Focus sur l’enfance de l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, candidate à la primaire populaire en vue de la présidentielle 2022. Une jeunesse dans des conditions précaires où elle a puisé sa force.
« J’ai grandi dans une cour des miracles », écrit la ministre de la justice dans son autobiographie « Mes météores » (Flammarion). La petite Christiane passe en effet sa jeunesse en Guyane dans une maison en bois, dressée sur des pilotis, protégée par un pied de piment-café censé éloigner les mauvais esprits, avec la lèpre pour obsession. Son père qu’elle nomme « vieux grincheux » ou « gredin » vit ailleurs. Sixième d’une fratrie de onze, la future élue de la République est élevée par sa seule mère, gaulliste, femme de service à l’hôpital puis infirmière. Une femme puissante, émaillant sa conversation de références grecques et latines, « capable de régulièrement roussir les fesses de ses enfants pour impolitesse inacceptable », raconte dans son livre la ministre, dont l’existence bascule lorsque meurt sa maman. Christiane a 16 ans : « Je comprends que l’on n’a rien au-dessus de soi. Pas d’abri, pas de maître. Depuis, je sais que ma liberté est autant mon œuvre que mon risque. »
Une candidature controversée
Femme libre, donc, à 69 ans, mère de quatre enfants aujourd’hui adultes, Christiane Taubira a décidé de se « soumettre aux règles d’une primaire populaire » dans la course à la présidentielle 2022, malgré les critiques autour de la désunion de la gauche. « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir » avait-elle lancé au moment de sa démission du gouvernement en 2016. Cette fois, l’ancienne garde des Sceaux de François Hollande, mère de la loi sur le mariage pour tous, a décidé de rester.
Crédits photos : JAEGLE STEPHANE / BESTIMAGE
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