Déni de grossesse : causes, symptômes, règles, test… comment savoir ?

Chaque année, en France, au moins 1500 femmes développeraient un déni de grossesse. De quoi s’agit-il ? Réponses de psy.

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Déni de grossesse : qu’est-ce que c’est exactement ?

Déni de grossesse : définition. On parle de déni de grossesse lorsqu’une femme est enceinte sans avoir conscience de l’être. «  C’est un rejet de la sensation d’être enceinte, explique Marion Leclerq, psychologue. Le déni de grossesse correspond schématiquement à un mécanisme de défense du corps et de l’esprit qui  » s’allient  » ou  » s’associent  » pour défendre une croyance de la femme, celle-ci étant non-compatible avec la possibilité d’une grossesse. « 

Par exemple, cette croyance peut être  » je suis sous contraception, je ne peux pas tomber enceinte « ,  » je ne suis pas capable de tomber enceinte naturellement, je suis infertile  » ou encore  » je viens d’avoir un bébé, il n’est pas possible que je retombe enceinte si rapidement « .

À savoir.  » Un déni de grossesse peut être lié à un traumatisme subi dans l’enfance ou plus récemment – des abus sexuels ou psychologiques, comme un viol, par exemple  » ajoute la psychologue.

Et aussi…  » On distingue deux types de déni de grossesse : il s’agit d’un déni de grossesse partiel lorsque la femme découvre qu’elle est enceinte après le 1er trimestre de grossesse (à partir du 4ème mois) mais avant l’accouchement ; il s’agit d’un déni de grossesse total lorsque la femme découvre sa grossesse au moment de l’accouchement  » précise Marion Leclerq.

Déni de grossesse : y a-t-il des symptômes ?

«  Le déni de grossesse peut empêcher les symptômes de la grossesse d’apparaître ; bien qu’enceinte, la femme peut continuer à avoir ses règles, continuer à être sous contraception hormonale, avoir un ventre parfaitement plat…  » note Marion Leclerq.

Lorsqu’il y a des symptômes de la grossesse, ceux-ci sont attribués à d’autres causes :  » la prise de poids, les nausées… ne sont pas associés à la possibilité d’une grossesse parce que cette hypothèse est tout simplement inconcevable pour la femme concernée  » ajoute la psychologue.

Quand la grossesse est découverte avant l’accouchement (en cas de déni de grossesse partiel, donc), les symptômes peut apparaître de façon très rapide :  » il y a un relâchement du corps : le ventre, par exemple, peut faire son apparition en l’espace de quelques heures seulement  » remarque Marion Leclerq.

À savoir. Le déni de grossesse reste assez rare : selon une étude de l’Association pour la santé de l’enfant dans son parcours de vie (AFPSSU), il concernerait chaque année entre 1500 et 3000 femmes en France. Parmi elles, 1600 découvriraient qu’elles sont enceintes à partir du 5ème mois de grossesse (déni de grossesse partiel) et 330 accoucheraient sans avoir jamais su qu’elles étaient enceintes (déni de grossesse total).

Et aussi…  » Toutes les femmes, peu importe leur âge ou leur milieu social, peuvent être sujettes à un déni de grossesse : on peut connaître un déni de grossesse même après avoir eu un ou des enfant(s) !  » précise Marion Leclerq.

Déni de grossesse : quelles conséquences pour la mère, quelles conséquences pour l’enfant ?

Déni de grossesse : du côté de la mère…  » Pour la femme, la découverte d’une grossesse en situation de déni (qu’il soit partiel ou total) est toujours un choc !  » affirme la psychologue. Ainsi, la femme concernée peut se sentir  » trahie  » par son propre corps, qui aurait comme  » volontairement  » caché la grossesse.

Par ailleurs, la découverte d’une grossesse au bout de plusieurs mois (ou même le jour de l’accouchement !) peut être responsable d’un sentiment de culpabilité, voire de honte : «  la femme peut se dire  » comment ne l’ai-je pas senti plus tôt ?  » et se pose alors la question du fameux  » instinct maternel  » : la femme peut se demander si elle sera vraiment une  » bonne mère  » pour l’enfant à naître…  » analyse la psychologue.

Déni de grossesse : du côté de l’enfant…  » Les conséquences du déni de grossesse (partiel ou total) sur le développement de l’enfant dépendent de l’accompagnement post-accouchement, explique Marion Leclerq. Le déni de grossesse est une situation transitoire : je crois qu’il est important de dire aux femmes qu’il est tout à fait possible de tisser un lien avec son bébé même lorsque la relation a débuté par un déni. En clair : ce n’est pas parce qu’on a fait un déni de grossesse que l’on sera forcément une mauvaise mère ! « 

Après un déni de grossesse, un accompagnement psychologique (avec un psychologue, un médecin psychiatre, un psychothérapeute, un psychanalyste…) est vivement recommandé : «  il s’agit d’accompagner le remaniement psychique qui s’opère chez la femme : on va travailler sur le rejet de la grossesse, sur la question de la féminité, sur l’acceptation des changements physiques et psychiques engendrés par la grossesse, ainsi que sur l’histoire de la femme concernée  » développe Marion Leclerc.

Merci à Marion Leclerq, psychologue à la Clinique du Mousseau (Essonne – groupe Ramsay Santé).

Source : Association pour la santé de l’enfant dans son parcours de vie (AFPSSU)

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