Accoucher autrement: ces mères ont choisi de donner la vie de manière plus naturelle

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De plus en plus de femmes veulent donner la vie de manière naturelle, sans médicalisation. Une manière de vivre pleinement l’accouchement, en totale symbiose avec leur conjoint.

Episiotomies non consenties, injections d’oxytocine à outrance pour accélérer les contractions, manque d’empathie des praticiens… Depuis peu, le débat sur les violences obstétricales prend de l’ampleur et les langues se délient. Seules 58 % des femmes* disent avoir vécu un accouchement conforme à leurs souhaits. Elles sont nombreuses désormais à vouloir donner la vie plus naturellement – à domicile, en maison de naissance .. – pour aller au bout de leurs sensations, et faire de cette naissance un véritable projet de couple. « C’est aussi une démarche écologique, qui va de pair avec le désir de consommer et de vivre de manière plus naturelle, sans produits chimiques ni médicalisation excessive » analyse la réalisatrice Camille Teixeira, dont le documentaire « Accoucher autrement » vient de sortir en salles. Aujourd’hui, sur les quelques 800 000 naissances par an**, seules 1 % ont lieu hors maternité (en maison de naissance, à domicile ou en chemin vers l’hôpital…) mais les alternatives à l’accouchement médicalisé se développent. Depuis 2016, 8 maisons de naissance ont vu le jour pour une expérimentation de 5 ans, avec un « niveau de sécurité satisfaisant », selon un premier rapport rendu public en novembre dernier.

Dans les maternités aussi, les équipes soignantes sont de plus en plus sensibilisées aux besoins des mamans et des bébés : 44 maternités bénéficient aujourd’hui du label IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés), tandis que le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) vient d’annoncer la création du label Maternys « pour faire évoluer les pratiques de la bientraitance ». Offrir aux femmes une prise en charge plus humaine, plus en accord avec leurs choix, voilà finalement leur plus beau cadeau, le jour de l’accouchement. *Safe Motherhood For All, 2017; **Enquête nationale périnatale, 2016

« A la maison, avec la sage-femme, j’étais prête »: Camille, 33 ans, accouchement à domicile

Dès mes trois mois de grossesse, j’ai fait le suivi global avec la même sage-femme. Sophrologie, yoga, travail sur la respiration… Elle m’a énormément aidée à gérer mes émotions. Accoucher sans péridurale, cela nécessite une préparation, un peu comme pour un sportif de haut niveau. Le jour J, je ne me sentais ni inquiète ni stressée. Lorsqu’elle est arrivée à 4 heures du matin avec un grand sourire, je savais qu’elle était là pour nous accompagner, j’avais hâte de rencontrer mon bébé. J’ai pris un bain, je pouvais boire et manger si je voulais… Lorsque j’ai senti l’envie de pousser, je me suis mise à genoux et en trois poussées, ma fille Mira était là. C’est une vraie fierté, une vraie puissance de pouvoir aller au bout de ses sensations. Cela donne confiance en soi. Un lien très fort se crée avec le bébé car on est une équipe.

« Je voulais être actrice de mon accouchement »: Julie, 36 ans, accouchement en maison de naissance

Accoucher en maison de naissance, c’est tout un cheminement qui se fait avec son conjoint : il faut qu’il soit d’accord avec le projet, prêt à voir sa femme souffrir aussi… Lorsque Charlotte est née, j’ai eu mal, j’ai senti mon corps s’ouvrir mais je m’étais préparée à cette douleur. J’avais envie de vivre cette épreuve physique, ce dépassement de soi, pour être actrice de ce qui allait se passer. La sage-femme rassure, aide, mais elle ne dirige pas le travail. Dans cette chambre où j’étais seule avec elle et mon conjoint, où j’avais apporté mes propres draps, je me sentais protégée, comme dans une bulle. Accoucher en maison de naissance, c’est un vrai choix en matière de santé et de parentalité.

« Une chance pour ma fille d’être née dans l’eau »: Anne-Laure, 34 ans, accouchement dans l’eau

Je suis née à la maison et, avec mes sœurs, j’ai assisté à la naissance de mon frère quand j’avais 7 ans. Pour nous, c’était une fête, un moment très naturel. Pour mon troisième enfant, j’ai pu accoucher dans une baignoire. Beaucoup d’études ont montré que l’eau a un effet antalgique sur les contractions. Mais, en France, où la naissance reste très médicalisée, il existe peu de maternités où il est possible d’aller jusqu’à l’expulsion dans la baignoire. Dans l’eau, il ne peut y avoir ni perfusion, ni épisiotomie, ni péridurale… ce qui suscite encore beaucoup de méfiance. J’ai vraiment vécu l’accouchement de mes rêves, un moment très intime, très doux, où je me suis sentie accomplie. Ma fille Alice n’a pas pleuré lorsqu’elle est née, elle était tranquille. Cette naissance est un cadeau pour le reste de sa vie, un moment fondateur qui l’aidera peut-être à être plus zen dans les moments difficiles. ; naturellemaman.com

« Les femmes veulent être respectées »: Marjolaine Cordier, sage-femme à la maison de naissance Calm

A la maison de naissance Calm, à Paris, nous refusons plus de 70 % des demandes de prise en charge qui, depuis 4 ou 5 ans, ont beaucoup augmenté. Les femmes veulent bénéficier d’un suivi global avec une seule sage-femme qui sera là le jour de l’accouchement. Elles recherchent une personne de référence car, dans le parcours hospitalier français, elles voient souvent quelqu’un de différent chaque mois et le jour J, elles ne reconnaissent pas les visages des gens présents dans la salle d’accouchement. Certaines ont eu de mauvaises expériences et ont envie d’autre chose pour leur deuxième ou troisième enfant, mais nous avons aussi beaucoup de demandes pour des premiers bébés. Le consentement est très important pour elles : elles veulent comprendre leur corps, être respectées, et non se sentir infantilisées ou subir des gestes réalisés sans leur accord.

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