Une histoire d’argent perturbe l’organisation de Miss France 2022. Le concours, qui doit se tenir le 11 décembre à
Caen, provoque quelques remous au conseil municipal. À l’origine de la discorde, le principal groupe d’opposition (EELV, DVG et PCF) s’indigne que le
maire LR ne communique pas son coût pour la ville, a-t-on appris vendredi.
Le groupe « exige que le maire de Caen remplisse son devoir élémentaire d’information quant à l’allocation des deniers publics en diffusant immédiatement les moyens qui seront consacrés par la ville et ses partenaires publics à cet évènement », écrivent les élus selon un communiqué reçu vendredi.
Interrogé par l’AFP, le service de communication de la ville a indiqué qu’il n’avait « pas de chiffre à communiquer pour le moment ». « Le coût pour la ville ou le reste à charge sera connu en janvier 2022 », selon la même source.
En 2010, un coût estimé à 200.000 euros
Selon le conseiller municipal EELV Rudy L’Orphelin interrogé par l’AFP, en 2010, le concours Miss France, alors également organisé à Caen, avait « coûté 200.000 euros » à la ville alors dirigée par un PS allié à EELV. D’après le conseiller municipal, les questions de l’opposition sur le sujet, en conseil municipal en septembre, et en commission des finances mardi, sont restées sans réponse.
« Au regard des bénéfices engrangés par la société organisatrice, il y a pourtant lieu de s’interroger quant à la pertinence d’un soutien financier public à des manifestations qui véhiculent des standards de beauté stéréotypés et reposent sur des critères de sélection pour le moins discutables », poursuivent les élus.
Miss France, une « caricature archaïque » ?
« De ce point de vue, nous ne pouvons que nous féliciter des actions en justice engagées par Osez Le Féminisme qui permettent de faire bouger les lignes quant aux conditions de travail des participantes », ajoutent-ils. Le conseil de prud’hommes de Bobigny doit se pencher le 21 juin sur les conditions de participation des candidates au concours Miss France, selon Osez le féminisme qui a saisi la justice pour violation du droit du travail.
En octobre, la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes Élisabeth Moreno avait elle-même jugé « has been » les règles régissant le concours de beauté et souhaité qu’« elles changent ». Dans son « rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France », en 2019, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), instance consultative chargée de conseiller le gouvernement, avait qualifié le concours Miss France de « caricature archaïque ». Il avait dénoncé notamment l’exigence faite aux candidates d’être célibataires et sans enfant et de ne jamais avoir été mariées.
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