Benoît Magimel : "J’ai deux filles, et je me demande ce que je vais leur transmettre"

Dans De son vivant, au cinéma le 24 novembre, Benoît Magimel incarne un homme condamné par la maladie. Un rôle qui l’a remué.

Quelle a été votre réaction à la lecture du scénario de De son vivant ?

Benoît Magimel : J’étais à la fois bouleversé et effrayé. Est-ce que j’allais être à la hauteur de ce rôle vertigineux ? Je me suis dit aussi que ce film allait me porter la poisse, que j’allais choper un cancer ou bien que ça allait se produire chez quelqu’un de mon entourage. Au fil du temps, j’avais des douleurs dans le dos et je commençais à me dire qu’à 45 ans, ça serait bien de faire un check-up.

Comment avez-vous préparé ce rôle ?

Déjà, j’ai dû faire un régime draconien. Je me suis mis à courir, à boire beaucoup d’eau. Je devais avoir une discipline de vie rigoureuse. J’ai perdu une vingtaine de kilos en quatre mois !

Êtez-vous entré en contact avec des malades dans des unités de fin de vie ?

J’ai assisté aux consultations d’un oncologue mais j’ai vite arrêté. J’avais l’impression d’être un voyeur. Il fallait avant tout que je puise mon inspiration en moi-même, que je m’identifie totalement au personnage.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Au début, j’étais très angoissé. Voir ma tête amaigrie dans le miroir, ça me faisait peur ! Je suis un grand sensible, j’ai beaucoup pleuré pendant les prises. Je n’arrivais pas à trouver de lumière dans cette histoire. Il m’a fallu ces interruptions du tournage (en raison de l’AVC de Catherine Deneuve puis de la pandémie, ndlr) pour parvenir à prendre du recul. J’ai compris que ce n’était pas un film sur la mort mais sur la vie. Du coup, lorsqu’on a repris le tournage, j’y ai enfin pris du plaisir.

Qu’est-ce que ce film vous a appris sur vous-même ?

À prendre soin de moi ! J’ai réalisé que la vie était précieuse. Je me suis posé beaucoup de questions sur mes priorités : est-ce que j’ai assez vécu, aimé, donné ? Est-ce que j’ai pardonné ou demandé pardon ? Dorénavant, je sais qu’il faut que je vive pour moi et pour les gens que j’aime. J’ai deux filles, et je me demande ce que je vais leur transmettre.

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