"Si ces accusations sont avérées, elles sont graves" : la mise au point de Valérie Pécresse face à Jean-Jacques Bourdin

La candidate Les Républicains à l’élection présidentielle s’est exprimée en avant-propos, le mardi 18 janvier, sur la plainte pour tentative d’agression sexuelle qui vise Jean-Jacques Bourdin, son interlocuteur dans l’émission «La France dans les yeux».

«Je me suis clairement posé la question de ma participation à cette émission ce soir», a-t-elle déclaré. Invitée sur le plateau de «La France dans les yeux» mardi 18 janvier, Valérie Pécresse s’est exprimée en avant-propos sur la plainte pour tentative d’agression sexuelle déposée contre Jean-Jacques Bourdin, son intervieweur dans cette première édition du nouveau programme de BFMTV. La candidate Les Républicains à l’élection présidentielle a en effet tenu à rappeler son engagement «contre le harcèlement sexuel et contre les violences faites aux femmes».

« La loi du silence, c’est fini »

«Je sais qu’il (Jean-Jacques Bourdin, NDLR) conteste fermement ces faits, a-t-elle poursuivi. Bien sûr, c’est à la justice de les trancher et je respecte la présomption d’innocence, à laquelle chacun de nos compatriotes a le droit. Mais je voudrais le dire très clairement : si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées.»

Valérie Pécresse a par ailleurs déclaré que la lutte contre les violences faites aux femmes constituait un «combat personnel». «Trop longtemps, la société a regardé ailleurs, a fermé les yeux, a cherché à minimiser, a-t-elle estimé. Trop de femmes ont eu peur pendant longtemps de porter plainte.»

La candidate a affirmé que si elle était élue présidente, elle «ne laisserait plus aucune femme avoir peur de porter plainte». «La loi du silence, c’est fini, a-t-elle averti. Et pour que la parole se libère, il faut que les femmes se sentent soutenues. Avec moi, elles le seront.» Avant d’expliquer la raison de sa venue : «Si je suis ici ce soir, c’est par respect pour vous, les Français, qui êtes réunis pour me poser les questions que vous avez préparées cette semaine.»

Jean-Jacques Bourdin, accusé d’avoir tenté d’embrasser une ancienne collègue contre son gré, et de lui avoir envoyé durant plusieurs mois des mails et SMS insistants, a quant à lui répondu qu’il ne s’exprimerait pas. «Mais je conteste les faits rapportés par la presse et je laisse la justice faire son travail», a-t-il ajouté.

Ambiguïté

La vidéo de l’avant-propos de Valérie Pécresse a, depuis, été visionnée plus de 324.000 fois sur Twitter. Certains internautes ont néanmoins été prompts à souligner les contradictions de la présidente de la région Île-de-France. Certains d’entre eux lui reprochent son soutien à Georges Tron, en 2013. Accusé de viols et d’agressions sexuelles par deux ex-employées municipales, l’ancien maire de Draveil voit les juges d’instruction prononcer un non-lieu en sa faveur. «Heureuse pour G Tron de son non-lieu, écrivait alors l’ancienne ministre. Je pense aux épreuves qu’il a endurées. La présomption d’innocence existe-t-elle pour les politiques ?» L’ancien édile avait par la suite été reconnu coupable en appel, en février 2021.

Par ailleurs, au cours de sa carrière, la candidate a parfois tenu des propos jugés sexistes et compilés dans un article de France Info. En 2016, l’ex-porte-parole du gouvernement Fillon assiste au forum Futur en scène lorsqu’elle est invitée à essayer un gyropode. «Cela a l’air complexe, estime-t-elle. Si ce n’est pas fait pour les femmes… Vous excluez la moitié de la population, vous savez, si c’est trop compliqué.» Un an plus tôt, elle participe au nettoyage d’un camp de Roms lorsqu’elle prononce la phrase suivante, sur un ton expéditif : «Rien de tel qu’une femme pour faire le ménage !»

Par la suite, Valérie Pécresse a néanmoins manifesté son engagement en faveur des droits des femmes à plusieurs reprises. En novembre 2018, elle annonçait ainsi le lancement d’un dispositif destiné aux femmes SDF, afin de leur apporter un suivi sur les questions de logement, d’«insertion, de garde d’enfants, de santé et d’hygiène». À la même période, elle s’indignait de son entretien d’embauche avec Dominique de Villepin. «En politique, il n’y a pas de femmes normales, il n’y a que des névrosées !», lui aurait-il lancé. En mars 2020, elle étrillait une nouvelle fois le sexisme en politique : «Quand un homme dit une bêtise, c’est une bourde. Quand c’est une femme, c’est une gourde».

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