Raccourcir peu (quelques millimètres), plus souvent (chaque mois) : la technique des coiffeurs de studio pour conserver des cheveux beaux et sains toute l’année.
C’est un rituel immuable : feuilleter les dossiers spéciaux «coupe de rentrée» des magazines féminins, trouver son dégradé idéal, déchirer la page et prendre rendez-vous en salon. Enfin, c’était. Sous l’influence des coiffeurs de studio, les habitudes évoluent. «Les mannequins portent souvent les cheveux longs, un outil de travail. Seulement, entre les couleurs et les produits coiffants, leurs longueurs trop sollicitées finissent par s’abîmer. J’ai élaboré une parade : couper seulement quelques millimètres, toutes les quatre ou cinq semaines, raconte le coiffeur Pierre Mollicone, qui officie désormais chez Montecino à Paris (7, rue du Louvre). Au bout de la deuxième ou de la troisième coupe, les filles trouvent leur chevelure plus abondante, plus tonique, plus facile à coiffer. Et, en même temps, elles ont l’impression que je n’ai touché à rien. C’est un changement de paradigme, qui fonctionne aussi en salon.»
Auprès notamment des jeunes femmes qui, on le sait, rêvent de longueurs au creux des reins – 74 % des Françaises entre 15 et 34 ans portent les cheveux longs, et les chevelures se sont allongées de 10 centimètres en moyenne en dix ans. Auprès aussi de celles, souvent plus matures, qui ont trouvé «leur» coupe. «On compte sur les doigts d’une main les clientes qui n’ont jamais eu de déconvenue chez le coiffeur, reprend Pierre Mollicone. Elles veulent couper juste les pointes, repartent avec 5 centimètres en moins. Heureusement, avec l’essor d’adresses plus confidentielles, où les professionnels prennent leur temps, la relation de confiance revient. La coupe soin constitue un engagement de la part du coiffeur. Il se fera sans doute moins plaisir, mais il rendra une femme heureuse. Côté cliente, cette technique représente aussi un autre point de vue. Il faut être prête à payer une coupe qui ne se voit pas, tout du moins immédiatement.»
Les coupes de cheveux des défilés automne-hiver 2019-2020 qui nous inspirent pour la rentrée
Oui, mais lequel ? La coupe la plus en vue de ces deux dernières années tolère la mini-frange comme la repousse, les cheveux lisses comme les chevelures bouclées.
Défilé Stella Jean prêt-à-porter automne-hiver 2019-2020.
Défilé Cividini prêt-à-porter automne-hiver 2019-2020.
Défilé Genny prêt-à-porter automne-hiver 2019-2020.
Moins de produits, moins d’entretien
Après le corps et le visage, l’univers de la coiffure fera-t-il le saut dans le grand bain du wellness ? Car cette démarche de coupe inhabituelle induit aussi que l’on évite les décolorations, les teintures chimiques agressives, les excès de coiffage (produits, plaques…) pour privilégier le bien-être de ses cheveux.
En vidéo, pourquoi perd-on davantage ses cheveux en automne ?
«De moins en moins de clientes viennent pour une transformation, mais de plus en plus parlent de l’effet de cette notion, souligne la coiffeuse Marisol, spécialiste de la coupe sur cheveux secs, rue des Tournelles dans le Marais (Paris IIIe) et au Bon Marché Rive Gauche (Paris VIIe). De façon générale, comme dans la mode ou le maquillage, les femmes suivent moins les tendances, elles ont envie de sur-mesure, veulent créer leur propre identité. À 40 ans, 50 ans, elles ont trouvé la forme, la longueur avec lesquelles elles se sentent bien, et elles n’en changent plus. En revanche, elles réclament du tonus, de la brillance, moins de contraintes dans l’entretien quotidien. Après les excès en tous genres, on est en train de passer à l’ère de la “slow hair therapy”, des produits plus naturels qui laissent le cheveu brut et n’entravent pas le mouvement.» Ultracompatibles avec les petites têtes du moment, repérées sur les actrices et les défilés : carré aux épaules comme s’il avait simplement repoussé, frange longue et dégradé à la Isabelle Adjani, petite afro inspirée des années 1980.
Ce papier, publié en août 2019, a fait l’objet d’une mise à jour.
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