Le 14 avril 2016, après avoir vécu une existence dans l’ombre, Laurence Chirac est morte d’un malaise cardiaque à l’âge de 58 ans. Suite à son décès, le monde de Bernadette Chirac, qui a consacré sa vie à sa fille aînée, s’est écroulé, comme l’a raconté Béatrice Gurrey, auteure du livre Le roi emmuré, à gala.fr.
Elle a toujours été considérée comme la grande absente de la famille Chirac. Laurence, fille aînée de Bernadette et Jacques Chirac, est morte d’un malaise cardiaque le 14 avril 2016. Elle avait 58 ans. À sa disparition, le monde de sa mère, qui lui avait consacré toute sa vie jusqu’alors, s’effondre. Pour l’ancienne Première dame, qui a déjà affronté plusieurs épreuves, la peine et la souffrance sont insurmontables.
Et pour cause : comme l’explique Béatrice Gurrey dans Le roi emmuré (Ed. des Équateurs) paru en septembre dernier, Bernadette Chirac ne pensait pas un instant survivre à sa fille. Dans son esprit, elle partirait avant elle. « L’impensable pour tout parent se doublait chez cette mère d’une inquiétude lancinante sur l’avenir de Laurence, handicapée, en grande partie dépendante, lorsqu’elle-même serait partie », écrit la journaliste dans son livre. Le destin en a voulu autrement…
« Le but de sa vie qui s’effondre »
« Ce n’est pas seulement son enfant qui a disparu, un soir d’avril 2016, mais le but de son existence », analyse Béatrice Gurrey. Dans un entretien accordé à gala.fr, cette dernière s’explique : « Sa vie a basculé. Tout d’un coup, sa fille meurt et là elle ne réalise pas tout de suite mais c’est un peu le but de sa vie qui s’effondre. Elle s’est pris un mur. »
Pour ne pas se laisser submerger par des pensées sombres, l’épouse de Jacques Chirac décide de se rendre active : « Elle a voulu tout faire elle-même. Vider l’appartement de sa fille, organiser ces funérailles, répondre au courrier. » Mais le réel finit par la rattraper. Bernadette Chirac est alors dévorée par un vide insupportable : « Une fois que Laurence est enterrée, elle sombre dans une dépression terrible« , confie l’auteure du Roi emmuré à Gala.
Laurence Chirac, jamais plus la même après une méningite foudroyante
Dès son plus jeune âge, Laurence Chirac a vécu dans « un milieu très protégé », rappelle Béatrice Gurrey. Comme la plupart des enfants de politiques, elle a vu ses parents très occupés, en premier lieu son père qui avait des responsabilités politiques importantes. Cette absence, elle ne l’a semble-t-il jamais reproché à son paternel : « Elle adule son père, ne se plaint jamais publiquement d’une absence due à sa vie politique« , peut-on lire dans Le roi emmuré.
Un jour de juillet 1973, tout bascule lorsque la jeune fille contracte une méningite lors de ses vacances en Corse. Cet événement va venir bouleverser sa vie et celle de ses proches. Comme l’explique Béatrice Gurrey dans son livre, « cette méningite a détruit une partie de l’hypophyse de Laurence, provoquant ainsi le dérèglement anorexique. » Bernadette Chirac, qui peut être dure, va présenter la maladie de son aînée comme « une conséquence des absences répétées de Jacques Chirac, trop pris par ses fonctions publiques. »
La vie des Chirac organisée autour des besoins de leur fille aînée
Cette hypothèse, pour le moins culpabilisante pour l’ancien président, va pourtant faire tilt. Jacques Chirac, s’il est très occupé, va prendre l’habitude de déjeuner tous les midis avec Laurence, quitte à parfois engloutir deux repas d’affilée. Les années passent et la fille des Chirac, qui fera plusieurs tentatives de suicide, a de plus en plus besoin d’être entourée. « Elle ne peut pas vivre avec eux. C’est la première emmurée de cette famille. Elle sort très peu, il faut qu’elle soit accompagnée », explique Béatrice Gurrey à Gala. Si la soeur de Claude Chirac vit reclue, toute l’attention se porte pourtant autour d’elle : « On en parlait jamais et pourtant, tout tournait autour de ça. On ne comprend pas l’histoire des Chirac si on ne se penche pas sur le cas de Laurence. »
Peu après la mort de Laurence en 2016, Bernadette confie : « Au moment où elle voulait vivre, elle est partie »
Très discrète, elle ne revient sur le devant de la scène que furtivement, à l’occasion des 80 ans de son père, le 29 novembre 2012. Cette année-là, la famille pose ensemble dans Paris Match. Le cliché de ce clan Chirac au complet marque les esprits. Laurence rendra son dernier souffle quatre ans plus tard, après une vie marquée par les épreuves.
Deux mois après la tragique disparition de Laurence, Bernadette Chirac se rend à la Maison de Solenn, un centre de soins pour adolescents qui a ouvert ses portes en décembre 2004 grâce au soutien de la Fondation Hôpitaux de Paris – Hôpitaux de France dont l’épouse de Jacques Chirac était présidente. Ce jour là, Bernadette Chirac ne peut s’empêcher d’évoquer sa fille décédée : « Au moment où elle voulait vivre, elle est partie« , déplore-t-elle, sans pour autant montrer ses émotions. Comme le souligne Béatrice Gurrey dans son livre, « Bernadette Chirac affiche encore un stoïcisme à toute épreuve. » Tenir bon, telle est sa devise.
Crédits photos : DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
Source: Lire L’Article Complet