, n’abdique pas. Certes, la France débattra la réforme au lieu de la voir amendée au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Certes, mais la réforme passera coûte que coûte. Pour le prouver, le président de la République lance la charge en brandissant l’ultime recours. Il « met la pression dans le tube », assume ainsi un chargé de communication gouvernementale auprès du Parisien ce vendredi 30 septembre. Et si ses opposants ne sont pas contents ?
L’exécutif est prêt à faire tomber le couperet. En témoignent les propos présidentiels, qui ont habilement filtré du dernier Conseil des ministres. « Ne croyez pas que mon autorité ne durera pas jusqu’au bout sur les décisions à prendre. Si jamais il y a une motion de censure, dans la minute qui suit, il y aura une dissolution ». La menace, qui pèse sur l’Assemblée nationale, suffira-t-elle à forcer la Nupes et le Modem de François Bayrou à collaborer ? Pas sûr.
Il n’empêche, Emmanuel Macron aura averti « ceux qui seraient tentés de bordéliser les choses au sein de la majorité« , commente un proche qui admire la posture présidentielle. « C’est assez couillu (sic) de la part du président », estime ainsi cette source. Un vocabulaire grivois, qui en dit long sur l’épineuse question. Déjà discutée il y a deux ans, le dossier n’avance pas. Emmanuel Macron, qui l’a promis durant sa campagne, exige qu’un texte avant Noël. Les points de clivage pourtant n’ont pas changé.
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Emmanuel Macron brandit la menace de la dissolution
Ses adversaires maintiennent leurs positions. Alors qu’un recul de l’âge de la retraite à 65 ans est impondérable au regard de la pyramide des âges selon les experts économiques… La gauche fustige le recul des droits sociaux. Elle promet en la bouche de ses ténors comme Fabien Roussel ou Alexis Corbière de « se battre » pour les conserver. Une impasse, qui pourrait obliger les politiques à s’en remettre aux urnes. « Si toutes les oppositions se coalisaient, le président s’en remettrait aux Français« , assume le ministre du Travail.
La dissolution de l’Assemblée nationale ? Marine Le Pen, qui dispose du deuxième groupe de l’hémicycle n’est pas contre. « Chiche ! », défie-t-elle ainsi Emmanuel Macron. Le pari serait en effet quitte ou double. La majorité relative a péniblement été conservée lors des dernières législatives en juin. Aucun président n’a eu la trempe d’user de ce pouvoir depuis Jacques Chirac en 1997. Un bras de fer d’ailleurs perdu. Il amorça la dernière cohabitation française, avec Lionel Jospin à Matignon.
Crédits photos : Raphaël Lafargue / Pool / Bestimage
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