La justice ne prend pas à la légère les menaces portées à l’encontre de Bilal Hassani. Contraint d’annuler un concert prévu dans une ancienne basilique à Metz le 5 avril 2023, le jeune chanteur, porte-flambeau de la communauté LGBTQIA+, a été pris à partie par des groupuscules d’extrême droite. Une enquête contre X a été ouverte.
Menaces de délit, provocation à la haine et provocation publique
Selon les informations du Républicain Lorrain, confirmées par BFMTV auprès du procureur de la République Yves Badorc, le parquet de Metz a ouvert une enquête contre X pour les faits de « menace de délit contre personne en raison de son orientation sexuelle », « provocation à la haine contre une personne en raison de son orientation sexuelle » et « provocation publique et non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ». L’investigation a été confiée à la sureté départementale de Moselle ce jeudi 6 avril 2023.
Alors qu’il devait se produire dans l’ancienne église Saint-Pierre-Aux-Nonnains, le chanteur et ses producteurs ont préféré annuler l’événement. Plusieurs groupuscules d’extrême droite avaient proféré des menaces contre la « profanation » de l’ancien édifice religieux.
Les associations Stop Homophobie et Mousse ont déposé plainte contre Civitas auprès du parquet de Metz pour discrimination en raison de l’identité de genre, a indiqué à l’AFP Me Etienne Deshoulières, leur avocat. L’organisation catholique intégriste affirmait que « l’artiste transexuel » voulait « profaner » l’église, pourtant désacralisée depuis cinq siècles.
Des soutiens du maire de Metz et de la ministre de la Culture
Invité sur le plateau de C à vous le 5 avril 2023, Bilal Hassani avait évoqué ses craintes et sa lassitude face à la situation. « Il m’est arrivé plusieurs fois de recevoir des menaces et je me suis toujours montré le plus courageux possible mais là ça commençait à être inquiétant surtout pour mon public. Ils avaient essayé de cibler mes fans. C’est la chose qui me terrifie le plus », affirmait-il.
Le jeune artiste a reçu de nombreuses manifestations de soutien, à commencer par celle de François Grosdidier, le maire de Metz. Dans un communiqué relayé sur Twitter, ce dernier a affirmé : « Je regrette que l’artiste Bilal Hassani, ou son producteur, ait annulé le spectacle. On ne doit jamais céder devant le fanatisme et l’obscurantisme. J’avais donné instruction à la police municipale de mobiliser tous ses moyens pour assurer la sécurité de l’artiste et du public. Je ne doute pas que l’État en aurait fait de même. Metz se revendique “ville de lumières”, au propre comme au figuré. Bilal Hassani est et restera toujours le bienvenu dans notre ville, comme tous les artistes quels qu’ils soient. »
La ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’était également dite « choquée d’apprendre l’annulation d’un concert en raison de menaces de mouvements proches de l’extrême droite. (…) Face aux extrémismes, aux appels à la haine, à la violence, la culture doit rester un espace de liberté et d’émancipation. »
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