Une chute de cheveux anormale peut inquiéter. Stress, grossesse, génétique… On démêle le vrai du faux avec l’aide de deux experts.
Cela ne touche que les hommes
Faux. Ne nous estimons pas trop chanceuses ! L’alopécie (nom scientifique de la chute de cheveux), à ne pas confondre avec la calvitie – qui est un problème majoritairement masculin – touche 84% des femmes, contre 72% des hommes selon un sondage publié en novembre 2014 par l’Ifop. Les cheveux nous en tombent… Le Dr Pierre Bouhanna (1), dermatologue et chirurgien à l’hôpital Saint-Louis à Paris, «reçoit autant de femmes que d’hommes», et la première chose qu’il fait est de «les rassurer»… Et pour cause : selon ce même sondage, quand 37% des hommes disent que la perte d’une quantité importante de cheveux les préoccuperait, les femmes s’inquiéteraient à 87%.
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Une chute de cheveux causée par le stress
Vrai. Chez les hommes, l’hormone dihydrotestosterone cause la calvitie dans sa forme la plus courante. Elle joue aussi son rôle dans l’alopécie des femmes, selon Christelle Fogelgesang (2), fondatrice de Mascotte Consulting Science et Beauté. En effet, «le stress fabrique des hormones masculines». Pierre Bouhanna ajoute qu’il «accentue la sensibilité aux hormones et augmente la séborrhée». Les racines, obstruées par un excès de sébum, n’assument plus leur rôle. Un stress plus sévère, après un choc ou un traumatisme, peut causer une pelade, c’est-à-dire la perte des cheveux par plaques. Le dermatologue explique que, dans ce cas-là, «on fabrique des anticorps contre les cheveux, qui tombent transitoirement». De plus, étant donné qu’ils mettent trois mois à tomber, il faudra remonter le temps pour trouver la cause du problème.
La chute de cheveux est provoquée par la grossesse
Vrai, mais… On imagine la panique s’installer. Devrait-on acheter un shampoing antichute en même temps qu’un test de grossesse ? Pendant les neuf mois avant l’arrivée du nouveau-né, pas besoin. Les cheveux sont encore plus soyeux et brillants qu’avant. Les problèmes arrivent après la naissance du bébé : «Après l’accouchement, le niveau d’hormones chute et entraîne une alopécie», explique Christelle Fogelgesang. Une réaction normale, et éphémère. Sauf si ensuite on «s’arrache les cheveux» sur les questions d’éducation de son enfant, bien sûr. Mais c’est une autre histoire.
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Les chignons et les queues de cheval responsables
Vrai. À force de vouloir se faire des chignons de danseuse ultraserrés ou des queues de cheval sexy, notre «ligne frontale» bat les armes, abandonne la ligne de front, et recule petit à petit. «C’est sûr que si on s’arrache les cheveux, ils vont tomber !», ironise Christelle Fogelgesang. Pierre Bouhanna explique ce phénomène appelé «alopécie de traction» : «Les chevelures de certaines femmes arrivent à supporter les agressions quotidiennes, tandis que d’autres sont détruites petit à petit». On évitera donc de torturer ses cheveux, à moins de s’appeler Raiponce.
Il faut tout de suite s’inquiéter
Faux. Parfois, notre chevelure passe simplement par des périodes compliquées. Elle n’arrive pas à supporter les changements de saison. La dermatologue Nina Roos nous expliquait en 2016 que «le changement de saison reste une des raisons principales à la chute de cheveux, notamment à l’automne». De son côté, Christelle Fogelgesang se veut rassurante : «On en perd chaque jour 50 à 100.» Avant d’ajouter que «cela devient inquiétant quand on commence à le remarquer». Dans ce cas-là, il est conseillé de consulter un médecin.
C’est irréversible
Vrai et faux. Pas de panique. En général les cheveux se remettent à pousser, à moins d’avoir un patrimoine génétique défavorable. Si l’alopécie est chronique, il va être compliqué d’y remédier : «La calvitie génétique est plutôt localisée, mais elle est programmée pour durer.» Quant à celle provoquée par un choc, on ne la verra que trois mois plus tard, mais un retour à la normale est possible. Selon Pierre Bouhanna : «Les cheveux repoussent tous seuls.» Pour accélérer la repousse, il prescrit du Minoxidil, une lotion à appliquer à même le cuir chevelu. Il est également possible d’opter pour des compléments capillaires, comme ceux de la marque Ouai, des traitements sous forme de fioles, comme celui de René Furterer, ou des shampoings dédiés au problème, tel celui de L’Occitane. Dans le pire des cas, une nouvelle coupe de cheveux donnera un coup de fouet à notre allure.
(1) Pierre Bouhanna, dermatologue et chirurgien, est l’auteur de Soigner et préserver ses cheveux (Éditions Alpen).
(2) Christelle Fogelgesang est docteure en pharmacie, et fondatrice de Mascotte Consulting Science et Beauté.
Publié en février 2019, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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