Proche du millionnaire et criminel sexuel Jeffrey Epstein décédé en 2019, le prince Andrew était visé depuis l’été 2021 par une plainte pour agression sexuelle. Virginia Giuffre, militante américaine, accusait le fils d’Elizabeth II de l’avoir agressée sexuellement à trois reprises, en 2001, alors qu’elle était victime du trafic sexuel sur mineures de Jeffrey Epstein. Elle avait alors 17 ans.
Selon une note de David Boies, avocat de Virginia Giuffre, au nom des deux parties, et adressée au juge Lewis A Kaplan mardi 16 février 2022, l’accusé et la plaignante auraient trouvé un accord à l’amiable, comme le rapporte The Guardian, qui a eu accès au document d’une page.
Les termes financiers de l’accord non dévoilés
“Virginia Giuffre et le prince Andrew sont parvenus à un accord à l’amiable”, peut-on y lire d’entrée.
Si aucun montant n’a été annoncé, le document évoque “un don important à l’association de Virginia Giuffre qui soutient les droits des victimes” de la part du Duc de York. La plaignante avait en effet fondé l’association Speak Out, Act, Reclaim en 2021 comme le rappelle France Info.
Dans une déclaration transmise à l’AFP et relayée par Le Monde , David Boies, l’avocat de la jeune femme de 38 ans, estime que « l’événement annoncé aujourd’hui parle de lui-même ». De son côté, le prince Andrew n’a fait aucun commentaire, malgré les sollicitations du Guardian.
Toujours selon le document juridique, les deux parties devraient mettre fin à l’affaire sous trente jours.
Un accord, mais pas d’aveu
Cet accord à l’amiable surprend, alors que le membre de la famille royale avait réclamé un procès civil en janvier dernier, comme on l’apprenait dans une dépêche Reuters. Le prince Andrew dément depuis le début de l’affaire avoir entretenu des relations sexuelles avec la jeune femme, alors qu’elle était mineure.
Malgré tout, “le prince Andrew n’a jamais eu l’intention de dénigrer Madame Giuffre, et il reconnaît qu’elle a souffert à la fois en tant que victime établie d’abus et d’attaques publiques injustes”, relate la note.
Les avocats du fils d’Elizabeth II ont saisi l’occasion pour rappeler qu’il regrettait “ses liens avec Epstein” et qu’il saluait “le courage de Madame Giuffre et des autres victimes qui ont pris la parole”.
Un procès évité pour redorer l’image du prince
L’accord à l’amiable entre les deux parties évite donc un procès à l’un des membres les moins appréciés de la famille royale.
En 2019 déjà, le prince s’était ridiculisé devant les caméras de la BBC, lors d’un entretien où, interrogé sur son implication dans l’affaire du trafic sexuel, il avait maladroitement défendu ses relations avec le criminel, dont il était proche au début des années 2000. Il avait annoncé son retrait de la vie publique quelques jours après.
Plus récemment, en janvier 2022, le duc de York avait été déchu de ses titres militaires après qu’un juge new-yorkais ait décidé de maintenir les poursuites pour agression sexuelle contre lui, comme le rapportait Le Parisien.
Ce nouveau tournant dans l’affaire pourrait lui permettre de se faire un peu oublier, à quelques mois des célébrations du jubilé de platine de sa mère, Elizabeth II, prévues pour juin 2022.
“La perspective d’une difficile et embarrassante déposition et d’un procès a disparu, et sa réputation reste préservée par le fait qu’il n’a reconnu aucune mauvaise conduite à l’égard de Madame Giuffre”, a confié Bennett Gershman, professeur de droit à la Pace University, à l’AFP et dont les propos ont été repris par Le Monde.
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