Agression sexuelle : le journaliste Jean-Jacques Bourdin visé par une nouvelle plainte

Les faits seraient survenus en 1988. Une femme de 61 ans accuse le journaliste et animateur de RMC, Jean-Jacques Bourdin, d’agression sexuelle, de harcèlement et d’exhibition sexuelle. Elle a porté plainte mercredi 16 février 2022 au commissariat du XVIe arrondissement, révèle Le Parisien. Il nie les faits.

Celui-ci fait déjà l’objet d’accusations similaires, la journaliste Fanny Agostini (qui a choisi de révélé son identité lundi 14 février dans Mediapart après avoir d’abord témoigné anonymement) a également porté plainte contre lui pour « tentative d’agression sexuelle ». L’ancienne présentatrice météo de RMC-BFMTV, relate des faits datant de 2013, lors de l’Open de pétanque de Calvi (Corse) durant lequel l’animateur aurait tenté de l’embrasser de force. Là encore, Jean-Jacques Bourdin nie les accusations qui lui sont faites.

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Les faits décrits dans cette nouvelle procédure judiciaire sont prescrits. La plaignante aurait rencontré Jean-Jacques Bourdin il y a 34 ans alors qu’elle travaillait comme hôtesse standardiste pour une entreprise de communication basée à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis). Celle que le journal surnomme Marie* avait 28 ans. Elle explique avoir accueilli le journaliste, qui travaillait alors pour RTL, et s’être sentie tout de suite « déshabillée du regard ».

Une agression devant les locaux de RTL

Après lui avoir fait plusieurs signes d’intérêt, à travers des « grognements » notamment, Marie raconte que Jean-Jacques Bourdin lui aurait dit qu’elle était « très sexy », qu’elle l’excitait et qu’elle lui avait provoqué une érection. Puis, pendant deux semaines, le journaliste l’aurait appelée plusieurs fois au standard. Un jour, Jean-Jacques Bourdin lui aurait proposé une visite des locaux de RTL. Marie se dit « timide » et « impressionnée » par sa notoriété. Elle accepte.

J’étais acculée, j’ai tenté de le repousser

Ils arrivent en voiture près des locaux du média, stationnés dans une ruelle adjacente. Marie décrit alors une scène très rapide au Parisien : Jean-Jacques Bourdin aurait descendu sa braguette, laissant apparaître son sexe en érection. « Il était comme entré en transe. Il avait comme un nouveau visage, une double face. Il m’a dit : ‘Je sais que toi aussi tu en as envie' », relate-t-elle.

Jean-Jacques Bourdin aurait proposé de la payer

Marie se dit alors « tétanisée » devant la scène qui se déroule sous ses yeux. « Il m’a dit qu’il adorait faire ça en payant (…) Il m’a demandé de jouer la pute, la salope », ajoute-t-elle. Il aurait alors sorti son carnet de chèque, en lui demandant le montant qu’elle voulait :  « il a dit 2 000 francs et a rempli le chèque. (…) Il tremblait et m’a dit que si j’étais gentille avec lui et que si je faisais ce qu’il voulait il y en aurait d’autres, de chèques. »

La plaignante poursuit, le présentateur lui aurait déposé le chèque sur les genoux et aurait tenté de l’embrasser brutalement, coinçant son corps contre la portière, peut-on lire dans Le Parisien. « J’étais acculée, j’ai tenté de le repousser. Il a attrapé ma main gauche avec sa main droite et l’a dirigé vers son sexe toujours en érection. » Marie serait parvenue à liberer sa main et s’échapper. Fuyant dans les larmes, elle aurait entendu ces mots lancés par un Jean-Jacques Bourdin « en colère » : « tu m’as bien excité petite pute. »

À d’autres reprises Marie aurait été confrontée au journaliste. Après plusieurs réunions organisée dans l’entreprise de communication « il passait par les toilettes qui étaient en face du standard (…) Il coinçait la porte avec son pied et se masturbait en me regardant ». Marie l’ignore, mais elle est particulièrement heurtée. Elle démissionne en 1992.

Il y a une dichotomie entre l’homme public et l’homme dans la vie

Une nouvelle plainte pour libérer la parole

La sexagénaire aurait d’abord hésité à porter plainte, elle aurait parlé à quelques proches seulement. Mais quelques jours après les révélations concernant la première plainte visant Jean-Jacques Bourdin, Marie aurait contacté la rédaction « encore bouleversée ».

Selon le quotidien elle aurait livré le récit de cette première altercation avec le journaliste « en larmes ». « Je considère qu’il y a une dichotomie entre l’homme public et l’homme dans la vie », justifie-t-elle auprès du média national. Marie espère pousser d’autres femmes à parler.

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Depuis les premières révélations, l’animateur radio et télé a été écarté des antennes de BFMTV et RMC. Une enquête a été confiée par le parquet de Paris et Altice (maison mère des médias employant Jean-Jacques Bourdin) a diligenté une enquête interne. Me Christian Saint-Palais, qui représente Jean-Jacques Bourdin, s’est dit « scandalisé par cette curée médiatique qui s’organise par feuilletons successifs ». Il compte sur la prescription des faits dénoncés.

* Le prénom a été anonymisé par Le Parisien.

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