Diane Leyre, Miss France 2022, « s'est sentie plus féministe que jamais »

« Pour moi, le féminisme c’est de décider de faire ce que je veux », a affirmé Diane Leyre, élue Miss France 2022 à l’issue d’une soirée riche en paillettes (
à revivre par ici). Une cérémonie très suivie (7,3 millions de téléspectateurs en moyenne) mais aussi très critiquée, notamment sur la question du droit du travail comme l’expliquait vendredi 20 Minutes, mais aussi sur la place des femmes et le sexisme. « En tant que femme j’ai envie de montrer qu’on peut être miss France et féministe », a expliqué la nouvelle miss.

Invitée par l’AFP à réagir aux propos de la ministre de l’égalité des femmes et des hommes Elisabeth Moreno jugeant « complètement has been » les règles de Miss France, cette titulaire d’un diplôme de commerce international a répondu : « Si c’est has been. On adore le has been. C’est quand même le rendez-vous de l’année Miss France (…) Miss France est et restera Miss France. Ça a toujours été comme ça. On l’a adoré comme ça depuis des années. Alors pourquoi le changer pour l’instant ? ».

« Je me suis sentie plus féministe que jamais »

La jeune femme brune d’1m77, titulaire d’un diplôme de commerce international, a été choisie à 50/50 par les téléspectateurs de TF1, qui diffusait la cérémonie en direct, et par un jury de sept personnalités présidé par Jean-Pierre Pernaut. Interrogée de nouveau ce dimanche matin par BFMTV sur les critiques qui entourent le concours, Diane Leyre a poursuivi sur la même ligne. « Je ne me suis d’ailleurs jamais sentie aussi féministe que quand je suis montée sur scène aux côtés des autres candidates. Je pense que quand on a entre 18 et 24 ans, qu’on prend le micro, qu’on défile en maillot de bain devant des millions de téléspectateurs et qu’on décide de prendre le pouvoir de notre vie, c’est ça être féministe », a-t-elle affirmé. « Chacun est libre de ses opinions, mais la mienne m’est propre, et hier soir, je me suis sentie plus féministe que jamais », a-t-elle ajouté.

Miss France 2022 a également été invitée à réagir sur la plainte déposée par Osez le féminisme ! contre le comité Miss France. « J’ai laissé ça dans les mains de la justice. J’ai lu les différents avis, chacun à son avis. Mais pour en avoir parlé avec les autres candidates, aucune de nous ne s’est sentie obligée d’être là, ne s’est sentie freinée par les règles de Miss France, non, nous étions totalement à l’aise et fières d’être sur scène », a déclaré Diane Leyre.

Des « règles dépassées (…) qui peuvent être discriminantes »

Ce concours réservé aux femmes célibataires d’une taille minimum d’1,70 mètre, et âgées de moins de 25 ans fait l’objet d’un débat croissant. « J’aime bien le concours de Miss France (…) C’est un concours amusant, glamour », a déclaré vendredi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot sur BFMTV. « On a besoin d’un peu de légèreté » et ces jeunes femmes « sont loin d’être des potiches », a-t-elle estimé.

Mais la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno, a, elle, à nouveau déploré vendredi des « règles dépassées (…) qui peuvent être discriminantes ». Elle s’exprimait dans un bref entretien qu’elle a accordé à l’AFP après avoir rencontré les miss à Caen. Elisabeth Moreno a regretté que par exemple une « femme veuve ou une femme qui est déjà mère ne puisse pas postuler ».

« Pourquoi une Miss France ne pourrait pas faire d’ironie, ne pourrait pas être maman ou poser seins nus pour lutter contre le cancer ? », s’était-elle déjà interrogée en octobre. Elisabeth Moreno a depuis reçu au ministère Alexia Laroche-Joubert, la présidente de la société Miss France, filiale de la société de production Endemol. Et elle était vendredi « quasiment certaine » que les règles « vont évoluer ».

« Il y a des critères à faire évoluer pour s’adapter à l’époque »

Alexia Laroche-Joubert a ainsi annoncé depuis, lors de la présentation du concours 2022, que les candidates seraient pour la première fois rémunérées pour la finale mais pas pour les répétitions. « Il y a des critères à faire évoluer pour s’adapter à l’époque (…). Je pense que sûrement le statut de célibataire est obsolète », a-t-elle aussi admis.

La participation de personnes transgenres est « envisageable » et a « fait partie des discussions » avec Alexia Laroche-Joubert, a en outre assuré Elisabeth Moreno ce samedi sur Europe 1. Pour la ministre, le concours mérite toutefois d’être soutenu car « il a été un moyen pour beaucoup de femmes de s’émanciper ».

Mais il continue de fâcher. Le principal groupe d’opposition (EELV-PCF-DVG) municipale à Caen s’est indigné début décembre que le maire LR ne communique pas son coût pour la ville. Selon le conseiller municipal EELV Rudy L’Orphelin, le concours, déjà organisé à Caen, avait « coûté 200.000 euros » en 2010 à la ville.

Le groupe d’élus a mis en avant « les bénéfices engrangés par la société organisatrice » du concours et se sont « félicités des actions en justice engagées » par « Osez le féminisme ». Le conseil de prud’hommes de Bobigny doit se pencher le 21 juin sur la procédure lancée par l’association qui accuse le concours de violation du droit du travail.

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