Emmanuel Macron a lancé la campagne du centre aux législatives à une semaine du premier tour, affirmant qu’il ne se laisserait imposer le nom du Premier ministre par « aucun parti » en cas de défaite de la majorité présidentielle. Piqué par cette déclaration, Manuel Bompard, lieutenant de l’Insoumis, a répondu au président lors de son passage dans Sud Radio ce lundi 6 juin.
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Le premier tour des législatives en France n’est pas encore passé que le torchon brûle déjà entre Emmanuel Macron et son principal opposant : Jean-Mélenchon. Le représentant de la France Insoumise a déclaré, au lendemain de sa défaite à la présidentielle, vouloir briguer le poste de Premier ministre en cas de victoire de sa coalition NUPES sur la majorité présidentielle. Mais le président a réfréné ses ambitions en affirmant que personne ne pourrait lui imposer un chef du gouvernement. Invité sur les ondes de Sud Radio ce lundi 6 juin, Manuel Bompard, l’un des lieutenants de l’Insoumis, a répondu au chef de l’État : « Quand il nous dit : ‘De toute façon, Jean-Luc Mélenchon ne pourra pas être Premier ministre parce que je ne le nommerai pas’. Ben, si, bonhomme, tu vas le nommer », a-t-il lancé.
Le candidat dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône a ensuite tempêté devant son micro : « Ce serait une provocation, ce serait ne pas respecter le résultat des législatives. Ce serait contraire à toutes les traditions historiques« . Il convient toutefois de préciser que le président est libre dans le choix de la personne chargée de conduire la politique du gouvernement. Pour Manuel Bompard, « ce qui est une obligation constitutionnelle, c’est que le Premier ministre doit ensuite avoir un vote de confiance de l’Assemblée nationale et pour l’avoir, il faut nommer Premier ministre la personne choisie par l’alliance politique ayant la majorité politique à l’Assemblée nationale ». Or, Emmanuel Macron ne « pourra pas se payer le luxe d’une forme d’humiliation parce qu’il déciderait de choisir telle personne et que cette personne finalement n’aurait pas la confiance »
[#SudRadio]?@mbompard : "#Macron dit ne pas vouloir nommer @JLMelenchon premier ministre ! Bah si bonhomme tu vas le nommer !" #legislatives2022
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La réponse de Jean-Luc Mélenchon aux attaques d’Emmanuel Macron
Pour comprendre ce coup de gueule de l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, il faut rappeler les propos du mari de Brigitte Macron tenus ce vendredi 3 juin auprès de la presse régionale. « Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas », a-t-il d’abord taclé. Et de poursuivre : « Le président choisit la personne qu’il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président. » Ne croyant pas à une cohabitation avec son ex-rival de la présidentielle, Emmanuel Macron a ensuite appelé les électeurs à voter pour la coalition du centre, Ensemble : « Je souhaite que, dans la continuité de l’élection présidentielle, les Français fassent le choix de la solidité : d’une majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l’avenir. »
De passage sur LCI, Jean-Luc Mélenchon a réagi tout comme Manuel Bompard, aux affirmations d’Emmanuel Macron, assurant que dans « tous les pays du monde, le roi ou le président désigne le chef de la majorité qui est en place ». Pour apaiser les tensions, l’Insoumis a ensuite proposé d’en rester « à des choses raisonnables » : « Ça sert à rien de se payer en plus une crise institutionnelle… Si elle a lieu et que le président veut la déclencher, il donnera l’impression qu’il ne supporte jamais la démocratie. Ça serait une erreur de sa part, il a tort« . Et de rappeler que s’il ne se présente pas aux législatives, Jean Castex n’était pas non plus député avant d’être élu Premier ministre : « Puisque vous y allez par ce chemin, Jean Castex était-il élu (au Parlement) lorsqu’il a été nommé Premier ministre ? Non.«
Crédits photos : Romain Gaillard/Pool/Bestimage
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