Bernadette Chirac au cinéma : on a démêlé le vrai du faux !

Librement inspirée de la vie de l’ex-Première dame, la comédie sur Bernadette Chirac s’amuse à brouiller les pistes. Mais quelle est la part de vrai et de faux ? On vous aide à y voir plus clair.

Réalité ? Fiction ? Pendant les 92 minutes de la savoureuse comédie « Bernadette », portée par Catherine Deneuve, la question revient immanquablement à l’esprit entre deux rires. Car si la réalisatrice Léa Doménach s’est calquée sur la vie de Bernadette Chirac, elle a aussi romancé certains épisodes de cette comédie teintée de féminisme, qui imagine l’émancipation de la Première dame. « Avec ma co-scénariste Clémence Dargent, nous avons lu et regardé tout ce qui était possible sur le couple Chirac, explique Léa Domenach à Allociné. Une fois que l’histoire était établie, nous avons pris des libertés parce que nous écrivions une fiction« , souligne la cinéaste et fille du journaliste politique Nicolas Domenach. Une liberté plus ou moins appréciée, puisque Claude Chirac, la fille de la Première dame, incarnée par Sara Giraudeau, n’a pas vraiment été amusée par le film. Qu’a-t-il pu la gêner ? Gala.fr vous aide à démêler le vrai du faux de cette comédie loufoque.

Bernadette et sa fille Claude ont eu une relation tumultueuse

VRAI. Trop tradi, trop revêche… Claude Chirac a souvent perçu sa mère comme un handicap pour l’image de Jacques Chirac, dont elle gérait la communication d’une main de fer. Au point de l’écarter de la photo d’investiture en 1995, pour ne pas ringardiser le président. Ou de l’éloigner de sa table lors de la garden-party de l’Élysée, comme le montre une scène du film. « Le président est veuf ! », en rigolait parfois Bernadette Chirac, quand elle ne se vexait pas. Au fil des années, les rapports se sont toutefois pacifiés. Claude est même devenue l’aidante de sa mère, handicapée et affaiblie à 90 ans.

Entre Bernadette Chirac et Dominique de Villepin, ça ne matchait pas

VRAI. En 1997, lorsque Jacques Chirac dissout l’Assemblée et fait perdre la majorité à la droite, Dominique de Villepin est jugé coupable par Bernadette Chirac. Et cette dernière ne cache pas sa colère. 24h après ce pari raté, « La Tortue » croise le secrétaire général de l’Élysée et lui assène un glacial « Bonjour, monsieur le stratège« . Avant de lui trouver un nouveau surnom : Néron, du nom du despote sanguinaire et déséquilibré. Bonne ambiance.

Bernadette Chirac a dansé avec Filip Nikolic chez Régine

FAUX. « Tout ça est complètement inventé. Bernadette Chirac et les 2BE3 n’ont rien à voir ! » Si le boys band a bien participé aux Pièces jaunes, la scène sort tout droit de l’imaginaire de Léa Domenach, qui en rigole encore. Reste que la Corrézienne aura bien goûté aux soirées « people » à l’époque. Elle se crée des amitiés (David Douillet, Lorie…) et en 2009, on la croise même au VIP Room de Saint-Tropez, avec Karl Lagerfeld. Au programme ? Les 20 ans de la boîte de nuit, ambiancés par Alexandre Arnault – fils de Bernard – venu jouer les DJ. Le tout sans Jacques, resté tranquillement dormir à l’Elysée.

Bernadette Chirac et le chauffeur de Jacques Chirac se haïssaient

VRAI. En savait-il trop sur les infidélités de Jacques ? Joué par Lionel Abelanski dans Bernadette, Jean-Claude Laumond était bien l’ennemi numéro un de la Première dame. Ultra ambitieux, pas aimable, trop bavard… L’homme multipliait en plus les crasses pour humilier Bernie. Sans aller jusqu’à cette scène du film, où il urine sur l’une de ses tortues. « Il la faisait par exemple monter dans une autre voiture que celle du patron », s’est récemment souvenu André Demullet, l’autre chauffeur des Chirac, dans une interview à Gala. La Première dame n’aura pas besoin d’un contrôle d’alcoolémie pour s’en débarrasser : Jean-Claude Laumond est remercié et exilé en 1997 à Nouméa. Une mise au placard que l’intéressé ne comprendra jamais…

Bernadette Chirac a eu droit à une séance de relooking de Karl Lagerfeld

FAUX. Si les deux étaient très amis, le fantasque couturier allemand n’est jamais venu à l’Élysée pour organiser un relooking, contrairement à ce que Bernadette montre. « Je n’imagine pas Karl Lagerfeld venant pour quiconque dans une cabine d’essayage », a confié Françoise Dumas, reine des dîners en ville qui a bien connu ces deux personnalités, à Point de Vue. Il ne s’est jamais occupé du choix des tenues de madame Chirac ». La Première dame aux tailleurs Chanel a toutefois pu bénéficier de quelques conseils : « Il savait jouer de son humour pour la guider.« 

Bernadette Chirac a prédit la présence du FN au second tour de la présidentielle 2002

VRAI. Inimaginable pour tous, sauf pour elle. Première dame au flair politique sous-estimé, Bernadette Chirac a souvent aidé le président. Mais elle n’a pas toujours été écoutée, comme en 2002, lorsqu’elle fait part de ses inquiétudes concernant la percée du Front national. « Jacques, je vous l’avais bien dit ! », lance-t-elle à son mari le soir du 21 avril 2002, devant une trentaine d’élus médusés. Ce que le président confirmera : « Bernadette est la seule qui m’a alerté sur un danger du Front national. »

Jacques Chirac était avec Claudia Cardinale la nuit de la mort de Lady Di

FAUX. Ragot ? Secret d’État ? 25 ans après la mort de Diana, la soi-disant présence de Jacques Chirac au domicile de Claudia Cardinale alimente toujours autant les fantasmes. Le film en rit, montrant un président introuvable car présent chez « une actrice italienne« , mais plusieurs voix continuent de démentir la légende. Selon la Tribune du Dimanche, Claude Chirac répète encore que son père dormait simplement au Château et que Christine Albanel, plume de l’Élysée de permanence ce soir-là, n’avait pas voulu le réveiller avant 5h du matin. Même version du côté d’André Demullet, l’ex-chauffeur de Jacques Chirac à la mairie de Paris, qui parle de « bobards » lancés par son ex-collègue Jean-Claude Laumond.

Bernadette Chirac a rencontré Nicolas Sarkozy dans un confessionnal

FAUX. C’est l’une des scènes les plus loufoques du film. Forcée de se rabibocher avec le jeune loup de l’UMP, honni par son mari depuis la trahison de 1995, Bernadette Chirac accorde son pardon à Nicolas Sarkozy, joué par Laurent Stoker, dans le confessionnal d’une église. De la pure fiction, puisque le rapprochement s’est fait de manière beaucoup plus classique dans la réalité. « On se retrouvait chez un ami à elle et j’arrivais, personne ne le savait », racontera le mari de Carla Bruni dans « Une ambition intime » sur M6.

Bernadette Chirac a voulu envoyer un ours aux ministres de son mari

VRAI. Cela semble fou mais ce n’est pas une invention du film. Lors d’un Noël à l’Élysée, auquel toute sorte d’animaux vient participer, la Première dame envisage un drôle de plan. « Elle demandera au montreur d’ours si, avec des guimauves, il peut faire entrer le plantigrade dans le salon où se tient le Conseil des ministres », assure le livre Bernadette Chirac, les secrets d’une conquête d’Erwan L’Élouet. La mère de Claude et Laurence, qui n’apparaîtra qu’une fois en public pour l’investiture de son père, a alors cette phrase cruelle pour les ministres. Et ce Dominique de Villepin qu’elle exècre : « Ça leur ferait du bien à tous ces mal léchés de voir un ours. Comment il se comporterait, Néron, dans une situation pareille ? »

Crédits photos : BEST IMAGE

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