Elles donnent du sens à leur métier

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Ces entreprises pas comme les autres ne cherchent pas uniquement à faire du profit. Elles ont un intérêt social ou offrent un emploi aux plus précaires. Une approche qui séduit de plus en plus de salariés, surtout les femmes.

Créer de la richesse mais pas seulement ! Depuis 2014, les principes de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont inscrits dans la loi. Il s’agit, quelle que soit la structure choisie, de développer un modèle économique tout en réalisant une mission d’intérêts social, sociétal ou environnemental. Sports et loisirs, santé, agriculture, éducation, alimentation durable, aide à la personne mais aussi banque et assurances, les secteurs d’activités sont nombreux. Chaque année, 5 000 entreprises* ainsi labellisées voient le jour. « Aujourd’hui, de nombreux Français cherchent un travail qui a davantage de sens, explique Cécile Leclair, directrice générale de l’Avise, agence qui promeut l’économie sociale et solidaire. Face aux problèmes environnementaux, aux inégalités sociales, ils souhaitent agir en travaillant dans une entreprise responsable, dont la raison d’être ne repose pas sur la recherche du profit. » * 2017, Observatoire national de l’ESS, Dalloz;

« Nous aidons les personnes fragiles à sortir de la précarité »: Claire, 49 ans, fondatrice de l’association Rejoué

Après une première vie professionnelle dans la communication et le marketing, je suis devenue bénévole pour la Croix-Rouge : c’est là que j’ai compris qu’on pouvait créer des emplois pour donner une seconde vie aux jouets issus des dons. En 2012, j’ai donc fondé l’association Rejoué qui trie, lave, répare et reconditionne les jouets donnés par des particuliers, les crèches, les entreprises pour les proposer à la vente à petits prix. Nous employons des personnes éloignées de l’emploi, à qui nous offrons ainsi un emploi. Depuis la création de Rejoué, nous avons accompagné plus de deux cents personnes et collecté 300 tonnes de jouets. Je gagne moins bien ma vie que par le passé mais je suis heureuse d’aider des personnes fragiles à sortir de la précarité et de participer à la réduction des déchets, en développant le réemploi. Ce n’est pas facile tous les jours, car j’ai de grosses responsabilités, mais mon travail me satisfait à 100 %.

« J’ai l’impression de contribuer à un monde meilleur »: Thaïs, 33 ans, fondatrice d’un bar restaurant zéro déchet

Diplômée d’une école de commerce, j’ai travaillé plusieurs années dans la communication. Mais ce travail manquait de finalité et de sens. A Lorient, en juillet dernier, j’ai donc ouvert un bar restaurant « zéro déchet » pour sensibiliser à l’écologie, le Code Ø. Pour les travaux, la déco, la vaisselle, tout provient de récupération. Côté cuisine, les produits sont locaux et de saison. Chez nous, rien n’est jetable : les serviettes sont en tissu, les plats à emporter sont servis dans des bocaux consignés. Nous récupérons l’eau de pluie, avons installé des toilettes sèches, transformons les déchets en compost. Des ateliers sont également organisés sur les produits ménagers maison, la cuisine zéro déchet. L’idée est de donner envie aux clients d’adopter un mode de vie respectueux de l’environnement. Créer seule cet établissement m’a demandé un sacré investissement, mais c’était passionnant de trouver, pour chaque poste, la solution la plus écolo. Et j’ai enfin l’impression de contribuer à un monde meilleur.

« Mes salariés sont tous handicapés « : Solène, 39 ans, créatrice d’une légumerie

Ingénieure agronome de formation, j’ai créé Solid’ Agri, une association qui emploie en CDI des personnes en situation de handicap pour les vendanges, les tailles ou les plantations. Sur le terrain, j’ai découvert que de nombreux légumes et fruits « non calibrés » finissaient à la poubelle. En 2017, j’ai donc créé Les Jardins de Solène qui les achète et les prépare pour des restaurants, des cantines d’écoles ou d’Ehpad. En un an, près de 22 tonnes de légumes ont été conditionnées par notre dizaine d’employés handicapés, soit l’équivalent de 7 000 repas par semaine. J’adore mon métier même si je n’ai pas le droit à l’erreur : mes salariés ne peuvent pas se retrouver sur le carreau. C’est aussi un défi permanent car il y a tout à repenser pour davantage de partage, de solidarité, de proximité dans la société. C’est passionnant !

« La coopération et la solidarité règnent « : Maïlys, 44 ans, fondatrice de colocations d’adultes handicapés

Suite à un accident de la route, ma sœur est devenue handicapée. En 2014, elle a voulu quitter la maison familiale. Ensemble, nous avons décidé de monter Homnia, une colocation de six adultes handicapés avec des espaces partagés et où chacun peut être utile aux autres. Cette solution évite l’isolement et s’appuie sur l’entraide. Une personne trisomique peut ainsi pousser le fauteuil d’un autre colocataire, pour une sortie. Le but est que tous soient insérés dans la commune en intervenant dans les crèches, les EPHAD, au sein de la Prévention Routière… Aujourd’hui, nous gérons six colocations de ce type. Travailler sur ce projet a été très enrichissant : contrairement aux entreprises « classiques », la coopération et la solidarité règnent dans l’économie sociale et solidaire. Surtout, j’ai pu observer les bienfaits sur ma sœur et les autres colocataires : ils sont heureux, font des progrès, prennent davantage soin d’eux.

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