- Comment le stress favorise-t-il les poussées d’acné ?
- Acné liée au stress : comment la reconnaître ?
- Comment traiter l’acné liée au stress ?
Le stress fait partie des facteurs externes pouvant influencer l’apparition de l’acné, au même titre qu’une alimentation déséquilibrée, la pollution, la cigarette ou encore l’usage de cosmétiques inadaptés et trop abrasifs.
Comme si être angoissé.e n’était pas suffisant, voilà qu’en période de stress intense, des boutons et autres points noirs disgracieux font leur apparition sur notre peau. On fait le point sur ce type d’acné avec Michèle Sayag, directrice de la recherche scientifique Bioderma et médecin allergologue.
Comment le stress favorise-t-il les poussées d’acné ?
Un dossier important à boucler au travail, une dispute de couple ou une peine de cœur, des contrariétés administratives ou financières… Un certain nombre de facteurs déclenchants, qu’ils soient d’ordre personnel ou professionnel, peuvent être à l’origine du stress émotionnel. « Cette tension nerveuse excessive est une adaptation de l’organisme à une agression », développe Michèle Sayag. « Au niveau cérébral, il entraîne l’activation de plusieurs systèmes neuroendocriniens. Or, il a été montré dans une étude* que les cellules de la glande sébacée (les sébocytes) expriment des récepteurs pour de nombreux médiateurs neuro-endocriniens. Après liaison de ces médiateurs aux récepteurs de la glande sébacée, les récepteurs modulent la production de cytokines pro-inflammatoires mais aussi la prolifération et la différenciation des sébocytes, ainsi que le métabolisme des androgènes à l’intérieur des sébocytes. Ce sont ces interactions qui expliquent l’aggravation de l’acné. »
Le plus souvent, le stress accentue une acné déjà préexistante, mais il peut arriver de manière plus exceptionnelle que l’acné apparaisse brutalement après un épisode de stress important. « Je me souviens d’une jeune femme n’ayant pas eu d’acné à l’adolescence, et qui a vu apparaître une acné de manière brutale à l’âge de 25 ans après avoir été mordu au visage par un chien », confie notre experte.
Acné liée au stress : comment la reconnaître ?
Difficile d’établir un lien direct entre stress et acné, puisque le stress ne se mesure pas de manière objective, chaque personne pouvant ressentir des tensions qui lui paraîtront plus ou moins faciles à surmonter à certains moments de la vie. Il n’y a pas non plus de signes cutanés particuliers pouvant certifier qu’il s’agit d’une acné spécifiquement liée au stress. « À ma connaissance, l’acné liée au stress n’est pas différente d’une acné apparue chez une personne qui n’aurait pas eu de facteurs de stress« , indique Michèle Sayag.
Quelle que soit son origine, l’acné prend diverses formes, au niveau de la fameuse zone T du visage (front, nez, menton), mais aussi sur le thorax ou sur le dos : des comédons ouverts (ou « points noirs »), des comédons fermés (ou « microkystes »), des papules (élévations rouges et fermes), des pustules (dômes blancs entourés de rouge)… Ces désordres cutanés peuvent se cumuler de façon mineure ou sévère, et varier d’une personne à l’autre.
Comment traiter l’acné liée au stress ?
L’acné liée au stress et ses différentes manifestations ne s’éliminent pas du jour au lendemain. Pour s’en débarrasser, il faut bien sûr commencer par travailler au niveau psychique, avec des techniques de lâcher prise permettant de réduire les pics d’angoisse. De nombreuses méthodes existent pour mieux appréhender et gérer son stress. Par exemple ? La méditation, la sophrologie, l’hypnose ou encore la cohérence cardiaque. La pratique régulière d’une activité physique ou manuelle est également conseillée pour se vider la tête et évacuer les tensions au quotidien. N’oublions pas non plus l’importance d’un bon sommeil réparateur pour évincer la fatigue physique mais aussi psychologique qui peut en découler.
Et pour l’acné en elle-même ? « A priori, il n’y a pas de conseil thérapeutique anti-acnéique spécifique au stress, affirme la médecin. Mais ce qui est certain, c’est qu’il faut traiter cette acné très rigoureusement pour éviter de tomber dans un cercle vicieux, où le retentissement psychique éventuel de l’acné (qualité de vie, estime de soi…) aggraverait l’acné« .
Selon l’importance de l’acné, il peut être utile de consulter un.e dermatologue qui pourra prescrire des traitements anti-acnéiques et éventuellement détecter si d’autres facteurs favorisants entrent en cause. Quoi qu’il en soit, des conseils cosmétiques adaptés doivent systématiquement être associés. « Comme pour une acné classique, il ne faut pas oublier le rôle très important de l’hygiène quotidienne » (nettoyage de la peau le matin et démaquillage le soir, ndlr), ajoute notre experte. « L’application d’un soin hydratant non-comédogène, adapté au type de peau, est également essentiel pour améliorer la qualité de la barrière cutanée, possiblement défaillante chez le sujet acnéique ».
Enfin, malgré la tentation et bien que le stress puisse accentuer cette mauvaise manie, on évite tant que possible de triturer ses boutons d’acné sous peine de donner naissance à des marques ou des cicatrices inesthétiques.
* Neuroendocrine regulation of sebocytes, a pathogenetic link between stress and acne, Experimental Dermatology, 2004.
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