Tristan Bromet et Jean Spiri sont toujours dans le sillage de l’épouse du Président, à la manoeuvre pour l’aider à donner un sens à son rôle de Première dame et à imposer son style. Enquête sur des hommes de l’ombre.
Mais quelle mouche a piqué ce soir-là Brigitte Macron ? En cette mi-décembre, elle assiste au concert du groupe coréen qui enflamme les ados, Blackpink. Deux hommes ont la réponse. Tristan Bromet et Jean Spiri, les conseillers de la Première dame. Ils gardent néanmoins le silence. Car il ne faut rien dévoiler du grand gala pour les Pièces jaunes qui se prépare pour le mois de février. Ni du duo que Gautier Capuçon prévoit avec ces stars asiatiques de la pop. La surprise a tenu. Le show diffusé sur France 2 fut un succès d’audience. Et on a parlé de l’opération Pièces jaunes, marrainée par Brigitte Macron, jusqu’en Corée du Sud. Rester discrets et ne parler qu’à l’oreille de la femme du Président, telle est la tâche de ces deux hommes. Tristan Bromet est à la manœuvre depuis le début du premier quinquennat. Il faisait alors équipe avec Pierre Olivier Costa, reparti vers le monde de la culture dont il était issu: il dirige depuis octobre le Mucem à Marseille. Brigitte Macron avait surnommé l’inséparable duo les « meufs » (Comprenez : « mecs extrêmement utiles aux femmes »).
Conseiller l’ex-enseignante, c’est d’abord savoir jouer les couteaux suisses. Ces dernières semaines, Tristan Bromet et Jean Spiri l’ont ainsi accompagnée dans l’enregistrement d’un film de prévention avec le footballeur Olivier Giroud. Il s’agissait de promouvoir le « 30 18 » et la lutte contre le harcèlement scolaire et les violences numériques. Ils ont fait aussi un point précis sur l’aide apportée aux enfants ukrainiens accueillis ou hospitalisés en France avant un échange téléphonique entre Brigitte Macron et Olena Zelenska. Ils doivent ausculter le courrier abondant qu’elle reçoit à l’Elysée et faire remonter les cas graves ou les grandes thématiques qui en émergent. Ils ont aussi déjà entamé le travail préparatoire à la visite d’Etat de Camilla et Charles III à Paris fin mars. Les deux savent leur patronne scrutée, et attendue au tournant car elle n’est pas élue. Leur mission est de l’aider à rester sur ce qu’ils appellent la ligne de crête. Ce fut particulièrement le cas pendant la campagne des Pièces jaunes, période durant laquelle l’épouse du chef de l’Etat, présidente de la fondation des Hôpitaux de France, donne beaucoup d’interviews. Ne pas réagir à l’actualité lors de ces entretiens, pourrait la faire croire hors sol. Mais s’exprimer sans frein peut aussi créer la polémique. Sa position sur l’uniforme à l’école a ainsi fait grand bruit en janvier. Dans cette interview au Parisien, elle avait pourtant aussi longuement abordé la lutte contre le harcèlement scolaire pour laquelle elle compte faire entendre sa voix ces prochaines semaines. Tristan Bromet connaît les médias et leur fonctionnement par cœur. Avant d’œuvrer auprès de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, il fut chroniqueur pour France 3 Limousin, sa région d’origine, dans une émission intitulée C’est mieux le matin. Il aidait les gens à trouver des solutions concrètes aux petits soucis du quotidien. Un savoir-faire fort utile pour gérer les urgences qui percutent l’actualité de la Première dame. Fils d’une aide-soignante, il ne cache pas néanmoins avoir été ébranlé par certains déplacements de Mme Macron dans les hôpitaux auprès d’enfants malades. Après les visites les plus éprouvantes, la Première dame, optimiste de nature et concentrée sur son rôle de réconfort, répète souvent cette formule bien à elle, « Tant qu’il y a de la vie, il y a de la vie ». Moins rudes furent quelques récentes rencontres. Elle a beaucoup apprécié le dîner à quatre avec les Biden lors du voyage du couple présidentiel aux Etats-Unis et trouvé le président américain et son épouse très cultivés. Elle a aussi pris plaisir à l’échange à l’Elysée avec la comédienne Lily Collins, fille de Phil Collins et star d’Emily in Paris, venue lui raconter son engagement dans la lutte contre les troubles alimentaires.
Arrivé il y a peu dans son entourage, Jean Spiri a pour sa part très vite constaté que Brigitte Macron savait où elle voulait aller. Elle n’hésite pas à bousculer ses conseillers avant chaque déplacement. Elle échange à bâtons rompus avec eux sur les thématiques qu’elle doit aborder. Pas de place pour l’atermoiement face à l’ancienne professeure de français-latin, qui détecte illico le regard fuyant de celui qui n’a pas la bonne réponse à lui donner. C’est le profil littéraire de ce normalien, ancien secrétaire général d’Editis, qui l’a séduite. Et leur goût commun pour des œuvres classiques comme modernes, de Flaubert à Annie Ernaux. Leur rencontre a d’ailleurs eu lieu dans l’univers des livres. Le jour où Brigitte Macron s’est rendue chez l’éditeur Nathan pour publier un ouvrage autour de son travail avec les étudiants des Instituts des vocations pour l’emploi. Le contact fut chaleureux. Jean Spiri, fils de haut fonctionnaire, qui a œuvré pendant 12 ans dans des ministères comme celui de la Santé ou comme élu local à Courbevoie et qui est un proche de Xavier Bertrand, a vite pris ses marques au Château. Et il s’est plié rapidement à une règle d’or : le silence est roi.
Cet article est à retrouver dans Gala N°1549 dans les kiosques ce jeudi 16 février 2023.
Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
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