En 1985, François Mitterrand a ordonné la mise sur écoute de Carole Bouquet. En cause ? Son compagnon et père de son fils Dimitri, Jean-Pierre Rassam. C’est en tout cas la version officielle. La comédienne revient sur cette affaire d’état.
C’est une histoire digne des plus grands films d’espionnage. Entre 1983 et 1986, le président de la République, François Mitterrand, a exigé la mise sur écoute téléphonique de 150 personnalités… dont une certaine Carole Bouquet. Affaire qui éclatera au grand jour en 1993. « Deux de mes lignes téléphoniques ont effectivement été mises sur écoute sur décision de François Mitterrand », confirme la principale intéressée ce mercredi 4 mars dans les colonnes de Vanity Fair. Et de préciser : « Au procès, les gens de la DGSE ont mis cela sur le compte de la raison d’Etat. Mon nom est alors sur la même liste que des terroristes ou des journalistes qui couvrent des question liées au terrorisme ».
Mais pourquoi la comédienne figurait-elle sur cette liste d’écoutes illégales ? C’est bien là toute la question. Officiellement cela serait lié à Jean-Pierre Rassam, son compagnon de l’époque et père de son fils Dimitri. « On voulait écouter Rassam », rétorque la DGSE, qui soupçonnait le producteur d’être « un marchand d’armes, qui aurait des liens avec des groupes au Liban, mais aussi avec le président algérien, Chadli Bendjedid ». Il faut dire que ce dernier « avait même vécu chez » Jean-Pierre Rassam au milieu des années 1970, du propre aveu de Carole Bouquet.
Une contradiction de taille
Sauf qu’il y a une (grande) incohérence. Pendant une partie des écoutes, Jean-Pierre Rassam était… mort. « Jean-Pierre est mort le 28 janvier 1985 et les écoutes ont continué bien plus tard », assure la belle-mère de Charlotte Casiraghi. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’elle a pu « faire tomber toute leur ligne de défense ». Et cette dernière de s’interroger : « Mitterrand voulait-il percer ma vie privée ? Pour quelles raisons ? ». Une hypothèse lui paraît probable. « Jean-Edern Hallier passait souvent à la maison à cette époque. Il savait que Mitterrand avait une fille cachée, Mazarine Pingeot, et pensait le révéler », raconte l’ex de Gérard Depardieu. Toujours est-il que les protagonistes ont perdu le procès en appel en 2007.
Malgré le procès, le mystère persiste. « La vérité sur les raisons de ces écoutes, on ne la saura jamais », déplore la comédienne, qui imagine : « Je crois qu’ils se sont méfiés et qu’ils ont vraiment déconné en portant atteinte à nos vies privées ». « Je leur souhaite de s’être beaucoup amusés en nous écoutant », conclut-elle dans un clin d’œil. Ça, l’histoire ne le dit pas non plus.
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