Carlos Ghosn a fui le Japon, où il était assigné à résidence, en s’envolant caché dans une malle. L’ex-patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi raconte son évasion en détails dans les colonnes du Parisien, dimanche 13 février 2022. Il en profite pour charger Bruno Le Maire.
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Deux ans après sa spectaculaire évasion, Carlos Ghosn, réfugié au Liban, espère revenir en France. Il a plaidé sa cause, réglé ses comptes et raconté en détails comment il a fui le Japon dans une interview accordée au Parisien dimanche 13 février 2022. Arrêté en novembre 2018 pour non-déclaration de revenus puis inculpé un mois plus tard pour avoir utilisé les fonds de Nissan à des fins personnelles, il a été incarcéré et assigné à résidence au Japon. Il s’est enfui le 29 décembre 2019, en prenant un avion en direction de la Turquie, puis en s’envolant vers le Liban. S’il était sous le coup de la justice nippone depuis plusieurs mois, tout s’est fait au dernier moment. « Beaucoup de gens ont dit qu’elle avait été mûrie de longue date, c’est complètement faux. J’ai pris la décision de m’échapper quelques semaines avant mon départ, en arrivant à la conclusion que je n’avais aucune chance d’obtenir un traitement équitable », a confié le fugitif.
« J’ai fixé moi-même les détails »
Carlos Ghosn a envisagé plusieurs possibilités : « une sortie par la mer », de se faire passer pour un membre de l’équipage d’un avion, puis de voyager dans une malle. « Finalement, j’ai choisi l’option de la malle, dont j’ai fixé moi-même les détails, a-t-il dévoilé. Tout est parti de l’observation faite dans cet aéroport (du Kansai, à Osaka) que les caisses n’étaient pas systématiquement passées aux rayons X. » Le plan s’est déroulé sans accroc. « J’étais recroquevillé, dans l’obscurité. Mais à l’écoute, je savais à quelle phase du plan je me trouvais. Quand j’ai entendu le bruit du moteur de l’avion, je savais que j’étais déjà sur la piste, a-t-il raconté. Quand la malle s’est inclinée, cela voulait dire que j’étais en train de monter dans le compartiment bagages. À ce moment, mes complices m’ont dit que la première partie du plan était gagnée. »
L’ancien patron de Renault-Nissan-Mitsubishi a aussi profité de cette interview pour monter au créneau contre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, « celui qui s’est manifesté de la manière la plus hostile, à [sa] grande surprise » : « C’est lui qui a ordonné le contrôle fiscal et donné une consigne claire à deux membres du conseil d’administration de Renault : ‘On abandonne Carlos Ghosn, on ne peut plus le soutenir.' »
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