Adèle Haenel accuse Christophe Ruggia : Isabelle Adjani admire son « courage » et sa « dignité »

Dans une lettre ouverte publiée par Les Inrocks, Isabelle Adjani a salué le courage d’Adèle Haenel après sa prise de parole contre le cinéaste Christophe Ruggia.

Son témoignage a eu l’effet d’une onde de choc. Dans une enquête publiée par Mediapart, dimanche 3 novembre, Adèle Haenel a accusé le réalisateur Christophe Ruggia de harcèlement et d’agressions sexuelles répétées. De ses 12 à 15 ans, l’actrice aurait subi des « baisers forcés dans le cou » ainsi que des « attouchements » sur le « torse » et les « cuisses » lors du tournage et de la promotion du long-métrage Les diables. Des allégations auxquelles Brigitte Macron, Flavie Flament et Marion Cotillard ont réagi en saluant le courage de la jeune femme de 30 ans.

Bouleversée par le témoignage de l’actrice césarisée, Isabelle Adjani est à son tour sortie du silence dans une lettre ouverte publiée par Les Inrocks. « Quand Adèle Haenel prend la parole devant la caméra de Mediapart, un renversement se produit dans le cours de cette histoire française dont l’issue est toujours un procès médiatique où l’accusé, le criminel a le rôle principal et où le sort de la victime est une fois sur deux classé sans suite, par embarras culturel », débute-t-elle.

Selon l’inouabliable d’Elle dans L’été meurtrier, Adèle Haenel était « celle que l’on attendait pour remettre la victime au centre de l’attention ». « C’est elle qui parle de ce qu’elle a vécu, comme elle l’a vécu et comment elle y a survécu jusqu’à aujourd’hui. Ce n’est pas ce qu’IL a fait qui est important, c’est ce qu’ELLE a à dire. Et ça, ça change tout ! », poursuit-elle avant d’affirmer que cette affaire est « l’anti-affaire Weinstein ». « C’est l’histoire de l’oppression des femmes, l’histoire des trois H : harcèlement, humiliation et honte. »

Mais s’il y a bien une chose qu’Isabelle Adjani admire par-dessus tout, c’est « le courage et la dignité avec lesquels Adèle Haenel a pu et su faire face à son histoire ». « Elle a vécu avec cette terreur des mots qui n’empêchent pas de parler mais qu’il ne faut pas dire, elle vient de les expulser, de les restituer sans vomir, sans les cracher à la gueule des sal****ds qui sévissent sur les plateaux, dans les bureaux, dans le métro, dans la rue, dans l’intimité conjugale »

Alors qu’une enquête pour « agression sexuelles » a été ouverte par le parquet de Paris, mercredi 6 novembre, Christophe Ruggia a fermement nié les accusations portées à son encontre. « Je n’ai jamais eu à son égard les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle m’accuse, s’est-il défendu auprès de Mediapart. J’ai commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite. »

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