La liste des filtres solaires semble s’allonger d’été en été depuis quelques années. Chimique, minéral, et même désormais végétal… Si l’industrie ne lançait auparavant qu’un nouveau filtre tous les dix ans, c’est parce que la formulation est bien plus compliquée qu’il n’y parait. En 2021, de sérieuses innovations viennent faire bouger les choses. Explications.
Cette été 2021, révolution dans le monde des solaires avec la dernière innovation du groupe Pierre Fabre en matière de filtres solaires. Et comme la plupart des grandes innovations, elle est un peu fortuite : c’est en étudiant une molécule dans le domaine anti-migraineux, que les labos – côté médical – ont mis le doigt sur des propriétés étonnantes en matière d’absorption des UV. Après moults tests et recherches, le Triasorb est né. Ce nouveau filtre qui améliore le spectre de protection (UVA + UVB + lumière bleue) est une réélle performance : « Pour être homologué et intégrer la liste officielle des filtres solaires, c’est de plus en plus compliqué : il y a dix ans, personne ne posait la question de l’impact sur le système endocrinien ou sur l’environnement. Aujourd’hui, ces questions sont prioritaires. » précise Xavier Ormancey, Directeur R&D Avène, Pierre Fabre Dermo-Cosmétique.
Un maillage sur la peau… Outre sa capacité à absorber et refléter les UV et la lumière bleue, dont la pénétration profonde jusqu’au derme accélère le photo-vieillissement, le Triasorb possède une autre particularité intéressante : l’avantage de rester en surface, comme un filtre organique non nano particulaire. Ses grosses molécules forment comme des tuiles sur la peau. « Cette nouvelle génération de filtre hybride est une excellente voie de recherche pour l’avenir. Tout comme le bio-mimétisme, qui va aussi nous ouvrir des portes : s’inspirer du vivant, voir comme se développent ses systèmes de protection …. L’avenir de la protection solaire est là » avance Xavier Ormancey.
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Si inventer un nouveau filtre reste rare, d’inédites associations voient régulièrement le jour pour renforcer l’efficacité de la photoprotection. Cette année, on note un super complexe breveté chez Qiriness, à base d’extraits végétaux anti-radicalaires et détoxifiants, une nouvelle combinaison (quatre filtres seulement) brevetée également, pour les laboratoires SVR ou encore des filtres chimiques nouvelle génération (sans oxybenzone, octocrylene ni octinoxate) biodégradables chez Phydiodermie.
J’achète quoi ? Intense Protect 50 +, Avène, 18,90 €** ; Caresse Soleil Suprême SPF 50, Qiriness, 27,90 €, qiriness.com ; Secure Eau Solaire SPF 50, SVR,19,90 €** ; Soin Solaire Anti-âge Time Protect, Physiodermie, 65 €, physodermie.com.
Le boom de la filière minérale
Longtemps réservée aux formules bio, les filtres minéraux (on en compte deux : oxyde de zinc et dioxyde de titane) se répandent chez les marques « conventionnelles ». Qui les intègrent dans des combinaisons filtrantes mixtes, ou qui lancent des gammes spécifiques. Comme cette année Nivéa, par exemple, avec sa formule dédiée aux kids et constituée exclusivement de filtres minéraux, ou Hawaïan Tropic et ses deux nouvelles protections 100% minérales promettant un SPF 30. Pourtant, l’option n’est pas sans controverse …
D’abord, l’efficacité sur les UVA est moins probante, ce qui oblige souvent à composer avec davantage de filtres (30% d’une formule, contre 20% en moyenne). Ensuite, les particules minérales de ces filtres, si elles sont certifiées suffisamment grosses à l’origine, pourraient se déliter dans les produits finis. Devenues alors nano (tout à fait minuscules), elles pénétreraient et se baladeraient dans l’organisme… Pour contrer cette polémique, un collectif des protections solaires bio vient de mandater un laboratoire indépendant qui a déduit de sa nouvelle étude que les filtres minéraux testés restent bien à la surface de la peau. J’achète quoi .: Crème Minérale Kids SPF 50 +, Nivea Sun, 13,90 €*** ; Mineral Protective Sun Lotion SPF 30 Corps, Hawaiian Tropic, 14,95 €*** ; Crème Solaire Minérale, SPF 30, Niu, 19,95€**.
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La nouvelle piste végétale
L’inspiration est légitime : exposées aux UV indispensables à leur photosynthèse, les plantes savent aussi s’en protéger pour ne pas se laisser oxyder. Une inspiration de taille : « Le secteur a besoin d’être challengé » clame Anne-Marie Gabelica, fondatrice de Oolution. Ingénieur agronome de formation, et forte d’une expérience de dix-sept ans dans le domaine de la cosméto, elle est passionnée par les ingrédients et cherche autant efficacité qu’innocuité. D’où la mise au point d’un complexe végétal de quarante-cinq plantes : « Pour avoir la protection la plus large et la plus robuste possible, on panache les capacités : huile de karanja, de pépin de framboise, de carotte, de buriti … » précise Anne-Marie Gabelica. Avec un barrage aux UV plutôt remarquable : testées par un laboratoire marseillais indépendant (habitué à valider des solaires), ses deux formules se sont révélées équivalentes à un SPF 20 pour l’une, et un SPF 30 pour l’autre. Mais ces plantes ne figurant pas dans la liste officielle des filtres, impossible de revendiquer une quelconque mention de cet ordre. Ainsi, ces huiles végétales également prisées chez Acorelle pour absorber une partie de l’énergie lumineuse, y sont associées à un filtre minéral pour afficher un SPF. J’achète quoi ? Spray Protection Solaire SPF 30 Visage & Corps, Cattier Bio, 18,50 €** ; Spray Solaire Haute Protection Bio, SPF 30, Acorelle, 20,50€, acorelle.fr ; Hello Sunshine, Huile Protectrice Corps, Oolution, 45 €**.
Texte Olivia Segot. en parfumeries et grands magasins. ** en pharmacies et parapharmacies *** en grande distribution.
Crédits photos : Photos Arno Bani et Romin Favre
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