Médecine esthétique : les 15 questions à se poser avant de passer à l’acte

Les experts nous éclairent sur les nombreuses techniques esthétiques et répondent à nos interrogations.

1. Comment être sûre que le résultat sera naturel  ?

«Un beau résultat est toujours un résultat qui ne se voit pas», commente la Dr Marie-Thérèse Bousquet, médecin esthétique. Pour cela, il faut que le praticien sache correctement évaluer vos besoins afin de réaliser une correction harmonieuse. Si vous n’êtes pas arrivée chez lui sur une recommandation, essayez de jauger les patientes qui sortent de son cabinet, allez consulter son site. Le premier contact que vous établissez avec lui est primordial pour évaluer sa perception de l’esthétique. Il doit déjà vous demander pour quelle raison vous venez et quels sont vos objectifs, et non décider autoritairement à votre place de ce dont vous avez besoin. Il mettra ensuite en place un plan de traitement, comprenant peut-être plusieurs gestes si nécessaire, mais chaque mot qu’il emploie compte. S’il vous parle de retouches subtiles, d’effet bonne mine, de résultat progressif…, c’est très bon signe  !

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2. Si je commence, vais-je savoir m’arrêter  ?

Une question qui revient comme un refrain. Quand vous buvez un petit verre de verre de vin, redoutez-vous de devenir alcoolique  ? À moins d’une vraie névrose, comme la dysmorphobie, ou une image très dégradée de soi, vous devriez pouvoir résister au « trop » sans problème.

3. Comment peut-on bénéficier de ces soins sans trop dépenser  ?

Rapprochez-vous des CHU (centres hospitalo-universitaires). Certains disposent d’un service de dermatologie ou de chirurgie qui forme les médecins à l’esthétique dans le cadre de leur diplôme. Des patients pour servir de modèles sont alors recherchés. Les traitements délivrés sont entièrement gratuits. Et vous pouvez être rassurées : « Les produits injectés sont tracés et en cas de complication, la responsabilité du médecin est engagée, comme pour tout patient », assure le Dr Philippe Kestemont, chirurgien plasticien.

Les experts nous éclairent avant de passer à l’acte.

4. J’ai une peau très sensible, les traitements ne sont-ils pas risqués  ?

« Les peelings ne sont clairement pas indiqués dans le cas d’une peau réactive ou allergique. En revanche, tous les autres traitements (injections, radiofréquence, HIFU, laser…) sont possibles, en prenant des précautions », répond la Dr Isabelle Rousseaux, dermatologue.

Rajeunir en douce

Si beaucoup de dermatologues et de médecins esthétiques recommandent les soins Avène après une intervention, ce n’est pas par hasard. Son eau thermale a largement fait ses preuves pour calmer les irritations et favoriser la cicatrisation. Les peaux matures qui craignent les « actifs trop actifs » peuvent compter sur la gamme DermAbsolu. Son produit phare, un sérum en huile qui nourrit, redensifie, revitalise et booste l’éclat, en particulier avec du bakuchiol, ce « rétinol végétal », plus tendre avec les grandes sensibles que l’original.

Sérum Fondamental DermAbsolu, Avène.

5. Les injections d’acide hyaluronique sont-elles « clean »  ?

Cette notion n’est pas applicable aux injectables qui sont des dispositifs médicaux de classe III, catégorie juste avant le médicament. Les laboratoires sont donc tenus de démontrer l’innocuité des ingrédients et des produits finis avec des critères de contrôle bien plus élevés que ceux de la cosmétique. L’acide hyaluronique utilisé est plus pur que celui utilisé dans les crèmes, et strictement identique à celui du corps humain. À ceci s’ajoute un « tampon » à base de sels minéraux, un anesthésiant et, dans certains produits, un agent de réticulation, le BBDE, dont le rôle est de rapprocher les molécules d’acide hyaluronique les unes des autres pour augmenter la durée de vie des produits sous la peau. Autrement, ils se dégradent très vite. «Ce réticulant perd son caractère toxique dès qu’il réagit avec l’acide hyaluronique», assure Denis Couchourel, directeur scientifique des laboratoires Vivacy. L’acide hyaluronique est mieux que « clean ». Il est «safe ».

6. Vaccin anti-Covid et injections, c’est compatible  ?

Des gonflements du visage, suite à une vaccination de patients ayant reçu une injection de produit de comblement, sont aujourd’hui portés dans les notices des vaccins Pfizer et Moderna. Mais il n’y a pas assez de données à l’heure actuelle pour permettre aux sociétés savantes d’émettre des recommandations précises sur le délai qui s’impose entre vaccination ARNm et injection de filler. « Les patients doivent être informés du risque, même s’il est rare. Le bon sens veut ensuite que l’on espace vaccin et injection de filler de dix à quinze jours, car, dans la littérature, les effets secondaires se manifestent en général dans la semaine. En cas de problème, contacter immédiatement le médecin qui prescrira, après avoir éliminé l’acide hyaluronique avec une injection ciblée de hyaluronidase, un traitement par voie générale à base de corticoïdes pendant une semaine », rapporte Sébastien Garson, chirurgien plasticien. Les mêmes précautions doivent être prises pour tout produit de comblement et les fils tenseurs. En revanche, aucun souci avec le Botox, qui est un médicament.

L’injection cosmétique

Après avoir connu un succès considérable en Asie, la marque Helena Rubinstein revient en France dans certains points de vente très sélectionnés, dont la Samaritaine. Et la marque assume totalement son positionnement anti-âge et “skin tech”. D’ailleurs, elle collabore avec Laclinic-Montreux, l’une des cliniques esthétiques les plus réputées au monde, avec laquelle elle cosigne ses formules.
Directement inspirée de la médecine esthétique, la gamme Re-Plasty accompagne et prolonge les effets des interventions, en accélérant la régénération de la peau. Dernier né, le Sérum Profiller contient cinq acides hyaluroniques pour combler tous les types de rides. La formule ultrapénétrante s’applique grâce à une « seringue » brevetée qui délivre la juste quantité de produit. Elle contient aussi une des plus fortes doses de Pro-Xylane, l’actif star de la recherche L’Oréal.

Replasty Profiller, Helena Rubinstein.

7. Les effets indésirables des injections sont-ils tous réversibles ?

«Tout dépend de quelles réactions on parle, mais les produits utilisés en esthétique ayant une durée de vie limitée dans la peau sont pour la plupart réversibles», rassure le Dr Marc Divaris, chirurgien plasticien. Les effets secondaires les plus courants (bleus, rougeurs, gonflement) s’estompent en quelques jours. Les nodules (petites indurations) plus rares (moins de 0, 01 % des cas, selon le leader mondial en dermatologie Galderma), relèvent d’une réaction à un corps étranger, après une injection d’acide hyaluronique notamment. «Ils disparaissent le plus souvent en quelques semaines, sinon on traite à la cortisone par voie générale. On peut aussi dissoudre l’acide hyaluronique avec la hyaluronidase», poursuit le spécialiste.

Après un Botox, l’effet secondaire le plus ennuyeux (entre 1 et 10 % des cas), causé par une erreur technique, est la chute de la paupière supérieure ou du sourcil, qui ne disparaît que lorsque les effets du produit s’estompent. «On peut corriger la ptôse de la paupière pour quelques heures, afin d’améliorer la vie sociale, avec un collyre à l’apraclonidine», indique le médecin. D’où l’importance de toujours bien choisir la main qui injecte !

8. Les injections d’acide hyaluronique au long cours permettent-elles d’éviter le lifting  ?

« Non, car elles n’évitent pas le relâchement cutané. En revanche, elles peuvent le retarder de cinq ou dix ans, en améliorant la qualité de la peau et en remplissant les zones de creux du visage », explique le Dr Robin Mookherjee, chirurgien plasticien.

Le nouveau visage de l’acide hyaluronique

«On ne dit jamais assez combien nos médecins esthétiques sont les meilleurs du monde, avec un savoir-faire et une technique de très haut niveau», rappelle Michel Chéron, PDG de Vivacy. Ce laboratoire 100 % français est l’un des pionniers de l’acide hyaluronique, pas seulement dans le domaine de l’esthétique mais aussi en ophtalmologie, rhumatologie et de plus en plus en gynécologie.

«Aujourd’hui, l’acide hyaluronique ne sert plus uniquement à combler les rides, mais il permet de créer du volume et de resculpter un visage, précise Michel Chéron. On voit également un pic des demandes des 25-40 ans pour regalber les lèvres. Cela représente 30 % des procédures, contre 15 % il y a trois ou quatre ans. Et on est bien loin des bouches en canard des débuts !».
Mais pour lui, le marché de l’avenir, c’est le traitement des zones intimes. Pour les femmes comme pour les hommes. «On ne se rend pas compte à quel point certaines personnes sont complexées, insiste-t-il. Cela inclut également la prise en charge de la sécheresse vaginale due à la ménopause. Une injection par an suffit à rendre confort et confiance aux femmes. On travaille aussi de plus en plus avec les services de cancérologie pour pallier les effets secondaires suite aux traitements.» Futile, la beauté  ?

9. Que penser des injectables de type inducteurs tissulaires  ?

Ces produits sont une alternative à l’acide hyaluronique. Ils traitent de la même façon les rides et les volumes, mais stimulent en prime la synthèse de collagène, allongeant leur durée de vie sous la peau jusqu’à deux ans. Et ils sont tout aussi fiables, ayant été autorisés à la suite d’études cliniques bien conduites. « Le souci est que l’on ne dispose d’aucun antidote pour dissoudre le Radiesse, l’Ellansé ou le Sculptra en cas de pépin, alors que pour l’acide hyaluronique, on a la hyaluronidase. Leur injection demande donc une solide formation, car il est impératif d’éviter certaines zones dangereuses pour se prémunir contre tout problème », indique le Dr Philippe Kestemont.

10. À part le peeling, quelles nouvelles techniques pour retrouver une jolie peau  ?

« On peut commencer par faire un nettoyage de peau avec un appareil de microdermabrasion de type Hydrafacial, qui laisse un grain très doux. Ensuite, poursuivre sur un traitement de photoréjuvénation, avec une lampe flash de dernière génération ou un laser Picofocus, qui fait vraiment une très belle qualité de peau. Après, il y a la radiofréquence fractionnée à micro-aiguilles, qui est plus agressive, plus chère, mais va plus loin dans les résultats puisqu’elle traite aussi les ridules », indique le Dr Hervé Brunet, dermatologue.

11. Et quelles bonnes techniques pour éliminer les bajoues  ?

« Si elles sont graisseuses, je préconise deux séances HIFU espacées de trois mois, complétées, si besoin, d’injections d’acide hyaluronique volumatrices pour remonter les joues et redessiner la ligne de la mâchoire et le menton. Si les bajoues sont cutanées, plutôt des injections en direct. Les fils tenseurs peuvent être aussi une solution, mais qui s’avère moins durable », indique Isabelle Rousseaux, dermatologue. Évidemment, tout ceci n’est valable que dans le cas de relâchements débutants. Sinon, c’est le lifting !

12. Le Plex-r (ou assimilé) peut-il m’éviter une chirurgie des paupières  ?

« Tout dépend du problème. Les indications de la blépharoplastie chirurgicales sont les poches de graisse autour des yeux ou un important excédent de peau sur les paupières. Maintenant, si vous cherchez à embellir et à rafraîchir votre regard en cas de paupières flétries, la technologie Plasma est parfaite  ! Le problème peut être réglé en une séance, mais costaude, pour bien remailler, rétracter et renforcer la peau », indique la Dr Nelly Gauthier, médecin esthétique. Les suites : quinze jours de croûtes et une peau rosée parfois pendant plusieurs mois (make-up indispensable). En contrepartie, le résultat dure plusieurs années !

13. C’est l’assistante et non le médecin qui a fait mon soin, c’est normal  ?

Tout dépend du traitement. Tous n’engagent pas les mêmes risques. Toutefois, quelle que soit sa nature, à partir du moment où vous consultez un spécialiste, vous devez voir le médecin à la première consultation, afin qu’il vous examine et mette en place un plan de traitement. «Le praticien peut ensuite déléguer à son assistante, sous sa responsabilité, certains actes non-invasifs», indique le Dr Plot, chirurgien plasticien, membre de la SOFCEP (Société française des chirurgiens esthétiques plasticiens). «Il doit être présent au cabinet et assuré pour la pratique de ces traitements. Malheureusement, il n’existe aucune liste des actes qui peuvent ou non être non délégués, mais le premier prérequis est que le soin n’entraîne pas d’effusion de sang», précise maître Véronique Estève, avocate en droit de la santé.

Injections, botox, fils tenseurs, lifting… quelles solutions pour bien vieillir ?

Toutefois, rassurez-vous : bien que les assistantes ne disposent pas (encore) d’un diplôme reconnu par l’État, ces professionnelles suivent régulièrement des formations au sein d’organismes privés, de congrès organisés par les sociétés savantes ou de laboratoires médicaux. Tous les actes mini-invasifs, comme les injections ou les fils tenseurs, relèvent en revanche de la stricte pratique médicale. Enfin, il est obligatoire que le médecin contrôle le résultat obtenuà l’issue de toutes vos séances de traitement.

14. Je n’ai pas eu de résultat suite à un traitement, est-il possible d’être remboursée  ?

«Les médecins ont envers leurs patients une obligation contractuelle de moyens renforcés. Ils ne sont pas tenus d’un résultat précis, mais s’engagent à tout mettre en œuvre pour l’obtenir ainsi qu’à fournir une information exhaustive à leur patient», indique le Dr Plot, chirurgien esthétique. La médecine n’étant pas une science exacte, la réponse au traitement peut varier selon le patient (en fonction de la qualité de la peau, notamment). Le praticien n’est donc pas tenu de vous rembourser si le résultat ne vous satisfait pas. S’il est consciencieux, il saura vous proposer un complément de traitement ou une solution.

15. Ma fille de 18 ans veut des soins esthétiques, dois-je la décourager ?

Si elle y songe, c’est qu’elle ressent un besoin. Au médecin d’apprécier si sa demande est réaliste et de bien lui expliquer les traitements. Il doit exiger quinze jours de réflexion. « Un délai aussi long n’est pas obligatoire, mais à cet âge, on prend toutes les précautions », indique le Dr Plot. En revanche, mettez-la en garde contre les actes pratiqués par des non-professionnels, en particulier les injections, qui sont des gestes très risqués réclamant impérativement la main d’un médecin, sous peine d’aller au-devant de gros problèmes, comme la névrose cutanée.

Libération ou nouvelle injonction  ?

Après le diktat de la minceur, d’aucuns pointent du doigt celui de la jeunesse. Francis Lemoine, président d’Allergan Aesthetics France, le leader du marché, est quant à lui persuadé que la médecine esthétique a un impact remarquable sur la confiance en soi et le bien-être intérieur.
«La demande explose avec une croissance de 10 % depuis cinq ans. Il y a eu un effet confinement certain, mais nous sommes le seul pays où l’acceptation sociale est si faible, alors que la French touch reste un phare dans le monde. Les demandes des patientes sont avant tout émotionnelles : “J’ai l’air fatiguée”, “Je ne me reconnais plus”, “Mon physique ne correspond pas à ce que je suis”. Dans médecine esthétique, il y a médecine et médecins. La réponse doit toujours être dosée, proportionnée et naturelle… y compris pour les demandes des 18-34 ans qui veulent traiter leurs lèvres à cause des réseaux sociaux. Et il n’y a pas que les injections. On prend de plus en plus en charge la qualité de peau et la prévention du vieillissement, avec notamment les stimulateurs de collagène et d’élastine qui arrivent sur le marché. L’avenir est aux traitements les moins invasifs. »
Anne Gotman, sociologue et directrice de recherche au CNRS, est elle aussi persuadée que la médecine esthétique est un vecteur essentiel de confiance en soi et contribue au bien-être : « La personnalité n’a pas d’âge. La médecine esthétique permet juste d’harmoniser l’extérieur et l’intérieur. Nous sommes passés de la notion de capital jeunesse au désir de prendre soin de soi. »
Pour le Dr Richard Diacakis, chirurgien plasticien et esthétique, elle peut même être une vraie thérapie, un soin du corps et de l’esprit qui permet de gagner en assurance.

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