Le patron d'Activision Blizzard était au courant d'une plainte pour viol

Activision Blizzard plus que jamais dans la tourmente. Déjà visé par une enquête de la justice californienne après plusieurs plaintes pour harcèlement, le géant du jeu vidéo doit désormais éteindre un incendie provoqué par une enquête du Wall Street Journal. Selon le quotidien économique américain, le PDG du studio californien, Bobby Kotick, était au courant depuis « des années » des dérives d’une culture d’entreprise toxique. Pire, il est accusé d’avoir caché au conseil d’administration des accusations de viol en négociant un accord à l’amiable avec la victime.

Mardi, 150 salariés d’Activision Blizzard ont débrayé pour réclamer sa démission. Bobby Kotick a reçu le soutien de son board, mais la pression devrait s’intensifier alors que l’action du groupe a plongé de 6 % à Wall Street.

Un employé du studio de « Call of Duty » accusé de viol

Selon des documents obtenus par le Wall Street Journal, Kotick a reçu un email en juillet 2018 de l’avocat d’une ancienne employée du studio Sledgehammer Games, qui s’occupe depuis 2011 de Call of Duty, une franchise qui a rapporté plus de 27 milliards de dollars à Activision en près de 20 ans.

L’ex-employée affirmait avoir été violée à deux reprises par un supérieur en 2016 et 2017 lors de soirées organisées par son employeur où elle aurait subi des pressions pour consommer de l’alcool. Face à l’inaction des ressources humaines, son avocat menaçait l’entreprise d’une plainte. Selon le quotidien américain, Bobby Kotick n’a pas mis au courant son conseil d’administration, et a négocié un accord à l’amiable garantissant le silence de la victime, qui avait signalé d’un des viols à la police.

Bobby Kotick est lui-même accusé d’avoir harcelé une de ses assistantes en 2006 et de l’avoir menacée de mort dans un message laissé sur son répondeur. Un porte-parole d’Activision a indiqué qu’il s’était excusé il y a 16 ans pour « ce message hyperbolique et inapproprié ».

Tout le secteur du jeu vidéo, d’Activision à Ubisoft, est secoué par la libération de la parole, principalement chez des ex-salariées, qui dénoncent les dérives d’un milieu essentiellement masculin et juvénile. Depuis l’ouverture d’une enquête de la justice californienne, Activision Blizzard a reçu plus de 500 signalements de cas de harcèlement, d’agression sexuelle et de discrimination.

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