Alors qu’il est visé par une plainte pour tentative d’agressions sexuelles, Jean-Jacques Bourdin, animateur radio et télé, a été écarté des antennes de BFMTV et RMC. Cette décision a été annoncée dimanche 23 janvier par le groupe Altice Media, selon Le Parisien, un peu moins de deux semaines après le dépôt de plainte d’une ancienne journaliste anonyme de BFMTV et RMC.
Une enquête a été ouverte le 18 janvier par le parquet de Paris. Et une enquête interne « a été ouverte pour s’assurer qu’aucun fait de ce type n’a été porté à la connaissance des salariés et managers de l’entreprise », rappelle le groupe.
Une décision pour le bien des chaînes
Dans son communiqué, le groupe de médias explique : « Ce retrait temporaire de l’antenne permettra d’éviter les instrumentalisations politiques et médiatiques de cette affaire ». Plus précisément, « cette décision a été prise pour ne pas porter préjudice au fonctionnement quotidien de BFMTV et RMC ».
Dès l’ouverture de l’enquête, le candidat Yannick Jadot avait annulé son interview avec Jean-Jacques Bourdin, prévue le vendredi 21 janvier, rappelle FranceInfo.
Quelques jours avant, la plainte visant le journaliste à de nouveau fait réagir. La candidate Valérie Pécresse a dénoncé « la loi du silence » autour des violences sexuelles, dans la nouvelle émission politique de Jean-Jacques Bourdin, La France dans les Yeux. Elle avait accepté de participer à la condition qu’elle puisse faire un « propos introductif », soutenant les femmes victimes d’agressions et de violences sexuelles.
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Deux remplaçants programmés
Bien que le groupe Altice Media n’ait pas précisé la durée de cette mise en retrait, il a fallu trouver des remplaçants pour combler les grilles de programmation. Apolline de Malherbe et Bruce Toussaint ont ainsi été désignés. La journaliste s’occupera de l’interview politique de 8h30 sur RMC. Tandis que Bruce Toussaint animera l’émission La France dans les yeux sur BFMTV.
L’ancienne journaliste de BFMTV et RMC, qui a porté plainte contre Jean-Jacques Bourdin, dénonce une tentative d’agressions sexuelles en 2013. Lors d’un déplacement professionnel en Corse, il aurait tenté de l’embrasser plusieurs fois dans une piscine, en l’agrippant par le cou.
Les faits remonteraient à 2013, la plainte a été déposée en 2022. Mais elle risque de ne pas aboutir, à cause notamment de la prescription. En effet le délai pour porter plainte pour agressions sexuelles sur majeur est de 6 ans.
Bourdin conteste les faits
De son côté, l’animateur vedette de RMC conteste les faits depuis le début. Écarté par ses employeurs, il dénonce dans un communiqué transmis à l’AFP le 23 janvier, « une décision unilatérale ».
« Je regrette la décision unilatérale du Groupe BFMTV et RMC de me retirer des antennes pour prévenir des risques d’instrumentalisation de la plainte dont je fais l’objet ». Avant de poursuivre : « je rappelle que je conteste les faits qui me sont reprochés et déplore que le principe de présomption d’innocence soit ignoré ».
Le milieu médiatique est lui aussi rattrapé par la vague #MeToo. De plus en plus de femmes, notamment des journalistes, osent dénoncer les agressions dont elles ont été victimes, souvent par des grands noms du métier.
Le journaliste PPDA est accusé par plus d’une vingtaine de femmes d’agressions sexuelles et de viols. Il a été visé par trois nouvelles accusations en décembre. Mais seulement une plainte ne tombe pas sous le coup de la prescription.
Fin novembre 2021, c’est l’ancien ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot qui a lui aussi été accusé par plusieurs femmes dans un reportage d’Envoyé Spécial.
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