« Le bal des hypocrites » : Jean-Michel Aphatie dénonce les soutiens de Nicolas Hulot

Dans son ouvrage Les Amateurs (Flammarion) Jean-Michel Aphatie, consacre trois chapitres à la plainte pour viol déposée contre Nicolas Hulot en 2018. Au lendemain de la prise de parole de plusieurs femmes accusant l’ex-ministre d’agressions sexuelles, le journaliste étrille ses soutiens d’autrefois, dans les colonnes du magazine ELLE.

Le 8 février 2018, Jean-Jacques Bourdin reçoit Nicolas Hulot, le temps d’une interview. Depuis quelques jours, la rumeur raconte qu’il est au cœur d’une enquête menée par l’Ebdo, après la découverte d’une plainte pour viol à son encontre, pour des faits survenus vingt ans plus tôt. Mais, à l’antenne, « les questions de Boudin se résument à interroger Nicolas Hulot sur sa souffrance. Pas un mot sur la victime… Or, en droit français, le viol, c’est un crime« , déplore Jean-Michel Aphatie dans le ELLE du 3 décembre.

Dans la sphère politique, le silence est de mise. Marlène Schiappa, alors ministre secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Édouard Philippe, Premier ministre, et le président Emmanuel Macron « réaffirment leur soutien à Hulot sans la moindre hésitation ». Il faudra attendre la diffusion d’Envoyé spécial, le 25 novembre dernier pour que l’affaire soit enfin prise au sérieux. Après les témoignages détaillés de femmes l’accusant d’agressions sexuelles, le regard des soutiens de Nicolas Hulot a changé et ces derniers demandent désormais l’ouverture d’une enquête. Un retournement de situation que dénonce Jean-Michel Aphatie : « C’est le bal des hypocrites. Le simple mot de ‘viol’, dont nous avons eu connaissance en 2018, aurait dû les secouer. Comment peut-on ne pas réagir à ce mot ?« 

Affaire Hulot : Jean-Michel Aphatie en colère contre Emmanuel Macron

À l’époque du dépôt de plainte, Nicolas Hulot est alors ministre de la Transition écologique et solidaire, dans le gouvernement d’Édouard Philippe présidé par Emmanuel Macron. En découvrant que son ministre faisait l’objet de telles accusations, le président aurait été « d’une sérénité de marbre », selon les termes du porte-parole de l’Élysée en 2018. Une réaction « glaçante » pour Jean-Michel Aphatie qui remet en cause « le fonctionnement même de l’État«  qui « semble avoir failli«  : « Je m’étonne qu’on puisse nommer un ministre sans avoir auparavant vérifié qu’il n’était l’objet d’aucune plainte, et qu’on puisse ne tenir aucun compte d’une plainte pour viol lorsqu’on en a connaissance. »

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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