La coiffure la plus incompréhensible de l’histoire des coupes est bel et bien de retour. Après le renouveau du vestiaire kitsch, les excentricités capillaires comme le mulet fascinent le monde de la mode. Focus sur cette coupe redemandée aux coiffeurs – démunis.
Court dessus, long derrière ! Dans un reportage de «Quartier libre» sur France 3 en 1987, le mulet était érigé tendance de l’été. Une coupe «mi-longue» et «sauvage» pour les femmes et une invitation pour les hommes : «Si vous n’avez pas les biceps, ayez au moins la chevelure», affirme malicieusement la journaliste face à une rangée de sportifs tous entichés de cette coiffure paradoxale.
D’abord popularisée par la scène rock des seventies avec Patti Smith ou encore Joan Jett, la coupe mulet vit son apogée mode dans les années 1980-1990. Portée par les sportifs (le tennisman André Agassi, le footballeur Laurent Blanc), les acteurs (George Clooney, Brad Pitt) et les chanteurs (Cher, David Bowie, Cindy Lauper), la coiffure aujourd’hui controversée était à l’époque une des moult dérives de la tendance des cheveux longs et épais.
En vidéo, quelle coupe de cheveux pour changer de tête ?
Une coupe de cheveux interdite en Iran
Cette période faste une fois révolue, la coupe est vite considérée comme la représentation ultime du kitsch et du mauvais goût. La pire coiffure de l’histoire des coiffures. Folie capillaire préférée du «beauf’» en claquettes-chaussettes, le mulet se voit relégué au fond des archives beauté avec l’impossibilité d’en ressortir. Après un timide retour lors de la période tecktonik (autre tendance enterrée aux oubliettes) et sur les red carpets dans les années 2000 (Scarlett Johansson, Rihanna ou encore Zendaya ont tenté le risque), la coupe n’a pas réussi à s’imposer et a même été interdite en Iran en 2010 car considérée comme «non-islamique».
Pourtant, en 2020, la coiffure la plus détestée de la fashion police connaît un regain de popularité. Séduisant les millennials n’ayant jamais connu sa période de gloire, la coupe mulet attire les jeunes fashionistas à la recherche du «nouveau cool».
Elles ont adopté la coupe mulet
La coupe mulet moins longue peut donner une allure aussi glamour que sur l’actrice Rowan Blanchard.
Le mulet version graphique.
Le mannequin Edie Campbell grande adepte du mulet.
Dior backstage défilé automne-hiver 2019-2020.
Cool mulet
En plein succès de Gucci, Balenciaga et Vetements remettant au goût du jour les pièces considérées comme de mauvais goût par le commun des mortels – à part les footballeurs–, le retour du mulet n’apparaît pas vraiment comme une surprise. Dad shoes, lunettes à la Yves Mourousi et pulls de grands-mères : l’uniforme du cool a beaucoup changé. Plus c’est ridicule, plus c’est stylé ? Pas si c’est fait au premier degré.
Et c’est ainsi qu’avec l’arrivée d’une nouvelle décennie, la coupe se voit complètement réadaptée à son époque. La voici unisexe, graphique, voire glamour, plus subtile et personnalisée. Vu sur les podiums (Marni, Dior, Gucci), le mulet séduit en prime quelques célébrités (Miley Cyrus, Petra Collins, Úrsula Corberó, Rowan Blanchard) qui nous donneraient presque envie de l’adopter !
Cet article initialement publié le 29 août 2019 a fait l’objet d’une mise à jour.
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