Le chef Cyril Lignac a fêté en novembre dernier son 42e anniversaire. L’occasion de revenir sur les moments marquants de sa carrière dans un livre à paraître chez Robert Laffont, Histoires de goûts. Il y évoque sans détour l’animosité des autres chefs à ses débuts…
Cyril Lignac est adoré du public, le jeune chef qui s’est fait connaître par le biais de ses émissions de télévision peut dire merci au média qui lui a permis d’acquérir la reconnaissance publique. Mais à chaque médaille son revers. Si Oui Chef ! lui a permis d’accéder à la notoriété, ses pairs ne lui ont pas facilement pardonné la traversée du miroir et certains lui ont fait payer ce qu’ils jugeaient comme une faute. Cyril Lignac raconte dans son livre Histoires de goûts, à paraître chez Robert Laffont,et dont l’Obs du 27 février s’est procuré les bonnes feuilles, le mépris dont certains ont fait preuve à son endroit.
Une intuition à contre-courant
En 2005, alors qu’il est le chef du restaurant de Cathy et David Guetta La Suite, la chaîne M6 propose à Cyril Lignac de participer à Oui chef! et de monter sa brigade pour lancer son propre établissement. Cyril Lignac accepte le pari audacieux qui cartonne immédiatement. Le jeune chef est charismatique et sympathique, le dernier épisode est suivi par plus de trois millions de téléspectateurs. Le lendemain, à l’ouverture de son restaurant le Quinzième, Cyril Lignac révèle être célébré « comme une star de foot« . Un comportement du public qui tranche singulièrement avec le traitement subi par le chef méprisé par ses pairs. Il raconte : « J’ai un souvenir qui résume bien la situation, j’étais invité pour une réception à l’Elysée, ainsi que d’autres chefs, étoilés pour la plupart. Parmi eux, certains ont toujours fait preuve d’une aversion tenace à mon égard. Quand je montais les marches du perron pour entrer dans le palais, un d’entre eux, trois étoiles, a gravi l’escalier en même temps que moi. L’huissier de l’Elysée qui gardait la porte nous a vus arriver tous les deux. Un sourire a alors illuminé son visage et se tournant résolument vers moi pour me serrer la main il m’a lancé “Ah ! Bonjour Monsieur Lignac !”je ne le connaissais pas. Alors qu’on échangeait quelques paroles, le trois étoiles est passé derrière moi sans me saluer et sans un regard de l’huissier. «
Après le mépris de ses pairs, le binôme de Mercotte affronte aussi celui de la presse peu encline à se laisser séduire. » De même que j’ai découvert en ouvrant le Quinzième l’antipathie des chefs qui condamnaient le mariage entre la gastronomie et la télé, je me suis rendu compte […] que la presse n’était guère plus clémente. Les articles ont parlé de moi, de mon physique, de mon accent, de mes apparitions cathodiques. On devisait sur mes ambitions, mes émissions, mon attitude, mes plans de carrière.De cuisine il a été très peu question.A l’époque ce mépris m’a blessé. Avec le temps j’ai appris à ne plus y prêter attention. »
Depuis, l’ex-compagnon de Sophie Marceau s’est fixé une ligne très simple. » L’essentiel […] ce sont les clients, c’est s’assurer qu’eux sont toujours contents. » Une recette qui fonctionne. Cyril Lignac est aujourd’hui à la tête d’un petit empire, quatre restaurants, un bar, cinq pâtisseries, une chocolaterie, et une société de production audiovisuelle. Quant à ses concurrents, signe des temps, ils se bousculent tous désormais pour passer à la télé. Une ironie gourmande, croquante que le jeune chef doit savourer à sa juste valeur…
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