Corneille est revenu avec émotion sur la tragédie qui a marqué sa famille lors du génocide rwandais et qui a changé sa vie à jamais. De sa survie miraculeuse à sa douloureuse reconstruction, il raconte comment ces drames lui ont appris à porter un regard bienveillant sur le monde.
"Dans la nuit du 15 avril, des hommes armés sont rentrés chez nous, ils ont assis tout le monde dans le salon et ils ont tiré sur tout le monde. Moi, je me suis caché derrière un sofa, et puis ils sont sortis pensant que j'y étais resté, ce n'était pas mon jour", raconte-t-il avec émotion. "Quand je suis sorti de ma cachette, la première chose que j'ai faite c'est d'aller devant un miroir pour me regarder et voir si j'étais réellement vivant (…) J'étais dans un état de gel émotionnel complet. J'ai attendu que le jour se lève. Je suis passé dans le salon devant les corps sans les regarder", se souvient l'artiste dont le père, la mère, les deux frères et la petite sœur âgée alors de 3 ans ont été assassinés cette nuit-là.
Corneille, le long exil d'un adolescent de Kigali à Düsseldorf
"Le lendemain je suis sorti et ça a été trois mois de fuite, de petites cachettes jusqu'en juillet 1994", explique Corneille. L'adolescent fait preuve d'un extraordinaire instinct de survie et comme des millions de personnes qui fuient le pays, il prend le chemin de l'exil pour rejoindre la frontière du Congo. A Kinshasa, il réussit à contacter des amis de ses parents en Allemagne qui lui envoient un billet d'avion et l'accueillent chez eux à Düsseldorf. " Ils m'ont pris chez eux comme si j'étais le leur. Ils ne m'ont rien demandé, ils m'ont tout donné ".
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Corneille sa reconstruction après la tragédie
Le coach Franck Nicolas a ensuite interrogé l'artiste sur sa reconstruction après la tragédie et comment le jeune homme avait trouvé les ressources pour guérir. "Dans cette nouvelle vie devant moi, j'allais prendre cet amour que mes parents m'avaient donné." Et si, aujourd'hui, le chanteur éprouve encore de la culpabilité, il confesse que ce n'est pas tant de s'en être sorti, mais surtout de ne pas avoir sauvé sa petite sœur. "C'était la plus jeune, la seule fille de ma famille et j'étais l'ainé et je ne l'ai pas sauvée."
Aujourd'hui, à 45 ans, Corneille donne un sens à ce drame "Je me suis rendu compte, à mon grand étonnement, que je devais mes plus grands bonheurs à mes plus grands malheurs, c'est-à-dire qu'aujourd'hui je me dis que c'est parce que je viens de là que j'ai ça. Si j'enlève un morceau de tout ce qui m'a fait mal, de toutes ces choses, je n'ai pas ça", admet l'époux du mannequin et comédienne canado-portugaise Sofia de Medeiros et le père de famille comblé.
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