Alors que le gouvernement donne l’espoir d’un retour à la vie normale, le professeur Gilles Pialoux s’inquiète. Dans un entretien accordé au Parisien, lundi 14 juin 2021, l’infectiologue explique pourquoi la reprise des activités collectives (et le relâchement qui va de paire) risque de provoquer une nouvelle vague de Covid-19.
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Depuis le 19 mai 2021, avec la première étape du déconfinement, les Français ont retrouvé une certaine liberté. Bars, restaurants, cinémas, théâtres, salles de sport… Les lieux de vie collective rouvrent doucement leurs portes. Dans le même temps, le public a pu assister au tournoi de Roland-Garros, et désormais aux matchs de l’Euro de football. Le soleil pointe, et avec lui, les températures estivales que l’on attendait tous. Une véritable bouffée d’air frais, après plus d’un an et demi de consignes strictes, dont certains profitent un peu trop. Des fêtes clandestines, sans aucun respect des mesures sanitaires, pullulent dans les grandes villes. Mais cette liberté retrouvée ne risque-t-elle pas de provoquer une reprise de l’épidémie de Covid-19 ? C’est bien ce que craint Gilles Pialoux, chef du service d’infectiologie à l’hôpital Tenon de Paris. Dans un entretien accordé à nos confrères du Parisien, daté de l’édition du lundi 14 juin 2021, le professeur a tenu à tirer la sonnette d’alarme.
“Notre obsession à aller trop vite pourrait nous coûter cher”
“Avec le beau temps, la liesse de l’Euro de football, ces événements vont se multiplier. Ça va aller de mal en pis”, a déclaré Gilles Pialoux, se disant par ailleurs “inquiet, mais pas surpris”. Pour lui, la faute revient aux décisionnaires de l’Etat : “Le pouvoir politique envoie ces jours-ci des messages contradictoires […] En feignant qu’un retour à la normale est possible rapidement, en laissant entendre que la fin du masque est imminente, le gouvernement entretient une ambiguïté qui pourrait être coupable.” L’épidémiologiste estime ainsi que “notre obsession à aller trop vite pourrait nous coûter cher”.
“Le retour à la vie collective normale n’est pas possible aujourd’hui”, explique Gilles Pialoux, avant d’ajouter : “Nous sommes en liberté conditionnelle.” Prenant pour exemple la situation dans son hôpital, le professeur indique que, malgré les chiffres qui baissent, le nombre de malades est actuellement plus important qu’à la même période en 2020. “La situation est fragile, pas tant pour cet été que pour cet automne”, affirme-t-il, en référence à la seconde vague qui a frappé après les vacances d’été 2020. Gilles Pialoux en est convaincu, il ne faut donc surtout pas “se relâcher avant l’heure”. Il préconise par ailleurs de rendre la vaccination obligatoire, principalement pour le corps médical, en première ligne face au virus.
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