Grossesse, sommeil, cheveux : comment la lune influe sur nos vies

Associée à la féminité et au sacré, la lune n’influe pas seulement sur les océans. Elle joue aussi un rôle très important dans nos vies de femme. Explications.

L’influence de la lune sur nos vies est indéniable. Sans elle, l’existence sur Terre serait impossible, le globe terrestre serait désaxé et rien ne garantirait l’alternance des saisons. La planète tournerait plus vite (nos journées compteraient 19 heures au lieu de 24) provoquant des dérèglements cataclysmiques. Nous lui devons également le cycle des marées, grâce auxquelles les premiers êtres vivants ont pu passer de l’eau à la terre ferme.

Aujourd’hui, on sait aussi que c’est en l’observant que l’Homo sapiens a découvert la notion du temps. Et depuis toujours, cet astre revêt un caractère insaisissable, un temps sacré, un autre élevé au rang de divinité – notamment la déesse Séléné dans la mythologie grecque, puis Luna chez les Romains. Enfin, bien qu’on ait déjà marché dessus… la Lune intrigue, fascine et beaucoup lui prête une influence sur notre corps, plus particulièrement celui des femmes. Entre préceptes de grands-mères et explications scientifiques, on vous démêle le vrai du faux.

La pleine lune favorise l’accouchement

FAUX. De nombreux scientifiques se sont penchés sur cette théorie. Il existe notamment une étude* statistique menée en 2005 en Caroline du Nord. Sur près de 600 000 naissances, sur une période de cinq ans, soit 62 cycles lunaires, rien n’a permis aux chercheurs d’affirmer qu’il existe une corrélation entre le début du travail et la pleine lune. Mais loin des sciences dures, les discours changent.

Celui de Stéphanie Lafranque, auteure de l’ouvrage Gardiennes de la lune (éd. Solar), énergéticienne et spécialiste du sujet : « Lorsque l’on interroge des sages-femmes ou des doulas, beaucoup notent une recrudescence des accouchements lors de ces périodes. Nous savons que les mers et océans subissent l’attraction de la Lune. Quand on sait que le corps humain est constitué à 70 % d’eau, la question paraît légitime. Pourquoi l’influence lunaire n’agirait-elle pas de la même manière sur nous d’un point de vue physiologique ? Plus encore lors d’une grossesse, car l’enfant baigne dans le liquide amniotique. »

La lune influence le cycle menstruel

VRAI. Les témoignages affluent et presque tous s’accordent. Nombre de femmes affirment en effet avoir vu leurs menstruations se caler sur le cycle lunaire. C’est le cas d’Aude-Hélène, 30 ans, psychologue en région nantaise qui, après l’arrêt de la prise de pilule contraceptive, s’est aperçue que ses règles arrivaient toujours lors de la nouvelle lune. Le cas d’Inès aussi, 26 ans, laquelle sous contraceptif, voit parfois ses règles arriver un peu en décalé, au même moment.

Un phénomène qu’explique Stéphanie Lafranque : « Le cycle lunaire est de vingt-neuf jours, et le cycle menstruel est d’environ vingt-huit jours, plus ou moins. Cela existe depuis le début de la vie humaine sur Terre. On était complètement reliés et dépendants du rythme des saisons, de la Terre mais aussi du ciel, donc de la Lune. Les femmes avaient leurs menstruations au moment de la nouvelle lune et leur ovulation à la pleine lune. » C’est d’ailleurs là l’origine de l’expression « avoir ses lunes », puisque c’est ainsi dans le langage chamanique inca que l’on nomme les menstruations. Un peuple, rappelons-le, qui a constitué son calendrier en fonction de cet astre.

Si nous avons pris, au fur et à mesure des progrès, notre indépendance face aux lois de la nature, cela signifie peut-être que nous portons une oreille trop peu attentive à nos états physiques et psychiques. « Nous sommes dans un système où l’on nous demande de ne pas être cycliques, d’être toujours au même niveau d’énergie et de productivité, détaille Stéphanie Lafranque. Mais nous ne fonctionnons pas ainsi – encore moins les femmes dont le corps change selon les fluctuations hormonales. Accepter de ne pas être au top tout le temps, c’est aussi se soulager, déculpabiliser et savoir ralentir… » Son conseil ? S’écouter un peu plus, et consulter notre calendrier lunaire.

La pleine lune empêche de dormir

VRAI. Et cela a même été prouvé scientifiquement en 2013, dans une étude publiée par des chercheurs de l’université de Bâle, en Suisse. Après que des volontaires ont accepté de dormir dans des pièces sombres et sans fenêtre, les résultats suggèrent qu’immédiatement avant et après une pleine lune, les participants ont pris en moyenne cinq minutes supplémentaires pour s’endormir. Leur sommeil était plus léger que d’habitude, et sa durée avait diminué d’environ vingt minutes. Mais ici, pas besoin de tant de preuves pour y croire : qui n’a jamais peiné à trouver le sommeil un soir de pleine lune ?

Il faut se couper les cheveux en lune ascendante

VRAI / FAUX. Cela peut s’apparenter à une légende urbaine, ou plutôt rurale. Ce précepte venu du jardinage avance que lors de cette période, la sève circule et monte plus vite dans les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits des végétaux. De là viendrait l’adage qui affirme qu’aller chez le coiffeur quand la lune est ascendante – entre la nouvelle et la pleine lune – assure une repousse plus rapide et plus vigoureuse des cheveux.

C’est également ce qu’affirme Djenali Maachi, coiffeur parisien( 40, rue Coquillière, 75001 Paris) qui, depuis 1985, ouvre son salon ces soirs-là. « Petit, je voyais ma mère se faire couper les cheveux les soirs de pleine lune par ma grand-mère. Je n’y croyais pas trop, mais j’ai voulu vérifier. J’ai donc testé sur des cheveux colorés, ce qui permet de voir très distinctement la taille de la repousse au niveau des racines. Les résultats n’ont pas été concluants. J’ai refait un test, la nuit cette fois. Et là c’était complètement différent. Après quinze jours, la repousse atteignait 1,8 centimètre. » La moyenne étant habituellement de 1 centimètre par mois… Incroyable ? Oui. Et le professionnel l’affirme, il en a la preuve, « constat d’huissier à l’appui », précise-t-il.

Mon cours de yoga change en fonction du calendrier lunaire

VRAI. Les astres sont au cœur de la pratique du yoga, et notamment le hatha yoga, le plus pratiqué, « ha » signifiant soleil et « tha » lune. Cette pratique prend en compte le féminin et le masculin présents en chacun de nous. Le féminin est incarné par la lune, fraîche et réceptive et le masculin l’est par le soleil, chaud et actif. Le yoga considère aussi que la Lune influence les énergies qui nous animent au fil de son cycle. Ce que nous confirme Alexandra Fryda Marty, fondatrice de Moon Sisters Paris : « En lune ascendante, nous favorisons des pratiques dynamiques. Avec des vinyasas (mouvements et respirations) rapides qui sollicitent tout le corps. Lorsque la pleine lune est dépassée, on entre dans l’énergie descendante de la lune. On ralentit les mouvements, avec du slow flow ou du soft yoga durant lequel les postures sont tenues plus longtemps et la respiration retenue… Enfin, à la nouvelle lune, on se tourne vers le yin yoga où l’on accueille l’immobilité, pour tourner son regard vers l’intérieur et entrer dans un état méditatif… »

* « Mountain Area Health Education Center », de Caroline du Nord (Etats-Unis), en 2005, et parue dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology.
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Crédits photos : Arno Bani

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