Pourquoi le filtre beauté "Bold Glamour" est encore plus problématique que les autres ?

Lèvres pulpeuses, maquillage prononcé, teint hâlé et pommettes saillantes… Voici ce que ce nouveau filtre TikTok « Bold Glamour » a comme effet sur notre visage. Avec plus de 9 millions d’utilisations comptabilisées, il cartonne sur la plateforme. Mais voilà, si les filtres de beauté ne sont pas nouveaux, celui-ci a un détail qui le rend particulièrement problématique : il est bien trop réaliste.

La raison ? Contrairement à ses prédécesseurs, le « Bold Glamour » utiliserait une intelligence artificielle. Ce qui le rendrait plus dangereux que les autres, selon plusieurs professionnel.le.s.

Un filtre qui renforce des critères de beauté inatteignables

« Ce filtre m’a donné des complexes », écrit en légende une utilisatrice. « Il est totalement injuste, quand je vais l’enlever vous allez être choqués ». Presque indétectable, il suscite des milliers de réactions de la sorte. « Ce filtre doit être banni. Si vous ne voulez pas gâcher votre journée, ne l’essayez pas », ajoute une autre. 

La chirurgienne californienne Monica Kieu, spécialisée en chirurgie plastique faciale, explique dans une vidéo TikTok – vue plus de 4 millions de fois – que ce filtre met en valeur les canons de beauté dits « traditionnels ». À savoir un nez plus fin, des lèvres repulpées ou encore des sourcils liftés.

Un filtre problématique qui renforce les problèmes d’estime de soi, notamment chez les plus jeunes, nés dans un monde rempli de filtres qui altèrent leur image.

Une étude réalisée par la marque Dove a révélé que 85 % des filles avaient déjà utilisé une application de retouche à l’âge de 13 ans. « La recherche du Dove Self-Esteem Project montre que plus de la moitié des filles disent qu’elles ne peuvent pas être à la hauteur des normes de beauté projetées sur les médias sociaux, et 1 fille sur 2 dit que le contenu de beauté toxique sur les médias sociaux provoque une faible estime de soi – ce filtre illustre pourquoi les jeunes se sentent ainsi », explique à Marie Claire UK, Firdaous El Honsali, vice-président mondial de Dove. 

« À force de se regarder à travers des filtres qui gomment toute imperfection, le moindre petit défaut physique devient une obsession. Et cela peut ainsi engendrer de la dysmorphophobie », ajoute quant à lui le psychologue et psychanalyste Michaël Stora auprès de 20 Minutes. Ce trouble obsessionnel du comportement, qui engendre des pensées négatives et excessives sur un défaut « imaginaire », pourrait donc être renforcé par de tels outils de modifications corporelles.

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