« My Hero Academia » ou quand super-héros et manga font que ça déménage

  • My Hero Academia est un manga créé par Kôhei Horikoshi en 2014, où 80 % de la population est doté d’un super-pouvoir, sauf le jeune Izuku, fan de super-héros
  • Le titre s’est imposé comme un des leaders du marché, avec déjà 6 millions d’exemplaires écoulés en France et de nombreuses adaptations
  • Le film My Hero Academia : World Heroes’ Mission sort mercredi sur un circuit de 250 salles, l’occasion de découvrir cet univers sous influences manga et comics

Les Japonais en général, et les mangas en particulier, n’ont pas attendu My Hero Academia pour mettre en scène des super-héros. Ils ont même leurs propres super-héros avec les super sentai, ces séries télévisées popularisées en France par Bioman. D’ailleurs, l’une des premières du genre, Battle Fever J, en 1979, était née de la collaboration entre la société de production Toei et la maison des idées Marvel. Mais récemment, le manga s’est surtout réapproprié les super-héros américains, les Superman et les Batman, avec One-Punch Man et
son anti-héros super fort mais sans charisme, ou, donc, My Hero Academia.

Le phénomène MHA est tel que, si les deux premiers films Two Heroes et Heroes Rising avaient eu le droit à des projections événementielles au cinéma, le troisième, World Heroes’ Mission, bénéfie, lui, d’une véritable sortie nationale mercredi par CGR Events et Crunchyroll, sur un circuit de 250 copies. Avec l’espoir d’un succès à la Demon Slayer ?

Le manga le plus vendu en France (après « One Piece »)

Créé par Kôhei Horikoshi en 2014, le manga My Hero Academia est publié dans le Weekly Shônen Jump, le magazine des Dragon Ball, One Piece et Naruto. L’auteur de ce dernier, Masashi Kishimoto, le voyait même comme son successeur. A noter que le tome 1 de Naruto est toujours le manga le plus vendu en France, avec 275.000 exemplaires écoulés en 2021, et que Kana prépare une nouvelle édition pour
mars 2022. Edité depuis cinq ans par Ki-oon en France, My Hero Academia s’est vite imposé comme un leader du marché, juste derrière le mastodonte One Piece, avec 2,7 millions de ventes rien que l’année dernière, et 6 millions en tout, pour les 30 tomes déjà sortis.

My Hero Academia répond bien sûr aux codes du shônen manga, et plus précisément au fameux
«nekketsu», avec le jeune Izuku qui est un fan absolu de super-héros et qui est prêt à tout pour intégrer la Hero Academia et ainsi marcher dans les pas de son idole, All Might. Problème : il n’a pas de pouvoir. En effet, dans le monde de MHA, 80 % de la population est doté d’un super-pouvoir, aussi appelé « Alter », mais pas le reste. Un petit côté X-Men et plus largement comics que l’on retrouve jusque dans les pouvoirs, les costumes, etc. Il suffit de voir All Might, hommage à Superman comme peut l’être Le Protecteur dans The Boys.

De la force des grands récits

De cette promesse, le mangaka Kôhei Horikoshi déploie un récit au long cours, digne des plus grandes séries de comics comme de mangas, avec des super-vilains inoubliables, des combats de plus en plus dantesques, mais également toujours de l’humour et de l’humanité. Comme le faisait remarquer le cofondateur des éditions Ki-oon, Ahmed Agne, au lancement du manga : « Naruto rêvait de devenir le plus grand des ninjas, Harry Potter un grand magicien, Luke Skywalker un puissant Jedi… La force des grands récits, c’est d’amorcer leur mythologie avec des postulats de départs a priori simples, et de les développer de manière tout sauf simpliste. Comme dans tout récit initiatique, c’est le cheminement pour atteindre l’objectif de départ et les relations entre les différents personnages qui font le sel de la narration. »

Après la Guerre de Libération du Paranormal, l’un des gros morceaux du manga, My Hero Academia vient d’entrer dans son ultime acte et le combat final contre One For All. La série animée, produite par le studio BONES (Fullmetal Alchemist) et très fidèle à l’oeuvre papier, n’y est pas encore, et il faudra attendre la saison 6 ou 7. Le film World Heroes’ Mission peut être pris à part par les fans, même s’il s’intègre dans l’arc de l’agence Endeavor, autour du tome 25 du manga et de la saison 5 de l’animé. Les autres pourront être perdus, même si le pitch reste classique et accessible : Izuku et ses amis doivent faire face à l’organisation Humarise et son chef Flect Turn qui veulent éradiquer les Alters. A l’écran, le résultat tient autant des X-Men que de Dragon Ball Z.

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