Chirurgie esthétique, tatouages, poids… Sylvie Tellier parle de l’évolution du concours Miss France

Depuis le 18 novembre, 30 prétendantes à la couronne de Miss France séjournent à Tahiti. Au programme, volley ball, séances photos et yoga mais aussi cours de maintien. Le tout sous le ragard affûté de Sylvie Tellier, la boss qui évoque avec Gala l’évolution du concours…

En attendant le 14 décembre et l’élection à Marseille de la Miss France 2020 en direct sur TF1, les prétendantes prennent l’air du côté de Tahiti, en compagnie de Vaimalama Chaves, Miss France 2019 déjà reconvertie chanteuse. Sous l’oeil de Sylvie Tellier, accompagnée de sa fille Margaux, toutes se sont installées dans un hôtel non loin de la capitale Papeete où l’on pouvait aussi croiser le réalisateur Claude Lelouch, en répérage pour un prochain film. La présidente du Comité Miss France livre à Gala ses premières impressions.

Gala : A quoi sert exactement d’emmener les candidates à Tahiti ?
Sylvie Tellier :
Le public ne s’en rend pas compte, mais ces jeunes filles ont concouru aux élections départementales, régionales… Leur offrir ce voyage leur permet de garder un souvenir inoubliable de cette aventure, quoi qu’il arrive. Ça montre également aux futures candidates les opportunités qu’offre leur participation. Et pendant ce mois de préparation, elles apprennent à se présenter. A se positionner, en fait. Elle suivent également une masterclass Instagram pour qu’elle sachent relativiser l’impact des réseaux sociaux. Elles comprennent qu’il est plus facile de critiquer caché derrière son téléphone que face-à-face.

« Je vais peut-être faire hurler, mais je reste foncièrement féministe »

Gala : A l’heure du mouvement #MeToo, un concours de beauté telle que Miss France est-il encore viable ?
Sylvie Tellier :
Il me semble que oui. Ces jeunes femmes ont fait le choix de s’inscrire au concours et nous vivons dans une société de l’image dans laquelle il y a une place pour la beauté. Et puis, il est hypocrite de dire qu’une femme n’a pas le droit de mettre en avant ses atouts physiques. Je vais peut-être faire hurler, mais je reste foncièrement féministe. Autant que lorsque j’étais Miss France et que j’ai refusé de participer à Miss Monde en 2002, parce que le pays dans lequel le concours était organisé (le Nigeria, ndlr) pratiquait la charia. Y a-t-il encore une place pour Miss France ? Oui. Nous apportons un peu de légèreté dans un monde lourd, rythmé par une actualité pas toujours très gaie.

Gala : Vous avez déjà des favorites ?
Sylvie Tellier :
Ce séjour me permet de mieux les connaître les prétendantes. Aujourd’hui, les français veulent que Miss France soit une jolie jeune femme, mais pas que. C’est d’ailleurs au moment où elles s’expriment que les votes basculent. Sur les 30 jeunes femmes présentes à Tahiti, seules 15 participeront au concours final le 14 décembre. Alors, on les juge ici sur plein de choses. Leur maillot de bain par exemple. Elles ont le choix. Certaines le choisissent très vite et d’autres sont très indécises, on les sent un peu jeunes. Il y a aussi celles qui se mettent en avant sur les photos. La façon dont d’autres constituent leur équipe lors d’une épreuve sportive… Tout cela nous permet de les classer.

« Dire que les Français sont prêts à élire une Miss transgenre, je n’en suis pas sûre »

Gala : Allez-vous faire évoluer le règlement ?
Sylvie Tellier :
La chirurgie esthétique restera interdite tant que je serai là. On n’est pas dans la course au tuning ! Ce sont les défauts qui font la beauté d’une femme, et la perfection est ennuyeuse. Le genre ? Je ne demande pas un acte de naissance à chaque jeune femme. Mais de là à dire que les Français sont prêts à élire une Miss transgenre, je n’en suis pas sûre. La taille ? Nous l’avons baissée à 1,70 mètre, il fallait mesurer au minimum 1,72 mètre à mon époque. Les tatouages, s’ils sont discrets, sont autorisés.Quant au poids, il n’y est pas fait mention dans le réglement. Dans le fond, c’est le public qui vote et définit les standards d’une Miss France.

Crédits photos : SIPA

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