Depuis près de deux ans, Aïssa Maïga est une voix forte de la lutte contre les inégalités au cinéma, et notamment envers les personnes racisées. Un combat qu’elle mène après avoir vécu des expériences cruelles (et minables).
Aïssa Maïga
« Noire n’est pas mon métier ». Aïssa Maïga ne cessera jamais de le répéter. Que ce soit avec son livre éponyme, un manifeste écrit par seize comédiennes noires dénonçant les difficultés d’exister au cinéma quand on n’a pas la peau blanche, ou via le documentaire qui en découle et qui sera diffusé sur Canal +. Ce combat, la comédienne le mène avec une force exemplaire, n’hésitant pas à crier haut et fort, même depuis la scène des César, que le racisme ordinaire doit cesser et que le cinéma doit faire place à la diversité. Tout ce qu’elle demande, c’est une représentation « digne et juste » de tous. Il faut dire qu’elle sait exactement de quoi elle parle. Puisque sa « couleur de peau une question centrale, non pas pour moi, mais pour les autres » dès qu’elle a mis un pied dans ce milieu, comme elle le déplore dans les colonnes de Madame Figaro ce vendredi 14 août. « Moi, je voulais être comédienne et je n’avais jamais imaginé que mes origines pouvaient poser problème », explique-t-elle. Elle s’est rapidement aperçue du contraire. Sa couleur de peau est sans cesse évoquée, à contrario de son travail ou du film qu’elle venait défendre.
Cette « expérience cruelle » qui a marqué Aïssa Maïga
C’est une « expérience cruelle » à ses débuts qui a sans doute initié ce combat. « La voilà choisie à ses débuts pour jouer une histoire d’amour à côté d’un acteur connu. À la sortie du film, Aïssa constate qu’elle a disparu de l’affiche ! C’est contre ces injustices que la comédienne veut se mesurer », détaillent nos confrères. Et la principale intéressée de surenchérir : « La diversité ? Ce n’est pas qu’une actrice noire cantonnée aux rôles de femme de ménage ou de nounou ! Elle doit aussi pouvoir jouer une magistrate ou une médecin, bref, tout rôle qu’une comédienne blanche pourrait incarner ». Contrairement à d’autres, Aïssa Maïga a eu cette chance. L’animateur du Burger Quiz s’est même battu pour l’avoir sur son film. « Tout le monde n’est pas comme Alain Chabat, qui m’a imposée pour le tournage de Prête-moi ta main, alors que le rôle était prévu pour une femme aux yeux clairs », regrette-t-elle, avant d’expliquer avoir eu vent d’anecdotes plus scandaleuses les unes que les autres d’amies comédiennes lors de castings, « où elles entendaient parfois : ‘Je t’avais demandé une blonde !’ ». Aïssa Maïga a (malheureusement) encore du chemin à parcourir pour changer ces préjugés. Mais avec une guerrière comme elle, nul doute que les lignes bougeront.
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