- Coloration chimique : des composants controversés
- Les signes d’une allergie à la coloration
- Les bons réflexes en cas de mauvaise réaction à la coloration
- Quelle colo choisir si on a fait une allergie ?
En 2018, une jeune femme prénommée Estelle avait fait grand bruit en diffusant sur Facebook des photos de son visage sévèrement défiguré après avoir réalisé une coloration capillaire à la maison. Elle avait failli perdre la vie, comme le relatait un article de franceinfo à l’époque.
Ce triste exemple montre à quel point il est important d’avoir en tête que se colorer les cheveux n’est pas un acte anodin et que le risque d’allergie et/ou de réaction cutanée est réel.
Véronique Ung Majoros, directrice du Salon & Spa Capillaire René Furterer, nous en dit plus sur les signes à surveiller, les précautions à prendre et les solutions pour traiter une allergie à la coloration.
Coloration chimique : des composants controversés
Dans la formule d’une coloration chimique permanente, nombreuses sont les substances considérées comme controversées et potentiellement allergisantes. En tête de liste ? La PPD (paraphénylènediamine), un colorant capillaire capable de faire tenir les pigments foncés dans la chevelure. Interrogée par Le Parisien, la dermatologue Catherine Oliveres-Ghouti estime que 2 à 3 % de la population est allergique à la PPD, ce qui est relativement peu, mais comme près de 50 % de la population se teint les cheveux, cela finit par concerner un certain nombre de personnes.
Mais ce n’est pas tout : « de nombreuses formules contiennent également d’autres ingrédients décriés comme le Toluène-2,5-diamine-sulfate (une base), le P-aminophénol (une base), l’ammoniaque (pour ouvrir les écailles du cheveu) et/ou des pigments colorés potentiellement allergisants », liste Véronique Ung Majoros.
Bien entendu, qu’il s’agisse d’une formule de coloration maison ou en salon, leur teneur est strictement règlementée et limitée à des dosages considérés comme non-dangereux, mais ils n’en restent pas moins des composants à manipuler avec précaution.
Bon à savoir : on parle généralement de « réaction à la coloration » car celles-ci se produisent au niveau du cuir chevelu et que les décolorations sont rarement appliquées au niveau du cuir chevelu, mais les formules de décoloration peuvent également contenir des ingrédients allergisants, notamment l’ammoniaque ou des pigments neutralisants.
Les signes d’une allergie à la coloration
Comment se manifeste une réaction allergique à la coloration ? « Les symptômes cutanés les plus fréquemment observés vont des démangeaisons, douleurs et rougeurs à l’apparition de papules ou de vésicules« , indique notre experte. Ils sont généralement localisés au niveau du cuir chevelu, mais peuvent également s’étendre au-delà, au niveau du cou ou du visage, voire apparaître sur d’autres parties du corps.
Notre experte souligne qu’il faut « distinguer la dermatite de contact allergique et la dermatite de contact irritative, deux entités cliniques bien différentes, mais malheureusement bien trop souvent confondues ».
Dans le cas d’une réaction allergique, les symptômes peuvent mettre plusieurs jours, voire des années à apparaître, tandis qu’une réaction irritative apparaît dès que la peau est en contact avec la substance qui pose problème.
Les bons réflexes en cas de mauvaise réaction à la coloration
Si vous ressentez une sensation de picotement, de démangeaison ou de brûlure alors que la coloration est en train de poser, rincez-la immédiatement à l’eau tiède et allez consulter un médecin ou demander un avis médical à un.e pharmacien.ne. Ne tentez pas de colorer à nouveau vos cheveux sans avoir eu le feu vert d’un professionnel de santé (médecin ou pharmacien.ne). En cas de vertiges, de difficulté à respirer ou de gonflement des yeux et du visage, rincez la colo et filez chez un médecin ou aux urgences.
« Attention, il arrive que la réaction survienne dans les jours qui suivent la coloration : rougeurs, cloques ou suintements sur la peau ou le cuir chevelu, démangeaisons, gonflement du visage, des yeux… Là encore, n’attendez pas et consultez un médecin ou un.e pharmacien.ne et contactez le service de cosmétovigilance du laboratoire », avertit Véronique Ung Majoros.
Pour éviter toute réaction, il est recommandé de faire une touche d’essai 48 h avant la coloration : appliquer un peu de produit au niveau du pli du coude, attendre 45 minutes puis rincer (et ne pas faire la colo si on constate une réaction immédiate ou dans les 48 h). Et comme l’allergie à la coloration peut mettre plusieurs années à se manifester, ce test est recommandé même si vous utilisez le même produit depuis des années (en gardant en tête que le test ne garantit pas d’éviter qu’une réaction allergique puisse se produire).
Vous pouvez également protéger le visage en appliquant de la crème hydratante à la racine des cheveux pour « isoler » la peau. Il est important de toujours consulter un.e professionnel.le de santé (pharmacien.ne ou médecin) en cas de doute.
Quelle colo choisir si on a fait une allergie ?
On vous rassure : ce n’est pas parce que vous avez fait une fois une réaction, qu’elle soit d’irritation ou allergique, à une coloration que vous ne pourrez plus jamais colorer vos cheveux. En revanche, « il sera nécessaire de cibler des formules colorantes contenant le moins d’ingrédients potentiellement allergisants, excluant notamment la PPD », indique Véronique Ung Majoros.
C’est le cas des colorations végétales (à base de plantes, comme Ivive, proposée dans les salons René Furterer, des formules utilisées chez Biocoiff et de certaines colorations vendues en supermarché), dépourvues de composants chimiques, et de certaines colorations naturelles (vérifiez toutefois la liste d’ingrédients). Mais l’experte rappelle que « l’allergie est un phénomène individuel, donc le produit ‘0 risque d’allergie’ n’existe pas, qu’il soit naturel ou pas ».
- Coloration maison : les clés pour se teindre les cheveux comme une pro
- Coloration : ces erreurs (récurrentes) que l’on fait toutes
Source: Lire L’Article Complet