La marque de prêt-à-porter poursuit son engagement contre les violences faites aux femmes, mais avec une campagne de sensibilisation jugée intrusive et dérangeante.
Sur l’e-shop de la marque de prêt-à-porter, dissimulé entre deux articles, des mannequins arborent des visages tuméfiés, des cocards et des ecchymoses le long du cou. En cliquant sur la fiche produit détournée, un message s’affiche : «À la ville, cette femme cache les violences dont elle est victime», suivi du 39 19, numéro d’écoute national réservé aux victimes et aux témoins. Avec cette campagne de sensibilisation, dissimulé entre deux séances de shopping, Camaieu poursuit son engagement dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Quitte à déranger.
Mené en collaboration avec l’association Solfa, qui accompagne les femmes en situation de précarité ou victimes de violences, ainsi qu’avec l’agence Buzzman, le projet s’est déroulé en deux temps. D’abord en magasin, où des affiches inscrivant le 39 19 sont placardées dans les cabines d’essayage ainsi que sur les tickets de caisse. Puis, avec des t-shirts arborant le même message, portés par les membres du personnel de vente, et commercialisés dans les magasins. Les bénéfices revenant à l’association Solfa. Une première initiative qui n’a pas fait grand bruit, à l’inverse de la seconde.
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« De très mauvais goût »
Car sur internet, cette campagne de sensibilisation a d’abord provoqué de la gêne, puis l’indignation. «Glamouriser la violence faite aux femmes en l’incluant avec votre nouvelle collection, c’est de très mauvais goût», a twitter un internaute. Et un second de surenchérir : «Quel est l’objectif d’une telle campagne de pub ? Elle s’adresse aux victimes pour leur dire quoi ? Arrêtez de subir ? En attendant les auteurs de violences ne sont jamais désignés. Bravo, encore un magnifique badbuzz sur le dos des femmes». Un autre à quant à lui pointé du doigt «le marketing pour l’image».
Et les associations ont, elles aussi, exprimé leur colère. C’est le cas des Lionnes, dont la mission est de «protéger, défendre et promouvoir les femmes dans les entreprises». «Vous entretenez le cliché de la femme battue», peut-on lire dans l’un des commentaires. Et de continuer : «Beaucoup de femmes ne portent pas plainte quand elles sont poussées au sol, maintenues des heures par les poignets, enfermées dans les toilettes, ou frappées à des endroits non visibles. La majorité des cas de violence sur les femmes.»
La campagne est visible sur le site internet, les supports digitaux et les réseaux sociaux de la marque, et ce, jusqu’au 31 janvier.
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