Ladj Ly, le réalisateur des Misérables, film primé à Cannes en 2019, et Toumani Sangaré, lui aussi membre fondateur du collectif cinématographique Kourtrajmé, ont choisi Dakar au Sénégal pour lancer leur troisième école de cinéma gratuite Kourtrajmé, la première en Afrique.
Quatorze étudiants ont ainsi commencé les cours de la session « scénario » lundi 17 janvier à l’espace culturel Trames. Ils se formeront pendant cinq mois, avant la deuxième session « réalisation » qui commencera au mois de juin prochain avec 18 apprentis. Sur environ 800 candidatures reçues, ces sept hommes et sept femmes ont été sélectionnés après avoir présenté un scénario.
Ils viennent tous de milieux très différents. Par exemple, Kiné Niang, jeune Sénégalaise de 30 ans, est diplômée d’un master en statistiques et économétrie à l’université de Dakar. « J’ai toujours été passionnée par tout ce qui était écriture, explique-t-elle. Quand j’ai vu que l’école Kourtrajmé allait ouvrir ses portes, je faisais un stage en tant que community manager. Mais je n’ai pas terminé. »
« J’ai fait un choix entre la carrière et ici. C’était un rêve et une passion. Je sais aussi que c’était une chance. »
à franceinfo
À la fin des cinq mois de formation, l’objectif est d’écrire deux scénarios de court métrage et un pilote de série télévisée. Ils seront ensuite repris en juin par les 18 apprentis réalisateurs pour les mettre à l’image d’ici décembre 2022.
« Casser les codes »
La première école a été ouverte à Montfermeil en région parisienne par Ladj Ly. En 2020, c’est à Marseille que la deuxième école a vu le jour. Pour le réalisateur, il est très important que ces école restent gratuites, sans condition de diplôme ni limite d’âge. « Cette école a pour ambition de former cette nouvelle génération aux métiers du cinéma parce qu’on sait tous que l’accès aux écoles de cinéma est compliqué, elles sont chères. Il faut avoir un niveau minimum d’études. Avec cette école, on a voulu casser les codes », souligne Ladj Ly.
L’idée était d’abord d’ouvrir une école au Mali mais la crise sécuritaire les a obligés à trouver un autre pays. Et le Sénégal s’est imposé naturellement, explique Toumani Sangaré, réalisateur franco-malien et directeur de l’école à Dakar. « Aujourd’hui, le Sénégal est devenu incontournable au niveau de la production audiovisuelle, en particulier les séries. Il accueille également énormément de tournages internationaux par rapport aux autres pays de la sous-région, ce qui permet d’avoir une qualité de techniciens. Ça paraissait logique de venir à Dakar. »
Très prochainement vont ouvrir des écoles en Guyane et à Madrid. Et dix autres projets sont en cours en Afrique francophone comme au Mali ou en Côte d’ivoire.
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