Alors que le protocole sanitaire a été allégé à l’école trois jours après la rentrée scolaire, les syndicats appellent les enseignants à la grève ce 13 janvier. Sur France 2, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il y aurait 11 millions d’autotests supplémentaires cette semaine.
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Inviité dans l'émission les 4V sur France 2 ce lundi 10 janvier, Jean-Michel Blanquer a annoncé que les autotests seraient renforcés pour permettre aux écoles de rester ouvertes. Pour éviter les longues files d'attente dans les pharmacies, "on met 11 millions de plus d'autotests cette semaine et on vient en appui par des cellules départementales", a précisé le ministre de l'Education nationale. En ce qui concerne les tests salivaires pour les enfants, il rappelle qu'ils n'ont pas encore été homologués en France. "Le jour où c'est possible, c'est évidemment souhaitable. Il est évident qu'il faudra alléger les tests nasopharyngés. La politique de test a été clé, mais avec Omicron, c'est plus compliqué parce qu'il faut multiplier les tests", a ajouté le ministre.
Jean-Michel Blanquer est également revenu sur le port des masques FFP2 à l'école, rappelant que "le Haut conseil de la Santé publique indique qu'ils ne sont pas très pertinents en milieu scolaire", assurant néanmoins que "s'il le fallait, on serait près". Pour mieux prévenir les risques de contaminations à l'école, les syndicats et parents d'élèves réclament par ailleurs la mise en place de capteurs de CO2 dans les établissements scolaires. Sur ce point, le ministre a précisé qu'ils "sont la compétence des communes, et ça s'accélère". Enfin, "6.000 nouveaux remplaçants dans le 1er degré" sont prévus pour pallier au nombre de professeurs absents.
Protocole sanitaire à l'école : qu'est-ce qui a changé ?
Trois jours après les nouvelles mesures de la rentrée scolaire du 3 janvier, le ministère de l'Education nationale a de nouveau fait évoluer les règles.
► A la cantine par exemple, les élèves pourront manger dans d'autres locaux que ceux prévus pour la restautation scolaire, comme dans les gymnases, les salles de fêtes ou les espaces extérieurs, lorsque les règles de distanciation et de limitation du brassage ne peuvent être respectées. En dernier recours, des plats à emporter pourront être proposés aux élèves, en alternant les repas chauds à la cantine et les repas froids à emporter, à raison d'une journée sur deux.
► Les élèves et les personnels qui ont eu le Covid-19 depuis moins de deux mois et qui sont identifiés comme cas contact n'ont pas l'obligation de se faire dépister ou de s'isoler. Ils pourront alors présenter un certificat de rétablissement.
► Si un élève de la classe accueilli sur présentation d'un test négatif se déclare positif (par exemple suite à autotest réalisé à J2 ou J4), le cycle de dépistage ne redémarre que si le second cas confirmé a eu des contacts avec les autres élèves, après un délai de 7 jours suite à l'identification du premier cas.
Les nouvelles mesures à l'école depuis la rentrée du 3 janvier :
Les écoles primaires restent au niveau 3 et au niveau 2 pour les collégiens et lycéens, mais de nouvelles mesures sont à respecter. Ainsi, lorsqu'un professeur est absent, les élèves ne devront pas être répartis dans les autres classes en attendant son remplacement. Les activités sportives doivent être organisées de préférence en extérieur, ou en intérieur à condition qu'il s'agisse "d'activités de basse intensité compatibles avec le port du masque et les règles de distanciation". Depuis ce 3 janvier 2022, les moments de convivialité sont interdits entre le personnel, ou entre le personnel et les élèves. La galette des rois ne pourra donc pas avoir lieu en ce début d'année car ces moments festifs ne permettent pas de respecter les gestes barrières, estime le gouvernement. Les réunions parents-professeurs ainsi que les réunions entre professeurs doivent être organisées de préférence à distance ou en visioconférence. Les sorties scolaires organisées dans un endroit clos (théâtre, musée, cinéma…) doivent être reportées, tout comme les voyages scolaires.
Le ministère de l'Education nationale a également adapté les règles d'isolement à l'école lorsqu'un cas positif est détecté dans la classe. La durée d'isolement diffère en fonction du schéma vaccinal des élèves.
Autre changement : à l'école primaire, les classes ne ferment plus dès trois cas positifs. En effet, seuls les élèves qui présentent un test négatif tous les deux jours sont désormais admis à l'école. Le ministère de l'Education nationale précise qu'"il n'y a plus lieu de fermer automatiquement la classe si trois cas positifs sont identifiés". Pour autant, l'accueil des élèves pourra être suspendu en fonction des situations, notamment si un grand nombre d'élèves est positif à l'école.
Les dernières actualités sur le Covid à l'école
- L'appel à la grève des syndicats pour le 13 janvier. Scandalisé par le protocole sanitaire qu'il qualifie "d'ingérable" mis en place par le gouvernement, le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire dans les écoles maternelles et élémentaires, a lancé un appel un grève pour le 13 janvier. "La situation depuis la rentrée de janvier engendre une pagaille indescriptible et un sentiment fort d'abandon et de colère parmi les personnels des écoles (…) Lors de la réunion sanitaire d'hier (jeudi 6 janvier), le ministre est resté sourd une nouvelle fois aux exigences portées par les organisations syndicales pour sécuriser l'école", explique dans un communiqué le syndicat qui a été rejoint par le SE-Unsa pour les écoles mais aussi les collèges et les lycées. Les enseignants ont jusqu'au 13 janvier au soir pour se déclarer grévistes.
- Des masques chirurgicaux fournis à tous les enseignants. Les personnels de l'éducation nationale intervenant dans les écoles, les collèges et les lycées seront dotés, s'ils le souhaitent et dans le courant du mois de janvier 2022, de masques chirurgicaux jetables de type IIR, précise le ministère de l'Education. Jusqu'à présent, ils recevaient, selon les syndicats, des masques en tissus. "S'il le faut, nous leur fournirons des masques FFP2" avait ajouté Jean Castex ce 6 janvier sur BFMTV et RMC.
- 9200 classes et 20 écoles fermées en France. Le nombre de fermetures de classes et d'écoles est au plus haut depuis le printemps dernier ! En date du 6 janvier, le ministère de l'Education nationale révèle que 28 structures scolaires (20 écoles, 6 collèges et 2 lycées) et 9 202 classes sont actuellement fermées en raison de la 5e vague de coronavirus. Ces 4 derniers jours, 47 453 cas positifs au Covid-19 ont été déclarés ainsi que 5 631 cas chez le personnel scolaire. Face à cette situation inédite, le ministère de l'Education nationale a annoncé avoir commandé 55 millions de masques chirurgicaux afin d'équiper les personnels des écoles et des établissements scolaires, avec des premières livraisons dès la mi-janvier. "Les conditions d'enseignement présentiel/distanciel vont être précisées en tenant compte de la variété de situations, sans imposer aux professeurs deux formes d'enseignements parallèles, mais en permettant d'assurer le lien avec les élèves absents en réactivant l'ensemble des dispositifs utilisés pour assurer la continuité pédagogique dans chaque école, collège lycée", explique le ministère dans un communiqué.
- 7% d'enseignants absents à l'école et un pic attendu à 15%. Selon Jean-Michel Blanquer, 7% d'enseignants sont actuellement absents dans les établissements scolaires en raison de l'épidémie de Covid-19, Ce pourcentage "ne devrait pas dépasser normalement 15%", a confié au Sénat le ministre de l'Éducation nationale le 5 janvier. "Est-ce que je vais nier que le mois de janvier est difficile? Bien sûr que non (…) Est-ce que nous sommes démunis par rapport aux problèmes de remplacement? C'est le principal sujet", a-t-il ajouté.
- Des tests antigéniques en cas de manque d'autotests. Le nouveau protocole scolaire mis en place le 3 janvier prévoit que les parents doivent faire faire des autotests à leurs enfants négatifs et cas contact à J+2 et J+4. Seul problème, les autotests commencent à manquer cruellement dans les pharmacies et les grandes surfaces. Face à cette situation, le ministre de l'Education nationale a expliqué à BFM TV ce 5 janvier que les parents doivent faire passer des tests antigéniques ou PCR à leurs enfants en lieu et place des autotests en attendant que les pharmacies soient réapprovisionnées.
- Les enfants des soignants accueillis à l'école en cas de fermeture de classe. Ce 4 janvier, Gabriel Attal a indiqué que les enfants du personnel soignant dont la classe ou l'école a fermé en raison de cas positifs au coronavirus pourront continuer à être scolarisés normalement. "Nous avons prévu un accueil, partout en France, des enfants de soignants, pour faire en sorte que les soignants puissent continuer à travailler. Si les enfants étaient amenés à devoir rester chez eux, évidemment, on prévoit un accueil à l'école", a expliqué le porte parole du gouvernement sur France Inter. Un décret a été adopté dans ce sens ce 5 janvier.
- Pourquoi avoir attendu la veille de la rentrée scolaire pour communiquer sur le nouveau protocole sanitaire à l'école ? Jean-Michel Blanquer s'est exprimé sur LCI ce 3 janvier. "C'est un processus qui ne peut pas être autrement si on veut prendre des décisions au plus près de la réalité. Il y a un travail de préparation, on arrive au Conseil de défense, on regarde les grands principes – par exemple on a décidé que l'école serait ouverte", a déclaré le ministre. Puis "nous avons eu à attendre jusqu'à vendredi l'avis du Conseil scientifique et de la Haute autorité de santé publique. Et puis ensuite l'élaboration de tous les protocoles".
- Port du masque dès 6 ans dans certains lieux publics. A partir de ce lundi 3 janvier, les enfants dès l'âge de 6 ans (au lieu de 11 ans) devront porter le masque dans certains lieux publics, selon un décret paru ce 1er janvier au Journal officiel. Le masque sera donc obligatoire à cet âge dans les transports publics y compris les taxis et VTC, ainsi que dans les établissements recevant du public notamment les salles de spectacle, les lieux de culte, musées, bibliothèques, centres commerciaux et magasins, marchés couverts. Seule exception : la pratique d'activités artistiques, comme le chant ou le théâtre, ou encore la pratique d'activités sportives.
- Les examens auront lieu en présentiel pour les étudiants. Frédérique Vidal a confirmé ce 29 décembre sur France Info que les étudiants passeraient leurs partiels prévus en janvier en présentiel, mais des reports pourront être envisagés "au cas par cas" a précisé la ministre de l'Enseignement supérieur. Il n'y aura pas non plus de jauge dans les amphithéâtres comme l'avait annoncé la veille Jean-Michel Blanquer.
- Un bugdget de 20 millions d'euros pour financer l'achat de capteurs de CO2 à l'école. "Rien ne remplacera l'aération. La règle, c'est environ 10 minutes par heure", a rappelé Jean-Michel Blanquer sur France Inter ce 28 décembre. "L'équipement en capteurs de CO2 est une compétence des collectivités mais nous sommes en soutien de ces collectivités (…) Je ne doute pas que nous irons vers l'équipement de tous", a-t-il ajouté précisant qu'une enveloppe de 20 millions d'euros avait été consacrées au financement de ces capteurs de CO2 pour les écoles.
Le pass vaccinal à 16 ans pour les sorties scolaires et activités ?
Ce 4 janvier en début de soirée et dans un climat particulièrement tendu, les députés ont relevé à 16 ans le seuil exigé pour le passe vaccinal pour les activités "extrascolaires et périscolaires", sportives ou culturelles, contre 12 ans prévu initialement lors de l'examen en première lecture du projet de loi instaurant le pass vaccinal. Un décret devrait donner des précisions concernant les activités concernées. L'amendement de la socialiste Cécile Untermaier, validé en séance par le gouvernement prévoit ainsi " ne pas appliquer le pass vaccinal pour les mineurs âgés de 12 à 15 ans mais de maintenir le dispositif actuel du pass sanitaire pour ces mineurs". dans le cadre des sorties scolaires, et des activités périscolaires et extrascolaires comprenant les activités sportives et culturelles. Le pass vaccinal ne serait donc demandé qu'à "l'âge à partir duquel un mineur peut se faire vacciner contre le Covid-19 sans l'accord parental", soit 16 ans. Si ce projet de loi est validé en l'état par le Sénat, le passe vaccinal restera donc, demandé à partir de 12 ans pour des "activités privées", comme le fait de se rendre dans un restaurant, a précisé Oliver Véran.
Vaccination des enfants de 5 à 11 ans : l'accord des deux parents
La vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans est ouverte depuis ce 22 décembre suite aux avis favorables de la Haute Autorité de Santé et Comité consultatif national d'éthique (CCNE). La vaccination des enfants n'est pas obligatoire et ne conditionne pas l'obtention d'un pass sanitaire, précise le gouvernement. Le ministère de la Santé a précisé ce 6 décembre que pour les enfants de 5 à 11 ans, l'accord des deux parents est nécessaire. L'accord d'un seul des deux parents suffit pour les 12-15 ans et les ados de 16 ans et plus peuvent se faire vacciner sans l'accord parental.
Le vaccin utilisé pour les 5-11 ans est le vaccin Comirnaty (des laboratoires Pfizer/BioNTech) avec une dose réduite au tiers par rapport à une dose pour adulte. Par ailleurs, les enfants qui n'ont pas été infectés par le virus recevront deux doses, espacées de 21 jours, les autres n'auront qu'une seule dose. Dans un communiqué du 23 décembre, les sociétés savantes de pédiatrie soutiennent les recommandations émises par la HAS et le Conseil d'Orientation de la Politique Vaccinale ainsi que la position du Comité Consultatif National d'Éthique. "Dès maintenant, cette campagne de vaccination doit permettre d'offrir aux familles et aux enfants volontaires un accès large à la vaccination en privilégiant dans un premier temps les enfants entrant au collège" précisent les professionnels de santé.
Qu'est-ce qui change à la cantine ?
"Dans le contexte actuel de très forte circulation du virus, il est recommandé d'exploiter d'autres espaces que les locaux habituellement dédiés à la restauration (espaces extérieurs, gymnase, salles des fêtes etc.), lorsque l'étalement des plages horaires ou l'organisation de plusieurs services ne permettent pas de respecter les règles de distanciation et de limitation du brassage" précise le protocole sanitaire à l'école mis à jour ce 6 janvier 2022. En dernier recours, les élèves pourront se voir proposer des repas à emporter, en essayant d'alterner les repas froids à emporter ainsi que les repas chauds à la cantine, avec un roulement d'un jour sur deux.
Depuis le 13 décembre, le brassage des élèves de classes, de groupes de classe ou de niveaux différents est limité dans les cantines scolaires. Concrètement, les élèves devront déjeuner tous les jours à la même table avec les mêmes camarades et respecter une distance d'au moins deux mètres avec ceux des autres classes. "Les conditions de restauration seront aménagées en lien avec les élus locaux pour limiter le plus possible les brassages", avait expliqué le Premier ministre lors d'une conférence de presse ce 6 décembre.
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