Son témoignage continue d’être salué. Dans une longue lettre ouverte dévoilée par Les Inrocks, mardi 12 novembre, Isabelle Adjani a répondu à Adèle Haenel qui a accusé Christophe Ruggia d’attouchements. Non Stop People vous en dit plus.
A 30 ans, Adèle Haenel a fracassé un nouveau tabou : celui de la pédocriminalité dans le septième art. Le 3 novembre dernier, dans une longue enquête de onze pages de Mediapart – investigation signée Marine Turchi – la comédienne avait dénoncé les attouchements et le harcèlement sexuel dont elle aurait été victime. Dans son viseur, le réalisateur Christophe Ruggia. Ce dernier lui avait accordé son premier rôle sur petit écran dans « Les Diables ». « Dévasté » selon son avocat, Christophe Ruggia avait d’abord tout nié en bloc. Désormais visé par une enquête, ouverte par le parquet de Paris, il présentait toutefois ses excuses à l’actrice.
« L’histoire Adèle Haenel »
En sortant du silence, Adèle Haenel a suscité une vague d’émotion. Tandis que Flavie Flament et Marion Cotillard lui avaient rendu hommage sur leurs comptes Instagram respectifs, Isabelle Adjani a opté pour un autre moyen de réaction. Dans une longue lettre ouverte révélée par Les Inrocks, mardi 12 novembre, l’immense comédienne a répondu à Adèle Haenel. Quand « Adèle Haenel prend la parole devant la caméra de Médiapart, un renversement se produit dans le cours de cette histoire française dont l’issue est toujours un procès médiatique où l’accusé, le criminel a le rôle principal et où le sort de la victime est une fois sur deux classé sans suite, par embarras culturel », peut-on lire. Pour Isabelle Adjani, la vedette du « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma « ne savait pas qu’elle était celle que l’on attendait pour remettre la victime au centre de l’attention ». Elle ajoute : « l’histoire Adèle H., c’est l’anti-affaire Weinstein. C’est l’histoire de l’oppression des femmes, l’histoire des trois H. : harcèlement, humiliation et honte. Adèle Haenel ne fait pas le procès de Christophe Ruggia, il n’y a pas d’affaire Ruggia, il y a (…) l’histoire Adèle Haenel ».
Le texte de la comédienne de 64 ans s’achève avec un éloge d’Adèle Haenel. « J’admire le courage et la dignité avec lesquels Adèle Haenel a pu et su faire face à son histoire. Elle a vécu avec cette terreur des mots qui n’empêchent pas de parler mais qu’il ne faut pas dire, elle vient de les expulser, de les restituer sans vomir, sans les cracher à la gueule des sal****** qui sévissent sur les plateaux, dans les bureaux, dans le métro, dans la rue, dans l’intimité conjugale ».
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