Au premier jour de la semaine de la haute couture parisienne, Maria Grazia Chiuri célèbre l’artisanat avec une collection qui révèle la maestria des ateliers Dior
Le décor. En ces temps troublés par de multiples crises (sanitaires, géopolitiques, sociales…), l’exercice de la haute couture pourrait sembler anachronique, voir incongru. Au contraire, il prend plus que jamais son sens : donner à rêver, insuffler une poésie qui manque cruellement à l’époque, mais surtout remettre l’humain au cœur de la création en valorisant le travail de la main. Le décor du défilé Haute couture Dior illustre à la perfection cette idée. D’immenses tableaux entièrement brodées reproduisent les œuvres colorées du couple d’artistes indiens, Madhvi Parekh et Manu Parekh. Fidèle à ses engagements féministes Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique des collections féminines Dior, a fait réaliser ces panneaux par 380 élèves de l’école de broderie Chanakya à Bombay, qui forme des jeunes femmes à la broderie dans un pays où ce métier se transmet habituellement de père en fils. Un décor spectaculaire, que le grand public va pouvoir découvrir jusqu’au 30 janvier au musée Rodin, à Paris, et qui donne le ton de la collection.
L’allure. «Je suis obsédée par la broderie, souligne Maria Grazia Chiuri. C’est très personnel, je suis italienne, une partie de ma famille vit dans le sud, j’ai toujours vu les femmes broder, ma grand-mère, mes tantes, ma mère… C’est tout un langage à travers lequel les femmes s’expriment.» Cette obsession se traduit dans l’omniprésence de pièces brodées : que cela soit sur des justaucorps drapés aux formes géométriques enrichis de perles de cristal ou sur des jupes longues en crêpe aux broderies « mouvantes » de tubes argentés, la maestria des ateliers haute couture Dior s’exprime en 3D. Ici, la broderie n’est plus un élément décoratif, elle donne son architecture au vêtement, son mouvement aussi. L’excellence des artisans de la couture s’illustre aussi dans la rigueur des coupes et la pureté des lignes des tailleurs qui tombent net et des robes longues qui se font seconde-peau.
Le front row. Les actrices Isabelle Adjani, Rosamund Pike ou encore Claire Foy, mais aussi la top Cara Delevingne ou Beatrice Borromeo et son mari Pierre Casiraghi étaient au premier rangs.
Les détails. Les collants, accessoire phare du défilé, sont transfigurés, ornés de précieuses pampilles qui tintent joliment en marchant.
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